vendredi 11 juillet 2014

MUSÉE du "carédar"... [RAYSSE-Ici plage, comme ici bas_2012]

Martial Raysse
"Ici plage, comme ici bas"_2012
Huile et liant acrylique sur toile. (300 cm X 900 cm)
Pinault collection... à Beaubourg jusqu'au 22/09/2014
(cliquer pour voir le tableau en entier)
"carédar-95"
Dans cette immense fresque "Ici Plage, comme ici-bas", Martial Raysse allie la peinture savante et les couleurs flash de sa jeunesse comme s'il avait voulu faire une synthèse de toute son œuvre. On y voit agglutinés une foule de coquettes, d’exhibitionnistes, de fashion victims, de séducteurs lamentables. À droite, un personnage à pantalon rose s’enfuit sous un parapluie noir ; à gauche, une femme tente en vain de se cacher derrière une palissade ; au fond, un homme arrache les entrailles d’un cadavre. Plage ? Premier cercle de l’enfer. Cette fresque de 9 mètres de long est plus complexe qu’il n’y paraît : voyez ce changement de tonalité au milieu, où juste une seule étourdie danse encore ; quel est ce mélange de populations ? En lecture de gauche à droite : après le beau temps, la pluie, or Martial Raysse veut exprimer le bonheur, dit-il... douterait-il à son tour ?



Martial RAYSSE est un plasticien français, né le 12 février 1936 à Golfe-Juan. Cet artiste autodidacte, (lui qui a fait des études de lettres, se sent "avant tout poète" mais il opte pour la peinture, "langage universel"), commence sa carrière avec la couleur, la fantaisie. Il s’empare des objets du quotidien pour créer des assemblages. Il détourne les images de la publicité, les figures des pin-up pour créer des peintures aux couleurs acidulées, au graphisme puissant, proches du Pop Art américain. L’artiste explique ainsi cette période : "La tristesse humaine était à la mode et Buffet du dernier chic avec ses figures tragiques et ses cernes sous les yeux. Je voulais exalter le monde moderne, l’optimisme et le soleil. Peindre la tristesse ne peut être que le jeu snob d’une inconscience maladive ! La mort est bien assez affreuse, suffisamment inquiétante." Durant les années 2000, l’artiste se concentre tout particulièrement sur des œuvres de très grandes dimensions, dont l’exécution nécessite de nombreux mois, voire plusieurs années de travail. Fruits d’une réflexion sur l’homme et sur l’histoire nourrie de lectures philosophiques autant que de l’expérience vécue, animés par les éclats de couleurs vives, ces grands formats décrivent un "théâtre du monde" insolite, à la fois comique et tragique. Martial Raysse a dit : "Mon œuvre n'a cessé d'évoluer. J'ai toujours cherché à mieux faire. Ce qui m'intéresse, c'est d'être respecté. Pas d'être applaudi"_"Je suis toujours resté figuratif. Je le suis devenu plus encore, pour être dans la logique de la grande peinture occidentale"_"Je me veux héritier de Fouquet, Poussin et David".

3 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce tableau-fresque, les couleurs sont belles et malgré une apparente gaieté: la plage, il règne une atmosphère inquiétante,apocalyptique, d'où le titre. Les différents plans du tableau renvoient aux cercles de l'enfer dantesque.

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  2. Le bonheur j'en doute, que fait cette foule a droite du tableau, le bonheur, mais pas pour tout le monde.L B

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