samedi 18 avril 2015

LA LANGUE AU CHAT...

"késaco-102" = pince de gantier
Il s’agit en fait d’un outil utilisé par les gantiers, appelé "baguettes", "fuseau" ou "ouvre-gants"
Si le gant revêt diverses formes et utilités de nos jours, il apparaît tout d’abord dans l’Histoire comme porteur de sens et de symboles forts liés à la vassalité, au respect, à l’ordre, etc. C’est au XIII e siècle qu’il devient élément d’ornement puis de raffinement à la Renaissance.
Parallèlement à cet essor, dès le Moyen-Âge va se développer la corporation des gantiers, notamment dans les régions d’élevage de chevreaux et d’agneaux. Les trois sites d’origine sont d’ailleurs toujours en activité de nos jours : Saint-Junien dans la Haute-Vienne, Grenoble et Millau.
Les mêmes gestes se répètent ainsi depuis des siècles : choix de la peau, coupe, assemblage puis finitions. C’est dans cette dernière étape qu’intervient notre fameux outil, au moment du baguettage, opération permettant de contrôler la solidité des coutures. Voici ce qu’en dit C. Toulouse dans Le manuel de ganterie en 1927 :
"Le baguettage, ou fusage, a lieu à la fabrique. Une contremaîtresse a pour mission de s’assurer que des points n’ont pas “sauté”, que tous les coups d’aiguille ont porté, que les coutures peuvent résister à un effort assez sérieux exercé sur elles. (…) Pour contrôler plus aisément les coutures, l’employée recourt au “fuseau”, ou “baguettes”. Cet instrument comprend deux baguettes articulées pour former levier ; les bouts effilés s’écartent si l’on exerce une pression sur les autres qui servent de poignées. Un ressort à boudin ou une simple lame métallique et élastique, en tenant les poignées écartées, fait que les longs bras se touchent à l’état de repos. L’ouvrière introduit le fuseau dans le gant et, successivement, dans chaque doigt. En serrant les poignées, les pointes s’écartent, étendant un peu les coutures et en permettant la vérification. Si les fils résistent, le gant résistera aussi lors de l’introduction de la main et des doigts."

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