Gare
de l'Est : Simon arpentait le hall en attendant le prochain train
pour G... Le Transilien débarquait pêle-mêle des groupes de
voyageurs, cyclistes, randonneurs, fatigués et contents de leur
journée en plein air. Devant le kiosque à journaux, une silhouette
familière : Annie, sa fille, elle avait passé le week end avec sa
cousine Dora. À présent, assis côte à côte dans le wagon,père
et fille bavardaient : Annie confiait à Simon sa décision
d'abandonner ses études, le droit l'ennuyait. Avec Dora, qui avait
un B.T.S. en hôtellerie, elles allaient ouvrir, le mois prochain, un
restaurant de plage dans le nord de l'île. Plus tard, elles
envisageaient la gérance d'un hôtel. Simon révélait à sa fille
que, parfois, il éprouvait de la rancœur envers Martine. Il lui
semblait qu'elle ne faisait aucun effort pour essayer de comprendre
son profond attachement pour l'île, il se sentait abandonné.
.
Annie comprenait le désarroi de son père qui ne pouvait choisir entre ses deux amours : sa femme et son pays. Elle pensait que c'était une sorte de maladie qui couvait chez la plupart des insulaires. Un beau jour, elle explosait et ils se trouvaient sans remèdes, irrémédiablement attirés par ce petit bout de terre. Les autres ne pouvaient pas comprendre. Ainsi la tante Jeanne, parisienne, qui disait que son mari, l'oncle Antoine, obsédé par le "figatellu" et le "brocciu", était un handicapé.
Annie avait imaginé une solution au problème parental : à la fin de la saison d'été, elle remplacerait son père à la maison d'hôtes. Ainsi, Simon pourrait passer une partie de l'année avec sa femme. Annie était sûre de convaincre sa mère et tout s'arrangerait.
Qu'en pensait son père ?
Simon regarda tendrement sa fille et murmura : "E cusi sia".
Annie comprenait le désarroi de son père qui ne pouvait choisir entre ses deux amours : sa femme et son pays. Elle pensait que c'était une sorte de maladie qui couvait chez la plupart des insulaires. Un beau jour, elle explosait et ils se trouvaient sans remèdes, irrémédiablement attirés par ce petit bout de terre. Les autres ne pouvaient pas comprendre. Ainsi la tante Jeanne, parisienne, qui disait que son mari, l'oncle Antoine, obsédé par le "figatellu" et le "brocciu", était un handicapé.
Annie avait imaginé une solution au problème parental : à la fin de la saison d'été, elle remplacerait son père à la maison d'hôtes. Ainsi, Simon pourrait passer une partie de l'année avec sa femme. Annie était sûre de convaincre sa mère et tout s'arrangerait.
Qu'en pensait son père ?
Simon regarda tendrement sa fille et murmura : "E cusi sia".
Cette "histoire" qui chemine dans l'imagination de son auteur a beaucoup de charme... Elle m'émeut !
RépondreSupprimerChaque mardi, j'ose espérer une suite et mon attente est régulièrement récompensée. ;-))
MERCI vraiment à la personne qui nous gratifie d'une telle prose.
Merci , D.D .Les négociations familiales étant en cours ," l'histoire" va s'arrêter là ,en espérant que l'amour et ..la raison l'emporteront !
RépondreSupprimer