" petite poucette"
de Michel Serres
aux éditions "Le Pommier"
C'est un essai que j' ai lu cette semaine: " Petite poucette": une réflexion de Michel Serres sur l' avenir que nous réservent les révolutions technologiques. Un avenir apocalyptique, selon certains, qui y voient le triomphe de la dispersion, des comportements individualistes, et le déclin du "vivre ensemble".
Incorrigible optimiste, le philosophe a un autre regard sur ce monde, qui a tellement changé et dont il voit les effets sur la génération qui suit son enseignement. D'abord les filles sont en progression constante , plus attentives, plus travailleuses. C'est pourquoi il a mis son titre au féminin. Cette "petite poucette" est une fille, née dans les années 80 et désigne les gens qui ont un rapport intuitif et familier avec le numérique et, de fait, à travers lui, influent sur les conduites sociales, professionnelles, économiques et politiques.
Il y a eu la révolution de l' Ecriture, puis de l' Imprimerie et maintenant celle du Numérique, d'égale importance, et qui va, selon lui, profondément modifier notre façon de penser et de travailler. Ces jeunes qui ont toujours un portable à la main ne doivent pas être vus comme un risque pour la connaissance ou l'intelligence, simplement il faut voir que les choses ont changé: Avec "petite poucette" on a affaire a une génération qui a un autre rapport avec l'information et le savoir, auxquels elle a accès d'un simple clic. Plus besoin d'apprendre des sommes de connaissances. Celles ci tiennent dans le disque dur d'un ordinateur. Plus besoin de se remplir le cerveau d'infos quand on a, à portée de main, un ordinateur ou un smartphone. Mieux vaut "une tête bien faite qu'une tête bien pleine "
( comme disait Montaigne à l'avènement de l' imprimerie )". Ce qui a changé dans le cerveau et son fonctionnement depuis le passage de l'oral à l' écrit et de l' écrit à l'imprimerie, est en train de se modifier encore aujourd'hui: La mémoire aura moins d'importance, les neurones se déplacent. Mais, dit il, les médias d'hier et ceux d'aujourd'hui ne se valent pas en terme de stimulation: "La télévision rend con et passif, l'ordinateur rend intelligent et actif."
( comme disait Montaigne à l'avènement de l' imprimerie )". Ce qui a changé dans le cerveau et son fonctionnement depuis le passage de l'oral à l' écrit et de l' écrit à l'imprimerie, est en train de se modifier encore aujourd'hui: La mémoire aura moins d'importance, les neurones se déplacent. Mais, dit il, les médias d'hier et ceux d'aujourd'hui ne se valent pas en terme de stimulation: "La télévision rend con et passif, l'ordinateur rend intelligent et actif."
Michel Serres, à 82 ans, fait le pari de l' optimisme: Une nouvelle ère débute, faisons lui confiance. Il ne sert à rien de dire c' était mieux avant. Les changements sont irréversibles et les jeunes générations ont, selon lui, de merveilleux outils pour prendre en mains leur existence et lui donner un sens. A suivre...Et, bien sur, à lire pour se faire une idée...
Pas trop d'accord avec Michel Serres. Le portable rend con.
RépondreSupprimerCe n'est pas l' outil qui rend con . Tout est dans la manière dont on l'utilise. Comme pour toutes les avancées scientifiques ou technologiques. La science n'a pas de morale. Elle est et elle avance. La scission de l' atome utilisée par des "cons" a fait beaucoup de dégats. Mais....
RépondreSupprimerTout à fait d'accord.
SupprimerJe ne sais plus qui disait:"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"...( j'ajoute:)quelle que soit l'interprétation du mot "âme".
Cela étant, j'ai du mal à croire qu'une culture du clic favorise l'essor de la pensée.
Les NTIC seront (sont) une nouvelle révolution, aux conséquences gigantesques.
RépondreSupprimerJusque-là,d'accord avec M. Serres. Pour la suite, M. Serres a ses croyances, qu'on n'est pas obligé d'adopter.Selon ce que les hommes (et les femmes)feront des outils nouveaux, on aura le meilleur...ou le pire (ou les deux à la fois).
Le portable ne rend pas forcément con, mais il le peut.
J ai envie depuis longtemps de lire ce petit livre. Le point de vue de M.Serres m intéresse. les jeunes qu'il fréquente sont ses étudiants, donc à priori des esprits déjà éveillés. Qu'en est il des autres? C'est vrai toutefois que les nouvelles technologies changent complètement les rapports enseignants élèves. Celui qui détient le savoir n'est plus seulement le professeur. Le cours magistral est loin derrière nous. On est dans l' échange et le questionnement. Mais je vais d'abord lire ce livre....
RépondreSupprimerJe crois qu'il y a confusion sur la citation de Rabelais. Il ne parle pas de morale. La science telle qu'on la conçoit aujourd'hui n' existait pas. Il parle de connaissances et de la conscience qu'on a de ces connaissances.. La science n'est ni morale ni immorale. Elle suit son chemin.
RépondreSupprimerPeu importe . Cette formule de Rabelais (?) peut être "actualisée".
SupprimerDire que "la science n'est ni morale ni immorale" me parait un peu court:
L'Univers,oui, n'est ni moral ,ni immoral. Il est.La science, certes n'est pas en soi une morale, mais elle est activité humaine-et à ce titre déjà n'est pas parfaitement neutre.Surtout l'usage qui en est fait par l'homme peut être déterminant,dans le bon comme dans le mauvais sens.Il ne suffit pas de dire: c'est scientifique,pour écarter tout questionnement (en valeur).
Sans parler des risques que,dans la foulée du "culte" de la science, on en vienne vite à qualifier de "scientifiques"-donc INDISCUTABLES-des théories économiques, politiques, sociologiques...
D'apres mes souvenirs que je ne garantis pas,il s'agirait plutôt de Montaigne (Michel Eyquem de..)
RépondreSupprimerOui
RépondreSupprimerEt bien non,c'est Rabelais...Montaigne lui a écrit : on construit des maisons de fous pour faire croire à ceux qui n'y sont pas enfermés qu'ils ont toujours leur raison.
RépondreSupprimerComme disait l'autre:"ci n'e piu fora che n'entru". Mais peu importe qui l' a dit...
SupprimerQue serait le Cuccu sans son précieux I Phone?
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