Le voleur des deuxièmes chaussettes enfin sous les verrous
« Où est passée mon autre
chaussette ? ». Cette question, tous ceux et celles qui ont la chance
d’avoir deux pieds se la sont un jour posée en ouvrant leur machine à
laver. Le calvaire est à présent terminé. Hier midi, la police a arrêté à
son domicile dunkerquois celui que la presse surnomme « le voleur des
deuxièmes chaussettes ». Retour sur une enquête brillamment orchestrée.
Plus de 250 000 victimes dans toute la France
Depuis bientôt 60 ans et l’invention de
la chaussette gauche, la police recevait quotidiennement des appels de
victimes pour signaler la disparition d’une chaussette. La situation
s’est particulièrement détériorée ces dix dernières années, leur nombre
atteignant en 2007 le pic des 250 000 victimes d’après l’Observatoire
National des Chaussettes Dépareillées. Son directeur, Michel Lamazen,
précise que « ce chiffre est à revoir à la hausse, les victimes n’ayant
pas toujours le courage d’annoncer un vol aussi intime que celui d’une
chaussette ».
Une brigade spéciale chargée de l’enquête
Pour mettre rapidement fin à ces
disparitions, une brigade spéciale de la police nationale voit le jour
en octobre 2009. Cette entité composée d’agents du GIPN et de
scientifiques expérimentés est placée sous la direction de Francis
Liméro, un spécialiste des opérations d’envergure.
La mission Petits Petons voit très vite le jour. La première piste
sérieuse qui a mobilisé 12 fonctionnaires à temps plein sur une période
de deux ans, conduit à la conclusion suivante : les machines à laver
mangent les chaussettes. Les hommes de Liméro procèdent à l’arrestation
violente, à 6 heures du matin, de trois machines à laver Ariston et les
fouillent intégralement : ils font chou blanc, un véritable fiasco
repris par tous les magazines d’électroménager. « Ça a été un coup dur
pour toute l’équipe. On pensait tenir les coupables, on a du tout
reprendre depuis le début » confie l’un des membres de l’équipe Petits
Petons.
Passé cet échec, la brigade se ressaisit
rapidement et équipe plusieurs chaussettes de mouchards GPS. Cette
démarche astucieuse permet de tracer le voleur jusqu’à son domicile où
une quantité inquiétante de chaussettes dépareillées a été retrouvée, la
semaine dernière. Selon Françis Liméro, « les chaussettes étaient
triées par couleur puis par taille. L’homme est un professionnel, il
savait ce qu’il faisait ».
Les chaussettes rendues à leurs propriétaires
Le stock de chaussettes sera
prochainement mis à disposition des victimes et accessible sur simple
demande postale. Si vous êtes l’une d’entre elles, il vous faudra
impérativement joindre à votre pli la chaussette que vous avez gardée et
le ticket de caisse attestant que vous en êtes le propriétaire. En cas
de perte de ces éléments, pas de panique. Vous pourrez toujours prouver
avoir porté la chaussette volée à l’aide d’un test ADN qui vous sera
facturé 150 euros.
Vous avez dit "Bizarre" ?
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