lundi 12 janvier 2015

TRUCS DE DESSINATEURS...

Charb - Cabu
Wolinski - Tignous
 Honoré - Charb 
Ils croquaient l’actualité dans "Charlie Hebdo" depuis des années. Stéphane Charbonnier, alias Charb, Jean Cabut dit Cabu, Georges Wolinski, Bernard Verlhac, connu sous le pseudo de Tignous et enfin Philippe Honoré dit "Honoré", ont tous les cinq trouvé la mort dans l’attentat qui a ciblé l’équipe du magazine le mercredi 7 janvier 2015, et qui a fait sept autres victimes. Ils croquaient l’actualité dans "Charlie Hebdo" depuis des années. 
Charb, la force de l’irrévérence
Quand une idée de dessin lui venait, il ne se fixait pas de limites. L'un de ceux que Charb a publiés dans le Charlie Hebdo de ce début d'année était tragiquement prémonitoire. "Toujours pas d'attentat en France", disait la légende, suscitant cette réponse d'un guerrier avec pakol et fusil : "Attendez, on a jusqu'à fin janvier pour présenter ses vœux." Charb dessinait à gros traits, persuadé que l'humour était une arme contre les peurs. De celles que l'on peut utiliser sans restriction car un feutre "n'égorge" personne.
Cabu, le regard doux et le trait féroce
Il aurait eu soixante-dix-sept ans demain. Le regard rêveur, une éternelle coupe au bol, baladant son dos voûté sous un imperméable et un carton à dessin sous le bras, Jean Cabut, dit Cabu, avait l’air doux et la plume féroce. En 2006, ses caricatures décapantes de Mahomet étaient de celles qui avaient entraîné des menaces de mort à l’encontre des membres de Charlie Hebdo. Du mensuel "Hara-Kiri" aux pages du "Canard enchaîné", des colonnes de "Pilote" à la rédaction de "Charlie Hebdo" où il a perdu la vie, cet écologiste libertaire, fou de jazz et dessinateur compulsif, a croqué son époque, donnant vie aux "beaufs", ces Français râleurs et chauvins, comme au Grand Duduche, cancre naïf et utopiste.
Georges Wolinski, l’irrésistible sourire de la tolérance
Son trait était à l’image du bonhomme, souple, à l’opposé de toute idée de raideur, notamment idéologique, ample comme un sourire ; un dessin volontiers égrillard, mais c’était sa façon, sur la feuille de papier comme dans la vie, de se prémunir, même quand il parlait de choses graves, contre l’esprit de sérieux. Georges Wolinski avait fêté ses quatre-vingts ans en juin dernier, dont plus de cinquante dans l’équipe recrutée par François Cavanna lors de la création de "Hara Kiri", qui  deviendra "Charlie Hebdo" en 1982. C’est lui qui avait eu l’idée de rebaptiser ainsi le titre satirique, en reprenant le nom que celui-ci s’était donné temporairement après la mort du général de Gaulle, en 1970 pour braver l’interdiction du ministre de l’Intérieur de l’époque, Raymond Marcellin.
Tignous, caustique et engagé
Bernard Verlhac, plus connu sous le nom de Tignous, avait cinquante-sept ans. Outre "Charlie Hebdo", il collaborait notamment avec "Marianne", "Fluide Glacial", "L’Express", "VSD", "Télérama"... "Un dessin de presse, c’est super dur à réussir parce qu’il faut tout mettre dans une seule image. C’est tout le contraire de la BD", disait-il, cité par l’AFP. Passionné d’actualité, il aimait suivre les procès...
Honoré, illustrateur virtuose
Il était le moins connu des cinq dessinateurs tués dans l’attentat à Charlie Hebdo. Il était pourtant lui aussi l’une des figures du journal satirique et un illustrateur virtuose. Il avait soixante-treize ans. Philippe Honoré, dit Honoré, est l'auteur du dernier dessin twitté par l'hebdomadaire, quelques instants seulement avant l'attaque. On y voit le chef de l'organisation de l'État islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi présenter ses vœux : "Et surtout la santé !"[Source : Les Echos]

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