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Henri-Edmond Cross "L'air du soir"_vers 1893 Huile sur toile. (116 cm X 166 cm) Musée d'Orsay, Paris. |
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"carédar-113" |
Avec "L'air du soir", H-E Cross a choisi de représenter une fin d'après-midi, quand chaleur
et lumière s'apaisent. Tout dans son œuvre traduit la plénitude du
moment représenté : la douceur des couleurs du soleil couchant, la
composition harmonieuse où horizontales et verticales s'équilibrent,
les figures aux attitudes suspendues dans le temps. Si le peintre
reste fidèle à la technique néo-impressionniste du point, il se
doit d'adapter cette dernière au grand format de sa composition. Il
utilise dès lors une large touche rectangulaire qui, en créant un effet de mosaïque, renforce le caractère décoratif du tableau. Les
ambitions décoratives de l'œuvre, nouvelles chez l'artiste, tout
comme l'ordonnance classique de la composition où les figures
s'intègrent parfaitement dans un paysage idéal sont une filiation
directe du "Doux pays" de Puvis de Chavannes aujourd'hui
conservé au musée Bonnat à Bayonne.
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Henri-Edmond Cross "Autoportrait à la cigarette"_1880 |
Henri-Edmond
CROSS,
de son vrai nom DELACROIX, (1856 - 1910) est un peintre
français. Originaire
du Nord, Cross suit les cours des Beaux-Arts de Lille, puis de Paris.
Abandonnant rapidement tout académisme, il se lie dès 1884 avec
Seurat, Signac et le groupe des futurs néo-impressionnistes. C’est
en 1891 au moment où Seurat disparaît, qu’il adopte véritablement
la technique divisionniste. S’installant définitivement dans le
Var, près du Lavandou, il donne libre cours à son goût du plein
air, son amour de la couleur claire et la pratique de la division du
ton. Au fil du temps, il s’affranchit de plus en plus du réel. Il
imagine des paysages mythiques, des fêtes païennes, des ondulations
de lumière, des flots purs écrasés de soleil, une sorte de paradis
panthéiste, suggérant la recherche du bonheur éternel. Le
sujet devient prétexte à de pures harmonies de lignes et de
couleurs. Coloriste audacieux, il n’hésite pas à modifier
radicalement les couleurs au gré de son imagination. Partagé entre
un besoin d’imiter la nature et une volonté de la dépasser, il
pousse la richesse chromatique à son paroxysme et influencera
Matisse en 1904 dans son travail vers le fauvisme lors de son séjour
dans le Midi.
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