lundi 18 mai 2015

ANNIVERSAIRE... (envoi de cordo)

18 mai 1565 : début du Grand Siège de Malte, « Verdun » du XVI° siècle »

Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem chassés de l’île de Rhodes par les Turcs de Soliman le Magnifique avaient reçu de Charles Quint la souveraineté de l’île de Malte, idéalement placée entre la Sicile et la Tunisie pour mener la guerre de course contre les navires ottomans et verrouiller l’accès de la Méditerranée occidentale. Ils s’installèrent dans la rade naturelle de Marsa, séparée en deux par la presqu’île de Xiberras et édifièrent les fortifications de la cité de Birgu et le fort Saint-Mic hel de part et d’autre du port naturel où ils abritèrent leurs galères.
Les Turcs ne pouvaient tolérer ce bastion avancé de la chrétienté qui nuisait à leurs entreprises commerciales et contrecarrait l’expansionnisme maritime ottoman. La flotte turque débarqua sur l’île 30 000 combattants, sous les ordres de Mustapha Pacha, et instaura un blocus de ses côtes par la flotte turque renforcée des corsaires barbaresques commandés par Dragut. Le grand Maître de l’ordre, Jean Parisot de La Valette, disposait de 600 chevaliers, de mercenaires et de miliciens maltais, pour un effectif de combattants d’environ 6 000 hommes mais pouvait compter sur le soutien de la population de Malte, très anciennement chrétienne.
Le fort Saint-Elme, isolé et attaqué sans relâche, fut pris après un mois de combats acharnés. Les défenseurs furent massacrés et mutilés et leur corps envoyés sur des radeaux vers la cité de Birgu ; en réponse, le grand Maître fit décapiter les prisonniers et expédier leur têtes par les canons de Saint-Ange dans les lignes turques. Le ton était donné ! Les deux mois suivants, les Turcs essayèrent par tous les moyens de forcer les défenses terrestres et côtières des deux bastions chrétiens de Birgu et Senglea qui se portaient mutuellement assistance par un ponton jeté en travers de la baie dont l’accès était barré par une chaîne, tandis que le débarquement sur la côte était empêché par des pieux reliés par des chaînes. Les Turcs envoyèrent des soldats équipés de haches détruire ces piquets mais ils furent interceptés et tués par des Maltais, habiles nageurs armés de couteaux dans de féroces combats nautiques. Fin août, les fortifications chrétiennes étaient très endommagées et leurs défenseurs épuisés. La chute paraissait proche mais les forces turques étaient également très diminuées. Quand arriva enfin, début septembre, une armée de secours levée en Sicile, les Turcs commencèrent à rembarquer leur armée, mais informés de la faiblesse des effectifs de l’armée de secours, décidèrent finalement de l’attaquer. Bien que supérieurs en nombre, les Turcs, démoralisés par 3 mois de combats infructueux furent mis en déroute par les Tercios Espagnols. Seuls 10 000 survivants purent rembarquer et regagner Constantinople.
Cet échec des Turcs de Soliman eut un grand retentissement dans toute la chrétienté et les dons affluèrent de toute l’Europe, qui permirent de relever les fortifications et de construire une nouvelle cité fortifiée dans la presqu’ïle de Xiberras. Elle prendra le nom de La Valette en hommage au grand Maître victorieux. Les projets turcs de revanche seront définitivement abandonnés après Lépante.

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