vendredi 29 juillet 2016

MUSÉE du "carédar"...

LA JUNGLE...

Wifredo Lam
"La Jungle"_1943
Gouache sur papier marouflé sur toile. (239 cm X 230 cm)
Museum of Modern Art (MoMA), New York.
"carédar-202"
Le tableau "La Jungle" de Wifredo Lam est "le premier manifeste plastique du tiers-monde". C’est un tableau "où la vie explose partout, libre, dangereuse, prête à tous les mélanges, à toutes les transmutations, à toutes les possessions". Personne ne se trompe sur le tournant décisif qu’a pris l’œuvre du peintre : "rêve d’Eden" selon Breton ; "délire végétal" selon Leiris ; "irréalisme révolutionnaire" selon Fernando Ortiz ; "poème barbare, monumental, superbe", écrira Max-Pol Fouchet. C’est un tableau qui décrit "la convulsion de l’homme et de la terre". Plus simplement, son tableau entre en résonance avec la poésie d'Aimé Césaire qui lui demande de traduire son Cahier d’un retour au pays natal. Cependant, Lam préfère confier ce travail à Lydia Cabrera. [Retorno al país natal], avec une préface de Benjamin Péret et trois dessins de Lam, paraît à La Havane en 1943.

Le peintre cubain Wifredo LAM (1902-1982), de renommée internationale, est l’initiateur d’une peinture métissée alliant modernisme occidental et symboles africains ou caribéens. Il a côtoyé tous les mouvements d’avant-garde de son époque – cubisme, surréalisme, CoBrA – qui incitent à la liberté, favorisent l’accès à l’inconscient ou explorent le merveilleux, à travers l’automatisme graphique… Mais Lam affronte également les problèmes du monde ; il poursuit dans son œuvre le même combat que son ami, Aimé Césaire : "peindre le drame de son pays, la cause et l’esprit des Noirs". Il a ainsi inventé un langage propre, unique et original, pour "défendre la dignité de la vie" et "saluer la Liberté".

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