samedi 5 mars 2016

18e Printemps des Poètes

"J'appelle poésie cet envers du temps,
ces ténèbres aux yeux grands ouverts (...)"
Louis Aragon

 
Le Printemps des Poètes se déroule du 5 au 20 MARS 2016.
Cette manifestation nationale et internationale a pour vocation
de sensibiliser à la poésie sous toutes ses formes.
 
À chacun son poète !
Nous invitons nos lecteurs qui aiment taquiner la muse ou ceux qui aiment tout simplement la poésie de nous faire part, en commentaire sur ce post, soit de leurs propres créations,en français ou en corse, soit de leurs poésies préférées*  (* titres et auteurs ou poème en entier)...
Nous en publierons deux ou trois - par ordre d'arrivée - chaque jour
durant toute la période du "Printemps des Poètes.
Merci d'avance à tous ceux qui participeront.  
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2 commentaires:

  1. Parmi mes poèmes favoris, il y a ,appris en CM avec Monsieur DOMINICI, "Les Regrets "de Joachim Du Bellay:

    Heureux qui, comme Ulysse a fait un long voyage ,
    Où comme celui-là qui conquit la Toison,
    Et puis est retourné ,plein d'usage et raison,
    Vivre entre ses parents le reste de son âge!

    Quand reverrai-je ,hélas, de mon petit village
    Fumer la cheminée, et en quelle saison
    Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
    Qui m'est une province et beaucoup d'avantage?

    Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
    Que des palais romains le front audacieux,
    Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,

    Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,
    Plus mon petit Liré que le mont Palatin,
    Et plus que l'air marin la douceur angevine.

    ( Je l'ai toujours en mémoire,) Battine.


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  2. Les fleuves (I fiumi) Giuseppe Ungaretti

    Je m'appuie à cet arbre mutilé
    Abandonné dans un creux
    Qui a la langueur
    D'un cirque
    Avant ou après le spectacle
    Et je regarde
    Le passage tranquille
    Des nuages sur la lune.
    Ce matin je me suis étendu
    Dans une urne d'eau
    Où comme une relique
    J'ai reposé.
    Dans sa course l'Isonzo
    Me polissait comme un galet.
    J'ai ramassé mes quatre os
    Et m'en suis allé comme un acrobate
    Sur l'eau.
    Près de mes nippes
    Sales e guerre
    Je me suis pelotonné,
    M'inclinant comme un bédouin
    Pour recevoir le soleil.
    Voici l'Isonzo
    Et c'est là que je me suis
    Reconnu le mieux
    Une fibre docile
    De l'univers.
    Ne pas me croire en harmonie est ma torture.
    Mais les occultes mains qui me pétrissent
    M'accordent
    Ce rare bonheur.
    J'ai repassé
    Les époques
    De ma vie
    Ce sont là mes fleuves.
    Celui-ci est le Serchio
    Auquel ont puisé
    Deux mille ans peut-être
    De ma race paysanne
    Et mon père et ma mère.
    Celui-là est le Nil
    Qui m'a vu naître et grandir
    Et brûler d'insouciance
    Dans ses plaines infinies.
    Celle-ci est la Seine,
    Je me suis rebrassé dans son trouble
    Et me suis connu.
    Tels sont mes fleuves
    Que j'ai comptés dans l'Isonzo

    Et telle est ma nostalgie
    Qui sous chacun
    Transparaît pour moi
    A cette heure de la nuit
    Où ma vie semble
    Une corolle
    De ténèbres.

    Traduction Jean Lescure

    évidemment le poème est à apprécier en italien même si la qualité de la traduction est excellente. comme disait si bien Dante : traduttore traditore.

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