mardi 13 novembre 2012

LE LIVRE DU MARDI





                      Encore un prix  bien mérité : Le prix Femina pour

                  « Peste et Choléra » de Patrick Deville, aux éditions du Seuil.

P.Deville nous conte la formidable aventure scientifique et humaine d’Alex Yersin, génial découvreur du bacille de la peste(Yersinia pestis) membre de l’Institut Pasteur, médecin et scientifique de génie, qui décide, à vingt six ans, que « ce n’est pas une vie que de ne pas bouger «  et s’en va explorer le monde, comme Rimbaud à qui l’auteur le compare souvent.
  
« Savant aux semelles de vent », Il devient médecin de bord  en Asie, et découvre, entre Saïgon et Hanoï  une baie paradisiaque, Nha Trang, qui sera son Eldorado. Entre deux projets, il isole le bacille de la peste à Hong kong, en 1894, puis met au point le vaccin à Paris . Si le prix Nobel existait déjà, il l’aurait eu. Mais l’essentiel de Yersin est ailleurs, dans la foultitude de projets qui brassèrent sa vie :
Il importe l’Hévéa de Malaisie et fait fortune dans le caoutchouc. ll  cultive des fleurs, invente le coca-cola, crée Dalat avec son ami Paul Doumer, installe un Institut Pasteur en Asie, ne s’arrête jamais, curieux de tout et de tous.
« La science, comme la poésie, se trouve, on le sait, à un pas de la folie » Deville rapproche la vie de Rimbaud et celle de Yersin, « la vie brève de l’un, la vie longue de l’autre ». L’un assemble la plus grande bibliothèque scientifique d’ Abyssinie, l’autre la plus grande bibliothèque scientifique de l’ Annam. Mais surtout, chez ces deux là, » la même frénésie de savoir et de partir ».
Yersin meurt en 1943, chez lui à Nha Trang au moment où le monde s’ écroule.

Par la magie d’une écriture énergique, élégante et précise, Patrick Deville explore le destin d’un homme d’ exception qui a fait de sa vie une belle et harmonieuse composition. Ce livre, rempli de références qui nous rappelleront nos livres d'histoire et nos "Lagarde et Michard," se lit comme un roman d'aventures.
Un grand plaisir. M.A.V.

1 commentaire:

  1. Je l'ai lu, c'est à lui que j'aurais donné le prix Goncourt.
    Yersin tiré de l' anonymat, c'est un peu le double de Patrick Deville que j'aime beaucoup. Et la langue est superbe qui parle à tous.

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