" MURTORIU "
Un livre de Marc Biancarelli aux éditions Actes Sud, écrit en corse et traduit, entre autres, par ce Jérôme Ferrari dont je vous proposais, la semaine dernière, le magnifique
" Sermon sur la chute de Rome."
Marc-Antoine Cianfarani est un poète
raté, un libraire passionné de littérature. Il habite l’ extrême sud de la Corse et a du mal à se retrouver
dans une société corrompue par l’argent, les égoïsmes, les compromissions.
C’est un original à contre courant qui ferme boutique en pleine saison
touristique. Il se retire dans la maison familiale au cœur des montagnes tel
une vigie qui attend les tempêtes.
Solitaire, il se débat dans les échecs de sa vie présente, ses révoltes,
et ses rêves habités par les fantômes du passé, tel cet autre « Marc
Antoine », son ancêtre, qui fut soldat à Verdun et dont le destin
annonçait déjà les prémices de la fin d’un monde. Ses deux amis chers sont deux frères : Trajan
l’agriculteur fou d’histoire et surtout Mansuetu le berger, qui incarne la
société corse ancestrale proche de sa terre..
Le destin de ces personnages et celui de deux petits voyous
violents et sans cervelle , chacun symbolisant un univers , vont se
croiser et s’entrechoquer jusqu’ à la tragédie
Marc Biancarelli, avec beaucoup de talent,dans une langue simple et dense, nous conte la rupture des équilibres dans ce conflit corse entre plusieurs types de société. Il fustige ses contemporains, qui, sur la côte, vivent de compromissions et livrent le pays au pillage tout en se gargarisant de discours sur les traditions. Il pointe du doigt les contradictions, les errances, qui annoncent la fin d’un monde et la nécessité, pleine de risques et d’espoir, d’en construire un nouveau . M.A.V.
Marc Biancarelli, avec beaucoup de talent,dans une langue simple et dense, nous conte la rupture des équilibres dans ce conflit corse entre plusieurs types de société. Il fustige ses contemporains, qui, sur la côte, vivent de compromissions et livrent le pays au pillage tout en se gargarisant de discours sur les traditions. Il pointe du doigt les contradictions, les errances, qui annoncent la fin d’un monde et la nécessité, pleine de risques et d’espoir, d’en construire un nouveau . M.A.V.
Quand un livre écrit en langue Corse est traduit en Français chez Actes Sud c'est bien le signe qu'il y a une langue,une création un imaginaire insulaire qui trouvent un public à part entière et qui touchent à l'universel!
RépondreSupprimerPour ceux qui doutaient de la puissance poetique et narrative de notre langue c'est une preuve de plus de la stupidité du débat entre langue patois et je ne sais quel sous dialecte.
Nous sortirons par le haut grâce à des Ferrari et des Biancarelli. Merci à tous ceux qui depuis 50 ans luttent pour que ne meurent jamais notre diversité.
J'ai relu avec beaucoup de plaisir et d'émotion le livre de Ghjuvan Battistu Giacomoni, L'ortu di e mo brame, vraiment un très beau livre plein de poésie et de pudeur, dans une langue savoureuse qui telle la madeleine de Proust nous renvoie (les plus anciens du moins) à cette époque que nous avons eu la chance de connaître, car c'est là notre patrimoine: ces souvenirs, ces odeurs, ces lieux, ces "figures"...
RépondreSupprimerIl nous rappelle combien le monde "di i nostri antichi" était beau et porteur de rêves.
Aujourd'hui qui rêve à des choses si belles si simples et si naturelles?
Tout à fait d'accord avec vous;j'aime beaucoup le livre de Jean-Bati et particulièrement pour cette langue qui parle à notre coeur et convoque tous ces souvenirs affectifs.C'est dommage que les petits ne la parlent plus .C'est une richesse qui va se perdre surtout à notre époque de mondialisation anglophone .Battine.
RépondreSupprimerEN constatant ce qui se passe ces jours ci en corse on a conscience d'avoir de plus en plus besoin de ces écrivains qui sonnent le glas et nous alertent. Mais leurs voix seront elles assez entendues? Merci à M.A.V. de nous encourager à les lire.
RépondreSupprimerComplètement d'actualité ce bouquin!
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