vendredi 14 novembre 2014

MUSÉE du "carédar"... [Cross-L'air du soir_1893]

Henri-Edmond Cross
"L'air du soir"_vers 1893
Huile sur toile. (116 cm X 166 cm)
Musée d'Orsay, Paris.
(Selon la taille de votre écran, cliquer sur le tableau pour voir l'image en entier.)
"carédar-113"
Avec "L'air du soir", H-E Cross a choisi de représenter une fin d'après-midi, quand chaleur et lumière s'apaisent. Tout dans son œuvre traduit la plénitude du moment représenté : la douceur des couleurs du soleil couchant, la composition harmonieuse où horizontales et verticales s'équilibrent, les figures aux attitudes suspendues dans le temps. Si le peintre reste fidèle à la technique néo-impressionniste du point, il se doit d'adapter cette dernière au grand format de sa composition. Il utilise dès lors une large touche rectangulaire qui, en créant un effet de mosaïque, renforce le caractère décoratif du tableau. Les ambitions décoratives de l'œuvre, nouvelles chez l'artiste, tout comme l'ordonnance classique de la composition où les figures s'intègrent parfaitement dans un paysage idéal sont une filiation directe du "Doux pays" de Puvis de Chavannes aujourd'hui conservé au musée Bonnat à Bayonne.
Pierre Puvis de Chavannes
"Doux pays"
Henri-Edmond Cross
"Autoportrait à la cigarette"_1880
Henri-Edmond CROSS, de son vrai nom DELACROIX, (1856 - 1910) est un peintre français. Originaire du Nord, Cross suit les cours des Beaux-Arts de Lille, puis de Paris. Abandonnant rapidement tout académisme, il se lie dès 1884 avec Seurat, Signac et le groupe des futurs néo-impressionnistes. C’est en 1891 au moment où Seurat disparaît, qu’il adopte véritablement la technique divisionniste. S’installant définitivement dans le Var, près du Lavandou, il donne libre cours à son goût du plein air, son amour de la couleur claire et la pratique de la division du ton. Au fil du temps, il s’affranchit de plus en plus du réel. Il imagine des paysages mythiques, des fêtes païennes, des ondulations de lumière, des flots purs écrasés de soleil, une sorte de paradis panthéiste, suggérant la recherche du bonheur éternel. Le sujet devient prétexte à de pures harmonies de lignes et de couleurs. Coloriste audacieux, il n’hésite pas à modifier radicalement les couleurs au gré de son imagination. Partagé entre un besoin d’imiter la nature et une volonté de la dépasser, il pousse la richesse chromatique à son paroxysme et influencera Matisse en 1904 dans son travail vers le fauvisme lors de son séjour dans le Midi.

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