vendredi 13 septembre 2013

MUSÉE du "carédar"...

SELF PORTRAIT AS A HEEL...
Jean-Michel Basquiat
"Self portrait as a heel"_1982
Peinture acrylique et peinture à l'huile sur toile. (102 cm X 127 cm)
Adjudication Christie's New York, mai 2010 : 5 906 000 €.

"carédar-52"
Dans l’inscription "SELF PORTRAIT AS A HEEL" ajoutée à côté de son visage, Jean-Michel Basquiat utilise le terme "heel" (littéralement, "salaud"), tout aussi insultant à première vue que "nigger". Mais dans les paroles de hip-hop et en "Black English", "heel", au même titre que "nigger"  est utilisé dans un sens positif pour désigner les Afro-Américains. Ici, l’approche conceptuelle, thématique, de Basquiat est très éloignée de celle du néo-expressionnisme, dont elle contredit même la programmatique. La description de son ami Fab 5 Freddy, pionnier du graffiti de rue et acteur principal de la scène hip-hop new-yorkaise, est tout à fait intéressante dans ce contexte : "Quand on lit tout haut les toiles, la répétition, le rythme, on peut entendre Jean-Michel penser."

Jean-Michel BASQUIAT (1960, Brooklyn - 1988, New York), l’enfant prodige de la contre-culture, fut un graffiteur génial et un artiste emblématique de la culture underground new-yorkaise des années 1980 avant d’être emporté à l’âge de 27 ans des suites d’une overdose. Débarquant à New York alors qu’il n’a que 17 ans, l’artiste d’origine porto-ricaine et haïtienne investit d’abord les murs de la rue avec ses graffitis, dessins, phrases, tags, signant SAMO (pour SAme Old Shit), parfois accompagné du sigle © (copyright). Il fréquente les milieux underground. Il y côtoie notamment des célébrités du monde de l’art comme du show-business... et se fait rapidement repérer. Démarre alors une carrière fulgurante, qui le verra notamment collaborer avec Andy Warhol. 1000 toiles en moins de 10 ans : la carrière de Jean-Michel Basquiat fut aussi fulgurante que marquante pour l'histoire de l'art. En un peu moins de dix ans s’enchaînent les expositions dans les galeries et les musées. Ses toiles intriguent et fascinent. Qualifié de "post-graffitiste", "néoexpressionniste" ou encore de "néoprimitif", il se définissait comme un "écriveur de tableaux, de listes et de carnets de vocabulaire". Avec ses symboles, ses mots biffés, ses traits bruts, il invente son propre langage. Les toiles de Jean-Michel Basquiat restent souvent indécodables, mais elles révèlent ses principales sources d'inspiration. Celles-ci puisent dans le hip-hop, le jazz, ou dans ses racines haïtiennes et portoricaines. Elles regardent aussi du côté des mythes africains et des grands peintres classiques. La mort aussi, cavalier prémonitoire, rôde dans de nombreuses toiles.

6 commentaires:

  1. En supposant (c'est tout ce que m'inspire cette peinture hors de tout plaisir esthétique)que cette œuvre exprime douleur, prison, désespoir, rage...d'un groupe humain pas très intégré (!) dans le bonheur général jouissif(?)d'une société "riche" et "mondialisée", je me demande qui est l'acheteur et comment il a gagné les 6 millions d'euros payés pour ce tableau: financier? industriel? "Fondation" type Rockefeller, Carnegie,Ford ou autres philantropes au grand cœur ???

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  2. L'art, pour être de l'art, doit-il être "signifiant", esthétique ou les deux réunis?

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  3. Qui aimerait avoir ce tableau accroché chez soi - même, disons, pour seulement 10 000 euros?

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  4. L'oeuvre d'art exprime un idéal de beauté ....qu'est-ce qui est beau ?


    "J'ai commencé ma carrière comme artiste commercial et je veux la finir comme artiste d'affaires...
    .........................Gagner de l'argent c'est de l'art,travailler c'est de l'art et faire de bonnes affaires c'est le meilleur des Arts ". dans "the philosophy of Andy Warhol".

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    1. Voilà bien une philosophie de l'art typiquement anglo-saxonne!
      C'est plaidable, mais pas universel!

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