Une fois n’est pas coutume, j’ai lu cette semaine un polar…
corse,dont vous avez sûrement entendu parler, et qui a excité ma
curiosité :
« I CURSINI » d'Alix Deniger chez Gallimard
On a ici un polar
imparfait, un peu bâclé peut être, avec quelques scènes convenues et pas
indispensables, mais passionnant à plus d’un titre.
Il faut dire au préalable que Alex Deniger est un ancien des
R.G qui a travaillé cinq ans en Corse après avoir traqué les milieux islamistes
et L’ETA.
Son personnage principal
,Hervé, est largement
autobiographique. Il s’agit d’un officier des R.G. qui « filoche »
depuis quelques semaines une équipe de « Natios » qui prépare »
quelque chose »......
Un autre personnage central est
François Federici, nationaliste ajaccien, élu à l’assemblée de Corse et surfant
sur la vague politique et nationaliste, manipulant deux » équipes »
dont celle qui prépare un mauvais coup. Il finira par se faire déborder..
Autour de ces deux là gravitent
plusieurs seconds couteaux,qui vont de Florent Renucci, ancien militant en
retrait, Charles et Pierre- Marie porte- flingues de François Federici, et quelques
autres,.. anciens clandestins reconvertis en patrons de bar, étudiants
flambeurs, chômeurs, professeurs. Sans oublier les grands voyous, Felix
Codaccioni et Gilbert Casagrande. Toute ressemblance avec des personnes……
La psychologie des personnages
n’est pas très fouillée mais Deniger signe là une charge sévère et sans
concession sur la malédiction de la violence qui, depuis trente cinq ans,
frappe une des plus belles île du monde.
La faute à qui ?
A des groupes nationalistes dont les revendications sont
floues et quelquefois contradictoires ? Aux Mafias qui prospèrent sur le
dos d’un état impuissant ? Aux relations troubles entre les
deux camps ?
L’auteur restitue avec précision l’ atmosphère des planques,
des filatures, des tiraillements entre les différents services de police.Il
décrit assez bien aussi l’affrontement entre natios sur le déclin et grand
banditisme en pleine mutation.
Les personnages secondaires
foisonnent et on s’y perd un peu , il n’en reste pas moins une analyse
intéressante d’une société insulaire à la dérive, plus préoccupée par le
dernier portable et les grosses cylindrées que par la défense de sa terre.
Dans chaque page de ce polar transparaît la violence qui
secoue la société corse sans que jamais aucune solution n’ émerge.
Tous coupables : L’ Etat, les natios, la pègre. Et dans
ce Chaos des vies broyées :
De jeunes « flics » parachutés dans l’ ile pour
une première mission, et de jeunes corses, à peine au courant de leur propre
histoire, et déjà pleins de haine
et de rage.
M.A.V.
D' actualité.......Toujours....
RépondreSupprimerMerci,Michelle,pour vos conseils;nous avons passé un très agréable après-midi de lecture en compagnie du "TUQUETTO".Les 15 personnes présentes se sont beaucoup intéressées aux différents thèmes de ce roman:
RépondreSupprimer-La relation père-fils,
-Les références aux arts:calligraphie,fresques,peintures qui nous ont fait pénétrer dans les "SCUOLE" vénitiennes(véritables musées) décorées gràce à la rivalité positive des peintres de l'époque:TITIEN,TINTORET,VERONESE...
-La réflexion sur la représentation des images dans les diverses religions , etc...Ce fut passionnant .
Il paraît qu'il y aurait en Corse beaucoup de descendants de" Maranes"(juifs convertis)qui auraient émigré en 1492 fuyant l'inquisition espagnole ???
Battine.
J'ai lu ce livre. Boff....
RépondreSupprimerChère Battine, je suis sure que vous avez trouvé dans ce livre beaucoup plus de choses encore que ce que moi j'y ai vu. C'est l'avantage de partager le plaisir d'une lecture en en parlant avec d'autres lecteurs. On multiplie le plaisir en même temps que les points de vue.
RépondreSupprimerJ'ai voulu me renseigner sur internet et savoir si "Les Maranes," juifs d'origine portugaise et espagnole( marane signifie "cochon" en espagnol), avaient bien émigré en Corse. Il semblerait que oui. Mais, en même temps, dans mes recherches, je suis tombée sur un Blog qui "recensait" La"Nébuleuse juive en France" avec les noms de tous les juifs célèbres, dans la politique, dans le spectacle, dans le journalisme... Le tout avec des commentaires qui rappelaient de tristes souvenirs. Ça fait froid dans le dos. Bien à vous. Michelle.