mercredi 19 février 2014

PASSENDU...

U carru di a lingua_13
Scrivu nant’à parolle di ventu
Ch’ùn balluleghjanu chè per mè
Purtantu mai mi ne pentu
Di i mo corci puemi sò u rè…
Care parolle di a a mo zitellina : vi cercu, vi sentu, mi dite ! Mi dite u piacè di e scuperte, u sullevu di i ricordi ; site u ricoveru di e mo sulitudine. Inseme, ci campemu ! Ma, à le volte, mi dite u dispiacè di u scordu, a pena di pettu à u disprezzu. Tandu mi frighjenu e mo parolle manse…
Mi frighjenu quand’elle si ammutuliscenu è chì s’ammachjanu l’ochji. Hè dura di truvà un accunsentu veru nantu a manera di fà campà una lingua. « U carru di a lingua » li hà pruvata ma ùn ci l’hà fatta. Forse, ci vulerà u antru carru, novu, un antru carritteru, giovanu, un’antra andatura, muderna. Intantu, questu quì u femu piantà chì sò più i capatoghji trovi chè i sustegni. Ma sò cunvintu di l’impurtenza di fà una piazza à una spressione in lingua corsa in stu media quì. In chì manera(e) ? Per contu meu, ci rifletteraghju ma ci pudete riflette ancu voi postu chì l’avvene di a lingua deve esse l’affare di tutti è micca solu quellu d’un povaru fringhellu.
Ps : U mo panatteru mi parlava, ùn hè tantu, di quandu ellu ghjucava, tempi fà, à ballò. Ellu stessu ghjucava in difesa. A tattica tandu era sempre a listessa. Si traducia cusì, à voce lintata, da i rispunsevuli chì si tenianu à latu di u terrenu : « fatele cullà, fatele cullà !» (e palle) o sinnò « fatele falà, fatele falà ! » (e tambate). Quandu m’accade d’assiste à certe partite, mi stupisce di vede chì ‘ssa tattica hè sempre in usu oghje. Ma micca solu nantu à i campi di ballò. Peccatu !

J’écris sur des paroles de vent
Qui ne s’agitent que pour moi
Jamais je ne le regrette pourtant
De mes pauvres poèmes je suis le roi…
Chères paroles de mon enfance : je vous cherche, je vous sens, vous me dites ! Vous me dites le plaisir de la découverte, le réconfort des souvenirs ; vous êtes le refuge de mes solitudes. Ensemble, nous passons de bons moments ! Mais, parfois, vous me dites le désagrément dû à l’oubli, la peine face au dédain. C’est alors que j’ai mal à mes paroles paisibles…
Elles me font mal quand elles deviennent muettes et que s’embuent les yeux. C’est dur de trouver un vrai consentement sur la manière de faire vivre une langue. « U carru di a lingua » a essayé mais il n’y est pas parvenu. Sans doute, faudra-t-il une autre charrette, neuve, un autre charretier, jeune, une autre démarche, moderne. En attendant, nous arrêtons là celui-ci car les tracas rencontrés sont plus présents que les soutiens. Mais je suis convaincu de l’importance de faire une place à l’expression en langue corse dans ce média. De quelle(s) manière(s) ? Pour ce qui me concerne, je vais y réfléchir mais vous pouvez y réfléchir vous aussi puisque l’avenir d’une langue doit être l’affaire de tous et non pas seulement celle d’un pauvre pinson.
Ps : Mon boulanger me parlait, récemment, de l’ancien temps où il jouait au foot. Lui-même jouait en défense. La tactique en usage à l’époque était invariable. Elle se traduisait ainsi , à gorge déployée, par les responsables qui se tenaient en bordure du terrain : « Faites-les monter ! faites-les monter ! » (les ballons) ou sinon : « faites-les descendre ! faites-les descendre ! » (les coups). Quand il m’arrive d’assister à certains matchs, je m’étonne de voir que cette tactique est toujours en usage aujourd’hui. Mais pas seulement sur les terrains de foot. Hélas !
(Fringhellu)

17 commentaires:

  1. Caru Fringhellu, ind'è charti cori a nèva un strughjè maî u ti nè fa

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  2. Peu de place pour la poésie en ce monde. Si peu.
    La langue, qui s'en occupe ? Et il en a été ainsi de toute éternité.
    Donnez plutôt de l'argent que des conseils, disait Tristan Bernard. :))

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  3. Cher JB,
    Ne crains-tu pas de prendre une décision un peu hâtive ? Je m'étais réjoui de la création de ta rubrique, même si j'avais un peu regretté qu'elle n'apparaisse qu'après mon départ... Nous avions eu des échanges sur la nécessité de traduire les textes en Corse, pour nos non-corsophones et j'avais apprécié que les éléments de vocabulaire joints puissent permettre à ceux qui voulaient bien en faire l'effort, de saisir le sens de ces textes écrits dans une belle langue authentique et pure. Je voudrais te convaincre de continuer, car cèle va manquer à beaucoup de personnes. Tu sais, si je m'étais arrêté aux premières critiques il n'y aurait jamais eu de blog... Autant je suis opposé aux fatwas de certains intégristes autant je serais meurtri de ne plus entendre, de ne plus parler, de ne plus lire notre langue maternelle surtout telle que tu la pratiques. Alors surmonte cette mauvaise humeur et continue de chanter pour nous.
    Marc

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  4. Pourquoi ne pas continuer tout simplement, comme aujourd'hui, avec un texte en corse et sa traduction en français (particulièrement réussie)? Chacun goûtera ce qui le touche le mieux, et la présence à la fois des deux versions (corse en premier) témoignera d'un vrai bilinguisme -facultatif et interactif, car nous sommes pétris à la fois de langues et cultures corse et française (différentes mais pas opposées).

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  5. Marc a raison, quel dommage que cette rubrique disparaisse. Moi qui comprends assez mal le Corse je m' appliquais à lire ces mots qui coulaient comme de la musique, "votre" petite musique. Ce serait dommage de ne plus l'entendre. Elle manquerait à tous. Ceux qui parlent le Corse et ceux qui ne le parlent pas ou mal. C'était l'occasion de donner envie à ces derniers d'aller plus loin à la rencontre de cette langue. Nous avons besoin de poètes et de poésie, ce sont eux qui décryptent le monde et nous le donnent à voir. Ne nous laissez pas seuls.M.A.V.

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  6. Les chiens aboient, la caravane passe.....Si on applique pas ce proverbe ,on ne ferait jamais rien.Les démolisseurs, les sapeurs ont toujours agi soit par jalousie; soit par be^tise.Alors courage et continuez donc ce que vous avez si bien commencé. Forza Fringhellu!

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  7. Vous êtes pédagogue vous l'avez démontré ... à l'instar d'autres qui ne le sont pas ...alors continuez.pour notre plus grand plaisir!

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  8. pour une fois que la langue Corse n'est pas rébarbative pour l'horsain que je suis ,vous n'avez pas la prétention de tout arrêter sous prétexte qu'un connard ou deux se sentent investis de foutre le brin dans vos écritures.continuez donc à me ravir de vos histoires et de moins me faire passer pour une andouille(de vire ,évidemment) le normand que je suis vous remercie de vos écrits et vous demande humblement de continuer votre rubrique.wb

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  9. Chi peccatu! Pè carità ùn state à sente quelli chì ùn sannu chè a critica. Lasciateci, per piacè, gode di a vostra puesia.
    A ringraziavvi pueta!

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  10. Bonjour wb je suis aussi une normande d'adoption ..ces écrits corses me rapprochent un peu plus de mon pays natal: la CORSE.

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    1. je vous rassure ,on emmène toujours ses racines, sous la semelle de ses chaussures.bonjour à vous.wb

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  11. Perche priva quelli chi amanu a puesia di a lingua nustrale ?un ' "fringhellu " deve cuntinua a canta !

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  12. se faire traiter de connard chez nous par un normand, il y a de quoi rigoler. WB ne va pas nous faire croire qu'il était inréressé par le corse.
    EC

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  13. dans mon travail,il était de bon ton de savoir écouter,ce que j'ai fait pendant 15 ans.si je ne parle pas le Corse couramment ,je le comprend bien et je ne vois pas en quoi cela gène de s'intégrer dans le pays qui vous reçoit.j'ai de nombreux amis corses sur paris ma région d'origine,en Corse et pour votre gouverne ce ne sont pas des va de gueules,eux.wb

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  14. Rassurez-viusWB, la majorite des corses est accueillante et sendible aux attitude d'ouverture et d'integration bienveillante des " horsains".Cela dit " connard" etait peut etre unpeu fort...

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  15. Je ne passerai plus aucun commentaire qui alimentera la polémique autour du mot "connard" que wb doit certainement déjà regretter avoir écrit un peu trop hâtivement !!
    Je rappelle que cette rubrique a été écrite par "Fringhellu"...

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  16. Cher Fringhellu , mon père , u to maestru.....pensu , disait souvent " c 'est dans l' adversité qu'il faut résister " ( et en tant que communiste de la première heure il savait de quoi il parlait....) allora Forza amicu cume diceva Jean Ferrat " le poête a toujours raison " A prestu.ad.

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