mercredi 4 mars 2015

HISTOIRE DU JOUR continuée... terminée

... Le faire-part de mariage me parvint à Paris alors que je reprenais le travail. Je m'y donnai à fond et on me confia la maîtrise de gros chantiers. Peu après, je rencontrai une gentille secrétaire de mairie qui tomba amoureuse de moi et nous nous mariâmes. On s'entendait bien. Un garçon naquit.
Sylvia m'envoya les faire-part de naissance de ses deux enfants. Elle habitait maintenant à Toulouse où son mari avait été muté. Les années passèrent..... J'avais quarante- cinq ans lorsque ma femme me quitta pour "un homme plus vivant que moi", disait-elle. Nous nous séparâmes à l'amiable. Mes parents vieillissaient ; mon père fit une chute dans son jardin et se cassa la clavicule. J'allai le voir à la clinique à Toulouse. Une jeune infirmière qui s'occupait de lui m'interpella :
- Excusez mon indiscrétion monsieur P.,ma mère avait un ami du même nom, quand elle était étudiante à Paris.
- Votre mère ?
- Oui, Sylvia B.
Je restai stupéfait. "Oui, c'est bien moi, et comment va votre maman ?"
- Bien, elle travaille dans plusieurs écoles de la périphérie de Toulouse. Le mercredi, nous déjeunons ensemble en ville. Si vous êtes encore là demain, elle sera sans doute heureuse de vous voir. Ce sera une surprise.
Nous prîmes rendez-vous pour le lendemain.
À midi, je l'attendis à la sortie de la clinique et elle me conduisit à un joli petit restaurant tunisien. Sylvia était déjà là. Elle n'avait pas beaucoup changé : les cheveux plus courts, un peu plus ronde... En me voyant, elle se leva brusquement et je vis son visage s'empourprer. La surprise passée, la conversation s'installa comme si elle n'avait jamais cessé. Sylvia disait que cinquante ans c'était le bel âge, que, depuis son divorce il y deux ans, elle voyageait beaucoup. Elle était allée au Japon où son fils était étudiant et projetait d'autres découvertes avec un groupe d'amis.
Mon coeur battait comme à vingt deux ans. J'avais une folle envie de la serrer dans mes bras, de lui dire mon amour. Mais elle, m'aimait-elle ?
Sylvia avait rendez-vous à la FNAC. Nous quittâmes le restaurant en échangeant nos numéros de portables. Je rentrai à Montauban où ma mère attendait anxieusement des nouvelles. Mon père revint chez lui en fin de semaine et je remontai à Paris. Quels étaient les sentiments de Sylvia ? Question lancinante qui m'obsédait et m'angoissait.
La réponse me parvint sous forme de SMS : "Serai samedi à huit heures trente à la gare d'Austerlitz"..
Ce week-end- là, fut plein de paroles, de rires, de tendresse et d'amour : la plénitude.
Sylvia me parla de son mari. Alex, très investi dans son métier d'inspecteur de police, était, par ailleurs, un homme casanier. Ils avaient peu de connivence, elle s'ennuyait. Heureusement, elle avait des amis pour les balades et les sorties culturelles ; la région en était riche. Un jour, une amie bienveillante lui ouvrit les yeux : Alex avait une maîtresse ! Les enfants ayant quitté le nid, elle fit sa valise et le quitta aussi malgré l'incompréhension du mari. ..
Sylvia et moi décidâmes de vivre ensemble. Je ne fus pas long à obtenir un poste dans le département qui était en pleine expansion. Nous nous sommes mariés à Montauban au grand bonheur de mes parents .
La vie a filé, avec ses aléas, bien sûr, mais avec toujours un soutien attentif et aimant. La retraite venue, nous avons quitté Toulouse pour nous installer dans cette sympathique bourgade et nous avons adhéré à votre club de randonnée.
Pardonnez -moi ,si je vous ai ennuyée avec mon histoire.
- C'est une bien belle histoire, Yves, intéressante. Vous avez bien fait de venir à Grenade. Dîtes-moi, votre femme n'est pas malade ?
- Non, elle aide sa fille qui est en plein déménagement. Elle viendra à la prochaine sortie.
- Bon, en attendant, transmettez-lui nos amitiés.

2 commentaires:

  1. Tout est bien qui finit bien .Y aurait -il un être qui nous serait destiné(e) et qu'il ne faut pas rater ?

    RépondreSupprimer
  2. Cette histoire me fait penser à ce beau poème d'Aragon:

    Que ce soit dimanche ou lundi
    Soir ou matin, minuit midi,
    Dans l'enfer ou le paradis
    Les amours aux amours ressemblent;
    C'était hier que je t'ai dit
    Nous dormirons ensemble .
    C'était hier et c'est demain
    Je n'ai plus que toi de chemin
    J'ai mis mon coeur entre tes mains
    Avec le tien comme il va l'amble.
    Tout ce qu'il y a de temps humain
    Nous dormirons ensemble.
    Mon amour ce qui fut sera .
    Le ciel est sur nous comme un drap.
    J'ai refermé sur toi mes bras
    Et tant je t'aime que j'en tremble.
    Aussi longtemps que tu voudras
    Nous dormirons ensemble .

    RépondreSupprimer