Un mail, d'origine inconnue, s'affichait dans ma messagerie. J'appelai mon cousin,chasseur passionné, qui me dit qu'un vieux sanglier avait été tué le jour de l'ouverture, mais qu'on n'avait pas pu le sortir du trou broussailleux où il était tombé.
Les petits marcassins éplorés, appelaient leur grand-père et Porculus pleurait son cousin et ami. Sanglar, le vieux solitaire, connaissait bien son territoire, mais il avait perdu son flair et ses articulations arthrosées diminuaient sa vélocité. Gràce à lui, Porculus avait parcouru la montagne et découvert un endroit magique : un plateau où ciel et terre communiaient, où quelques vaches paisibles vous regardaient d'un œil suspicieux et où les villageois venaient en pèlerinage dans une petite chapelle. Des lapins devaient y danser au clair de lune. Porculus s'était promis d'y revenir. Alors qu'il déambulait tristement sous les châtaigniers, il entendit des grognements familiers et à travers les fougères il vit arriver une petite bande de cochons et parmi eux, une jolie petite truie rose. Son cœur se mit à battre et il s'approcha pour faire connaissance. Cléo, c'était son nom, ne fut pas insensible au charme de ce nouveau venu et ils s'isolèrent un bon moment par delà le mur de pierres sèches.
- Tu as un drôle de nom, Porculus !
- Oui, c'est mon ancien maître, un professeur de latin, qui m'appelait ainsi.
- Ah bon ! moi je t'appellerai Lulu, poursuivit Cléo et elle lui expliqua qu'elle vivait dans une sorte de tribu dont le chef était un humain moustachu. Il fournissait le gîte et le couvert et laissait aux animaux une relative liberté de promenade et d'explorations, tous les après-midi. D'ailleurs, le voici qui vient nous chercher. À demain, Lulu.
- À demain, ma belle : "cochon qui s'en dédit".
Porculus passa une partie de la nuit à réfléchir. Cléo pour la vie ou Cléo de trois à sept ? D'un côté, l'amour, une famille (peut-être), l'amitié, un refuge et la vie matérielle assurée ; de l'autre, l'errance, la solitude, le souci du lendemain, mais la liberté... Le choix était trop difficile...
Mais, le lendemain, quand il retrouva Cléo et qu'il vit l'étincelle de joie dans les petits yeux de sa belle, il dit adieu à la liberté, franchit la barrière de bois et pénétra avec elle dans l'enclos d'élevage...
Dans sa nouvelle résidence,
Porculus avait trouvé un protecteur : Elgor, le verrat, père
supposé de Cléo, veillait sur lui. Féru de botanique, il lui
enseignait les noms des plantes du maquis : l' ellébore et la
férule, dangereuses ; l'immortelle, le thym, la menthe et la
marjolaine dont Cléo se parfumait la peau à chaque sortie. Alors
qu'ils se reposaient sous un arbousier portant fleurs blanches et
baies orangées,ils entendirent un froissement d'ailes , des
caquètements haletants et virent sortir d'un massif de bruyère
Galou et Galina, essoufflés et battant des ailes :
- Cot..cot..
nous buvions à la source qui sort du rocher quand un gros chien aux
babines retroussées a foncé sur nous. Heureusement, son maître
l'a rappelé. Cot..Cot... Hier, nous avons échappé de peu à un
milan royal qui fondait sur nous. La vie en liberté est dangereuse
mais pleine d'aventures. En suivant le chemin, nous avons
découvert un poulailler moderne : les poulettes rousses nous
regardaient passer la tête penchée et l'oeil étonné. Tu vois a
murmuré Galou,il y a toujours un grillage !!
- Oui la liberté a
du bon. Nous avons fait la connaissance d'un bel oiseau aux plumes
bleues qui parle plusieurs langues : le geai. Il nous a proposé un
perchoir d'où nous avons assisté a un magnifique coucher de soleil
sur les collines bleutées. Nous y avons passé la nuit.
-
Et maintenant, questionna Elgor, quels sont vos projets ?
-
Galou rêve de voir la mer, et nous ne savons comment
l'atteindre.
- La mer est trop loin. Vous n'y arriverez pas. À
moins que... Notre maître, le moustachu, va acheter notre
nourriture dans un entrepôt près d'une plage. Il a une vieille
camionnette où vous pourrez vous cacher sous une bâche. Si
vous voulez tenter l'aventure, dormez ici ce soir et demain matin
partez avec lui. Bonne chance !
C'est bien long tout ca
RépondreSupprimerJe comprends votre impatience. Quel suspense... nous avons hâte de connaître l'épilogue de cette charmante histoire ! ;-))
SupprimerC'est une petite nouvelle qui a du charme et du suspense .
RépondreSupprimerLes premiers rayons du soleil qui filtraient à travers le feuillage des châtaigniers,réveillèrent Galou qui claironna par deux fois son salut au jour naissant : Co co ri co ! Co co ri co !
RépondreSupprimer-Tiens ! se dit le Moustachu,les voisins ont acheté un coq .Il prit le volant de sa camionnette et démarra .Galou et Galinette cachés sous la bâche se serraient l'un contre l'autre .Après une demi-heure de route ,le véhicule s'arrêta .Galou souleva la bâche ,ils étaient arrivés .
En ce début de septembre ,il y avait peu de monde sur la plage . Nos deux amis , éblouis par le miroitement de l'eau,sautèrent sur le sable et s'avancèrent vers l'immensité qui s'étendait devant eux :LA MER ... Avisant le muret d'un jardin, ils se perchèrent pour mieux admirer le spectacle .Les vaguelettes qui lançaient des éclats de lumière les fascinaient .Une île , au loin, barrait l'infini de l'horizon .
Galinette murmura:"Quelle bonne idée d'être venus ici ! Comme c'est beau !
-Tout est différent, n'est-ce pas ? L'atmosphère, les odeurs, et ce grand espace mouvant qui semble infini ..Vois-tu ce bateau au loin ? Il nous invite au voyage .
-Oui, mais .....
-Qu'y a-t-il ma poulette ?
Voilà : J'aimerais fonder une famille , couver, élever des poussins . Depuis que nous avons quitté le poulailler d'Héloïse ,j'ai abandonné mes oeufs au hasard de nos promenades,j'en souffre .
-Eh bien ,nous pouvons différer le voyage . Il faut trouver un endroit paisible .Peut-être dans ce petit bois que j'aperçois là -bas et nous y resterons le temps qu'il faudra .
-Merci, Galou .Nous allons inaugurer un nouveau genre d'élevage :"Le Poulailler Indépendant" .Qu'en dis-tu ?
-Excellente idée, COCORICO !!!
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Dernières nouvelles :
En prenant son apéritif au bar, le Moustachu révéla qu'il y avait ,depuis quelques jours ,dans son élevage,un porc inconnu mais très à l'aise .Héloïse et Robert reconnurent leur Porculus et décidèrent de l'y laisser jusqu'à .....Noël .
Des promeneurs ont été surpris de trouver des oeufs ,posés çà et là ,sur les bords du chemin de randonnée .Ils ont aussi entendu un coq s'égosiller dans la campagne .
Il n'y a pas eu de vol chez Robert et Héloïse .
L'enquête est close .