Martial Raysse
"Ici plage, comme ici bas"_2012
Huile et liant acrylique sur toile. (300 cm X 900 cm)
Pinault collection... à Beaubourg jusqu'au 22/09/2014
(cliquer pour voir le tableau en entier)
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"carédar-95" |
Dans cette immense fresque "Ici Plage, comme ici-bas", Martial Raysse allie la peinture savante et les couleurs flash de sa jeunesse comme s'il avait voulu faire une synthèse de toute son œuvre. On
y voit agglutinés une foule de coquettes, d’exhibitionnistes,
de fashion
victims,
de séducteurs lamentables. À droite, un personnage à pantalon rose
s’enfuit sous un parapluie noir ; à gauche, une femme tente
en vain de se cacher derrière une palissade ; au fond, un homme
arrache les entrailles d’un cadavre. Plage ? Premier cercle de
l’enfer. Cette fresque de 9
mètres de long est plus complexe qu’il n’y
paraît : voyez ce changement de tonalité au milieu, où juste
une seule étourdie danse encore ; quel est ce mélange de
populations ? En lecture de gauche à droite : après le
beau temps, la pluie, or Martial Raysse veut exprimer le bonheur,
dit-il... douterait-il à son tour ?
Martial RAYSSE est un plasticien français, né le 12 février 1936 à Golfe-Juan. Cet artiste
autodidacte, (lui qui a fait des études de lettres, se sent "avant tout poète" mais il opte pour la peinture, "langage universel"), commence sa carrière avec la couleur, la fantaisie. Il
s’empare des objets du quotidien pour créer des assemblages. Il
détourne les images de la publicité, les figures des pin-up pour
créer des peintures aux couleurs acidulées, au graphisme puissant,
proches du Pop Art américain. L’artiste explique ainsi cette
période : "La tristesse humaine était à la mode et
Buffet du dernier chic avec ses figures tragiques et ses cernes sous
les yeux. Je voulais exalter le monde moderne, l’optimisme et le
soleil. Peindre la tristesse ne peut être que le jeu snob d’une
inconscience maladive ! La mort est bien assez affreuse,
suffisamment inquiétante." Durant
les années 2000, l’artiste se concentre tout particulièrement sur
des œuvres de très grandes dimensions, dont l’exécution
nécessite de nombreux mois, voire plusieurs années de travail.
Fruits d’une réflexion sur l’homme et sur l’histoire nourrie
de lectures philosophiques autant que de l’expérience vécue,
animés par les éclats de couleurs vives, ces grands formats
décrivent un "théâtre du monde" insolite, à la fois comique
et tragique. Martial Raysse a dit : "Mon
œuvre n'a cessé d'évoluer. J'ai toujours cherché à mieux faire.
Ce qui m'intéresse, c'est d'être respecté. Pas d'être
applaudi"_"Je suis toujours resté figuratif. Je le suis
devenu plus encore, pour être dans la logique de la grande peinture
occidentale"_"Je me veux héritier de Fouquet, Poussin et
David".
J'aime beaucoup ce tableau-fresque, les couleurs sont belles et malgré une apparente gaieté: la plage, il règne une atmosphère inquiétante,apocalyptique, d'où le titre. Les différents plans du tableau renvoient aux cercles de l'enfer dantesque.
RépondreSupprimerTrès bonne remarque...
SupprimerLe bonheur j'en doute, que fait cette foule a droite du tableau, le bonheur, mais pas pour tout le monde.L B
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