Marie Laurencin "Apollinaire et ses amis"-2ème version_1909 Huile sur toile. (130 cm X 194 cm) MNAM-Centre Pompidou, Paris. |
"carédar-62" |
"Apollinaire
et ses amis"... ou "La noble compagnie" est l'œuvre la plus célèbre de Marie Laurencin, conçue comme un hommage
au poète et au panthéon cubiste. Dans ce portrait de groupe, on
reconnaît de gauche à droite : la collectionneuse et écrivaine Gertrude Stein, la muse de Picasso, Fernande Olivier, "un
ange couronné de fruits", la chienne Fricka, Apollinaire
trônant au centre de la composition, Picasso, la poétesse
Marguerite Gillot, le poète Maurice Cremnitz, plus connu sous son
nom de plume de Maurice Chevrier, et Marie Laurencin elle-même
assise au premier plan, à la fois marginale et incontournable, toute
vêtue de bleu qui semble nous inviter à rejoindre la bande qui l'a
adoubée. Marquée par la double influence de Picasso et du douanier
Rousseau, l'artiste montre ici sa capacité à suivre sa propre voie,
en toute indépendance.
Marie LAURENCIN (1885 - 1956) est une artiste peintre française figurative, portraitiste, illustratrice et graveuse. Épistolière à la fantaisie déconcertante, elle a également composé de nombreux poèmes en vers libres... Peu
de femmes émergent dans l’histoire de la peinture du XXe siècle.
Pourtant, Marie Laurencin fait partie de ces rares exceptions qui
parvint à se faire une place dans un univers masculin. Le
public français connaît bien son nom au travers de "L’été
Indien", chanson de Joe Dassin dans laquelle il rendait hommage à
l’artiste : "Avec ta robe longue tu ressemblais à une aquarelle
de Marie Laurencin...". Elle
eut pour parrain Picasso au sein du Bateau-lavoir, résidence
d’artistes que fréquentent Matisse, Derain ou encore Braque au
début du siècle. Elle y rencontre Apollinaire avec lequel elle
entretiendra une relation passionnelle. Pour Marie, ces années aux côtés de Guillaume, poète et critique d'art lié à la jeune avant-garde, furent décisives. Elle
fut considérée comme l'égérie de l'art cubiste, "la dame du
Cubisme", selon le célèbre mot d'Apollinaire. Couleurs raffinées
fluides et tendres, simplification croissante de la composition et
des traits, une prédilection pour certaines formes féminines
gracieuses, autoportraits, commandes de portraits mondains ou
effigies de jeunes filles solitaires.
Marie Laurencin "Mon portrait"_1924 Huile sur toile. (65 cm X 54 cm) Tokyo, musée Marie Laurencin. |
Marie Laurencin "Apollinaire et ses amis"-1ère version_1907 - Picasso, Fernande Olivier, Apollinaire et Marie Laurencin - Musée de Baltimore |
CREPUSCULE
RépondreSupprimerA Mademoiselle Marie Laurencin
Frolée par les ombres des morts
Sur l'herbe où le jour s'exténue
L'Arlequine s'est mise nue
Et dans l'étang mire son corps.
Un charlatan crépusculaire
Vante les tours que l'on va faire
Le ciel sans teinte est constellé
D'astres pâles comme du lait.
Sur les tréteaux l'arlequin blême
Salue d'abord les spectateurs
Des sorciers venus de Bohême
Quelques fées et les enchanteurs.
Ayant décroché une étoile
Il la manie à bras tendu
Tandis que des pieds un pendu
Sonne en mesure les cymbales.
L'aveugle berce un bel enfant
La biche passe avec ses faons
Le nain regarde d'un air triste
Grandir l'arlequin trismégiste .
G.Apollinaire . (Alcools)
Merci pour ce beau poème.
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