TRUCS DE DESSINATEURS...
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| Charb - Cabu Wolinski - Tignous Honoré - Charb |
Ils
croquaient l’actualité dans "Charlie Hebdo" depuis des
années. Stéphane Charbonnier, alias Charb, Jean Cabut dit Cabu,
Georges Wolinski, Bernard Verlhac, connu sous le pseudo de Tignous et
enfin Philippe Honoré dit "Honoré", ont tous les cinq
trouvé la mort dans l’attentat qui a ciblé l’équipe du
magazine le mercredi 7 janvier 2015, et qui a fait sept autres
victimes. Ils
croquaient l’actualité dans "Charlie Hebdo" depuis des
années.
Charb,
la force de l’irrévérence
Quand
une idée de dessin lui venait, il ne se fixait pas de limites. L'un
de ceux que Charb a publiés dans le Charlie Hebdo de ce début d'année était tragiquement prémonitoire. "Toujours pas
d'attentat en France", disait la légende, suscitant cette réponse
d'un guerrier avec pakol et fusil : "Attendez, on a jusqu'à
fin janvier pour présenter ses vœux." Charb
dessinait à gros traits, persuadé que l'humour était une arme
contre les peurs. De celles que l'on peut utiliser sans restriction
car un feutre "n'égorge" personne.
Cabu,
le regard doux et le trait féroce
Il
aurait eu soixante-dix-sept ans demain. Le regard rêveur,
une éternelle coupe au bol, baladant son dos voûté sous un
imperméable et un carton à dessin sous le bras, Jean Cabut, dit
Cabu, avait l’air doux et la plume féroce. En 2006, ses
caricatures décapantes de Mahomet étaient de celles qui avaient
entraîné des menaces de mort à l’encontre des membres de Charlie Hebdo. Du mensuel "Hara-Kiri" aux pages du
"Canard enchaîné", des colonnes de "Pilote" à la
rédaction de "Charlie Hebdo" où il a perdu la
vie, cet écologiste libertaire, fou de jazz et dessinateur
compulsif, a croqué son époque, donnant vie aux "beaufs",
ces Français râleurs et chauvins, comme au Grand Duduche, cancre
naïf et utopiste.
Georges
Wolinski, l’irrésistible sourire de la tolérance
Son
trait était à l’image du bonhomme, souple, à l’opposé de
toute idée de raideur, notamment idéologique, ample comme un
sourire ; un dessin volontiers égrillard, mais c’était sa
façon, sur la feuille de papier comme dans la vie, de se prémunir,
même quand il parlait de choses graves, contre l’esprit de
sérieux. Georges Wolinski avait fêté ses quatre-vingts ans en juin
dernier, dont plus de cinquante dans l’équipe recrutée par
François Cavanna lors de la création de "Hara Kiri", qui
deviendra "Charlie Hebdo" en 1982. C’est lui qui
avait eu l’idée de rebaptiser ainsi le titre satirique, en
reprenant le nom que celui-ci s’était donné temporairement après
la mort du général de Gaulle, en 1970 pour braver l’interdiction
du ministre de l’Intérieur de l’époque, Raymond Marcellin.
Tignous,
caustique et engagé
Bernard
Verlhac, plus connu sous le nom de Tignous, avait cinquante-sept ans.
Outre "Charlie Hebdo", il collaborait notamment avec
"Marianne", "Fluide Glacial", "L’Express",
"VSD", "Télérama"... "Un dessin de presse,
c’est super dur à réussir parce qu’il faut tout mettre dans une
seule image. C’est tout le contraire de la BD", disait-il, cité
par l’AFP. Passionné d’actualité, il aimait suivre les
procès...
Honoré,
illustrateur virtuose
Il
était le moins connu des cinq dessinateurs tués dans l’attentat à
Charlie Hebdo. Il était pourtant lui aussi l’une des figures du
journal satirique et un illustrateur virtuose. Il avait
soixante-treize ans. Philippe Honoré, dit Honoré, est
l'auteur du dernier dessin twitté par l'hebdomadaire, quelques
instants seulement avant l'attaque. On y voit le chef de
l'organisation de l'État islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi
présenter ses vœux : "Et surtout la santé !". [Source : Les Echos]

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