mardi 1 octobre 2013

LE LIVRE DU MARDI



                
               "D'ACIER"
                    De SILVIA AVALLONE,
                       Aux éditions J' ai lu.

Silvia Avallone est une jeune auteur de vingt cinq ans.
Avec " D' Acier ", elle nous offre un de ces romans qui nous poursuit longtemps après l' avoir refermé:

     Dès les premières pages nous voilà plongés dans un univers à la Zola, à l'aube du vingt et unième siècle: 
 Le décor est planté : Une ville industrielle de la province de Livourne, en Toscane, avec une aciérie, seule source d'emplois pour les jeunes hommes du coin dont elle détruit la santé. Des barres de HLM et une plage ouverte sur le large, jonchée de déchets.   
     On est loin des stations balnéaires de carte postale.
     Dans cette société sans espoir, mais grouillante de vie, deux très jeunes filles, à peine adolescentes et d'une insolente beauté, hésitent encore entre le monde naïf de l' enfance où seuls comptent leurs jeux innocents, et le monde adulte, âpre, cruel, dangereux, celui dans lequel les choix seront irrémédiables. C' est leur incroyable vitalité,  et le moment fragile et éphémère où tout semble encore possible que nous fait partager l' auteur.
     Les adultes qui les entourent, laminés par la vie, ne sont pas à la fête: Les pères et les frères sont lâches, violents,  ou escrocs, et les mères, un temps tentées par la révolte, baissent trop vite les bras, malgré leur aspiration à un autre destin. Il n'y a que deux sortes de femmes à Piombino: Les belles qui font tourner les têtes et les moches, qui sont invisibles.  Dans cet univers cruel, où le soleil et la poussière des usines pèsent sur les épaules,  la force vive de ces deux jeunes filles explose. Leur sensualité, indifférente aux regards et aux convoitises, illumine la plage de cet été là . Leur  l'amitié, fusionnelle jusqu' à l' ambiguïté, leur sert de bouclier et de raison de vivre, mais jusqu' à quand?
Jusqu'où iront elles pour échapper à leur avenir et vivre leurs rêves dans un monde meilleur, symbolisé par l' île d' Elbe, toute proche?... 

Voilà un premier roman qui marque les esprits, avec un style affirmé, des personnages attachants sur lesquels l' auteur pose un regard désabusé mais non dénué de tendresse.
M.A.V. 

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