samedi 28 septembre 2013

10 ans après: Mai 68. (souvenirs...suite)

"En 1968 la France travaillait, grâce à des progression du P.I.B de l'ordre de 7 a 8 % l'an, mais elle s'ennuyait disait Vianson-Ponté, le grand éditorialiste du "Monde".
Les règles de vie en société, corsetées par un corpus législatif désuet, n'avaient pas suivi l'évolution des mentalités . La jeunesse évidemment fut la première à prendre conscience de ce décalage et les premiers mouvements à Nanterre furent déclenchés pour permettre aux garçons d'aller dans le bâtiment des chambres des filles..! (sic).
Déjà marié et travaillant, je n'étais plus vraiment "dans le coup" au Quartier Latin,  je ne participai pas aux premières manifestations et ne me rendis compte de l'ampleur du mouvement qu'à la première nuit des barricades, lorsqu'après avoir passé la nuit l'oreille collée au transistor, nous partîmes (Bati et moi) au petit matin, à pied du Bd des Invalides jusqu'au Luxembourg (une trotte !), où nous découvrîmes, dans l'odeur âcre des lacrymogènes et des voitures brûlées, l'étendue des dégâts d'une véritable guérilla urbaine. Au fond de la rue Gay-Lussac, une ligne sombre d'hommes casqués, avec des imperméables noirs et de grands boucliers transparents en plastique, barrait l'accès à la rue d'Ulm et au Val de Grâce, plus haut. Lorsque, sur un ordre rauque, la ligne compacte, en fait trois rangs serrés, s'ébranla. Les C.R.S tapant en cadence, lentement puis de plus en plus vite, avec leur matraque sur le bouclier. Le spectacle était impressionnant, l'atmosphère inquiétante et la menace tout a fait précise. Chacun prit ses jambes a son cou. Devant nous, une jeune femme criait: " Mais moi je n'ai rien fait !" je lui dis "Tais- toi et cours !". D'autant que les riverains excédés, avaient fermé les portes d'entrée des immeubles où se réfugiaient les manifestants poursuivis, entraînant des cavalcades dans les escaliers, des jets de grenades... Le salut ne résidait donc que dans la fuite."

1 commentaire:

  1. j'avais 18 ans,mon père gagnait 675 francs de salaire,le loyer était de 250 francs. et il nous était demandé de ne pas faire de dépenses inutiles.mon père a été augmenté de 35% après les accords de grenelle.c'est a cette époque là que j'ai appris a ne plus courber le dos,mais qu'est-ce que l'on courait vite.

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