vendredi 25 juillet 2014

MUSÉE du "carédar"... [De La Tour-Le tricheur à l'as de carreau_1635]


Georges de La Tour
"Le tricheur à l'as de carreau"_1635
Huile sur toile. (106 cm X 146 cm)
Paris, Musée du Louvre
"carédar-97"
"Le tricheur à l'as de carreau" de Georges de La Tour illustre un thème fréquemment traité à la suite du Caravage. Le jeune homme est ici soumis aux trois tentations majeures selon la morale du XVIIe siècle : le jeu, le vin, la luxure. Quatre personnages sont réunis autour d'une table et jouent aux cartes. Ils semblent tous suspendus dans le temps. À droite, un jeune homme richement habillé passe en revue ses cartes. Il est isolé des autres protagonistes et ne partage pas la complicité de ces derniers, visible dans les jeux de regard. Légèrement excentrée, une femme, à la coiffe sophistiquée et au décolleté plongeant, nous dirige par son regard et par le geste de sa main vers la gauche de la composition. Là, un autre joueur plongé dans l'ombre sort discrètement un as de carreau dissimulé à l'arrière de sa ceinture. Enfin, entre lui et la courtisane, une servante prépare un verre de vin. La situation paraît assez claire. Le jeune homme attiré dans le jeu par la courtisane qui ne manque pas d'atouts, est enivré et va être dépouillé par l'homme de gauche. 
Georges de La Tour
"Le tricheur à l'as de trèfle"
L’artiste a peint une œuvre quasi similaire à celle-ci : "Le tricheur à l’as de trèfle" conservée au Kimbell Art Museum de Fort Worth au Texas. Bien que très voisines, ces deux œuvres présentent des différences notoires.

Georges de LA TOUR (1593 - 1652) est connu pour son travail sur les effets de clair-obscur. On sait peu de choses sur sa formation. Il semble cependant influencé par Le Caravage. Il demeure un mystère autour de sa vie... : entre 1613 et 1617, on ne trouve aucune trace de lui, ni dans les archives lorraines (où il vécut son enfance), ni dans les registres paroissiaux de Rome. En 1620, il devient bourgeois de la ville de Lunéville, côtoyant ainsi le monde de la haute société. Il va devoir satisfaire de nombreuses commandes. La guerre de trente ans va le pousser à fuir sa ville de Lunéville. Il se rendra dans un premier temps dans sa famille à Nancy avant d’être logé au Louvre et de recevoir en 1639 le titre de peintre du roi Louis XIII. Il s'est hissé aux sommets de la reconnaissance artistique ainsi que sur le plan social et financier en empruntant des voies parfois tortueuses. À la fois très réputé à son époque et haï par le peuple, il va sombrer dans l’oubli total après sa mort en 1652. Nombre de ses travaux seront d'ailleurs attribués à d'autres auteurs, parmi ses contemporains. Ce n’est qu’en 1915, grâce aux recherches de l’historien allemand Herman Voss, que l’on va redécouvrir Georges de La Tour. Il sera ainsi reconnu comme l’un des plus grands peintres français du XVIIème siècle.

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