Aujourd’hui,
nombre d’écoles primaires de l’Académie sont bilingues, et cela
ne choque plus personne. Les travaux du Conseil de l’Europe, depuis
les années 90, préconisent le développement d’une éducation
plurilingue et interculturelle : l’Europe est diverse, il faut
éduquer à la diversité. Ce nouveau paradigme heurte la tradition
monolingue des éducations nationales européennes et les mentalités
qu’il a forgées. Mais il correspond à la réalité de nos
sociétés.
Qu’ont cherché à faire les enseignants de Prunelli di Fiumorbu ? D’ouvrir, avec beaucoup de modestie et d’intelligence, la porte aux langues de leurs élèves. L’école est bilingue, elle accueille des élèves de plusieurs origines, elle fait entendre ces langues dans l’un des plus beaux hymnes dédiés à la paix et à la fraternité, Imagine, deJohn Lennon : ce faisant, elle reconnaît une réalité, elle ne l’impose pas.
Le seul couplet posant problème est celui chanté en langue arabe : pourquoi personne ne se récrie pour l’anglais ou l’espagnol ? Poser la question, c’est y répondre. Un faisceau de causes multiples, qu’une enquête précise permettrait de mettre en lumière, donnera par hypothèse la clé. Ce qui est stigmatisé ici, c’est la langue du faible, de celui qui, parfois, n’a même pas les mots pour défendre ses droits en français. Il n’est sans doute pas innocent que les faits se soient produits dans un bassin de vie où se manifestent à coup sûr des inégalités territoriales en termes de niveau de vie, d’accès aux services et à la culture.
Une demi-heure de répétition en langue arabe, dans trente-six semaines de cours, à raison de vingt-quatre heures hebdomadaires, va-t-elle bouleverser la donne scolaire ? Aucunement. Mais le chemin de l’école du XXIe siècle est là, celui de l’ouverture aux langues et aux cultures des élèves. En sachant bien entendu définir les exigences, les hiérarchiser et les ordonner. Sans dénier à aucun enfant, ni à ses parents, le droit d’être ce qu’il est au moment où l’école démocratique l’accueille pour le former.
Pascal Ottavi
Professeur des universités
Università di Corsica Pasquale Paoli
Qu’ont cherché à faire les enseignants de Prunelli di Fiumorbu ? D’ouvrir, avec beaucoup de modestie et d’intelligence, la porte aux langues de leurs élèves. L’école est bilingue, elle accueille des élèves de plusieurs origines, elle fait entendre ces langues dans l’un des plus beaux hymnes dédiés à la paix et à la fraternité, Imagine, deJohn Lennon : ce faisant, elle reconnaît une réalité, elle ne l’impose pas.
Le seul couplet posant problème est celui chanté en langue arabe : pourquoi personne ne se récrie pour l’anglais ou l’espagnol ? Poser la question, c’est y répondre. Un faisceau de causes multiples, qu’une enquête précise permettrait de mettre en lumière, donnera par hypothèse la clé. Ce qui est stigmatisé ici, c’est la langue du faible, de celui qui, parfois, n’a même pas les mots pour défendre ses droits en français. Il n’est sans doute pas innocent que les faits se soient produits dans un bassin de vie où se manifestent à coup sûr des inégalités territoriales en termes de niveau de vie, d’accès aux services et à la culture.
Une demi-heure de répétition en langue arabe, dans trente-six semaines de cours, à raison de vingt-quatre heures hebdomadaires, va-t-elle bouleverser la donne scolaire ? Aucunement. Mais le chemin de l’école du XXIe siècle est là, celui de l’ouverture aux langues et aux cultures des élèves. En sachant bien entendu définir les exigences, les hiérarchiser et les ordonner. Sans dénier à aucun enfant, ni à ses parents, le droit d’être ce qu’il est au moment où l’école démocratique l’accueille pour le former.
Pascal Ottavi
Professeur des universités
Università di Corsica Pasquale Paoli
le blog devient de plus en plus une tribune dédiée aux instituteurs. malheur à ceux qui ne sont pas d'accord.
RépondreSupprimerAvis entièrement partagé ! La pensée unique çà suffit !
SupprimerBP
Pourquoi malheur... Ceux qui ne sont pas d accord peuvent s exprimer et ils le font...
SupprimerEntièrement d'accord.....PG
RépondreSupprimerCe très beau texte de Mr Ottavi est le contraire de la pensée unique . C est un texte de tolérance , d ouverture, de bienveillance qui résume bien ce que doit et peut être l école : un lieu d émancipation où tout le monde doit trouver sa place .
RépondreSupprimerOublié de signer ce 13h19 MAV
SupprimerLisez, lisez, il en restera toujours quelque chose...
RépondreSupprimerCommentaire aussi éclairé qu'efficace et pondéré. Une voix à écouter et à diffuser.
RépondreSupprimerLimpia
12.04 Entièrement d'accord avec Mr Ottavi et non avec11.28. PG
RépondreSupprimerTout à fait d'accord, très beau texte, qui résume l'essentiel. Rien à y ajouter...
RépondreSupprimerR.d.v à la manif le 27/06 à Prunelli di fium'orbu.
RépondreSupprimerCher me Ottavi ....et si on apprenait bien le français à ces braves gens..c'est nous qui les accueillons non..?
RépondreSupprimerQu on arrete de vouloir nous faire faire ce que veulent les autres,on est encore libre de décider non.
RépondreSupprimerJe ne doute pas que tous les enfants de cette école primaire sauront lire, écrire et compter en entrant au collège, ce qui les différenciera des quelques 15 % de leurs condisciples de l’ensemble de la nation qui ne maîtrisent pas la lecture à leur sortie du primaire. L’enseignement nécessairement répétitif de ces trois capacités de base est-il donc si peu gratifiant pour les professeurs des écoles qu’il faille ajouter à leur tâche l’éveil « citoyen » qui n’est autre que l’inculcation précoce du « politiquement correct » ? Et quelle candeur que de ne pas réaliser que faire chanter en arabe allait déclencher des réactions hostiles d’une partie des parents et finalement exacerber des antagonismes que l’angélisme prétend faire disparaître.
RépondreSupprimerEt pourquoi pas en fin d'année ne peut on pas prétendre à l'inoculation justement précoce chez de jeunes élèves et forcement futures citoyens de quelques notion de vivre ensemble.
SupprimerN'en rajoutez pas s'il vous plait en faisant croire les enseignants ont été des naïfs ;
Et quand bien même ,vous vouliez donc cacher ces réactions hostiles ou bien vous y sous-mettre d'office?
Vous pensez aussi qu'il y eu de l’impréparation,les enseignants n'ont pas assez formé certains parents d'élèves ;ils ont manqué à ce devoir aussi
Comment comptez vous calmer ce que vous appelez platement"les exacerbations" en étant candidement gentil.et donc faible.
Douteux ........car souvent un petit vaccin inculqué précocement est plus efficace qu'un gros traitement quand l'épidémie a bien démarré.
Bonjour cordo, vous parlez d'angélisme... je ne crois pas que ce terme soit approprié. Il ne faut pas baisser les bras, les mentalités évolueront. Ça prendra du temps mais ça finira bien par arriver. J'en reste persuadée. Il y a certes des tensions çà et là mais le rôle des enseignants - dont je fus - est de passer outre. C'est justement eux qui, petit à petit, feront dissiper cette peur, cette haine, en traitant tous les enfants sur un pied d'égalité.
SupprimerAu début du 20e siècle, il y a eu le même déferlement de racisme et de tensions avec les Italiens venus s'installer dans le Sud de la France, notamment à Marseille...
Et puis, "l'évei citoyen" est au programme de l'Instruction civique !
À vous lire cher Cordo, la faute est à tout le monde sauf aux racistes. Par ailleurs assimiler "l'éveil citoyen" à "l'inculcation précoce du politiquement correct" relève d'un parti pris très conservateur. Heureusement qu'on leur parle de la cité et de ses règles de vie, en principe démocratiques, cela en fera peut-être des citoyens en même temps que des bacheliers. Amicalement.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Cordo..j'ai l'impression que le FN paye certains pour faire ce qu'il faut ne pas faire ! Et puis marre de raciste ,raciste ,raciste ..dire qu'il y a trop d'émigrés qui de plus refusent de s'intégrer ce n'est pas du racisme c'est une constatation ,je les aime bien les arabes mais avouez qu'ils sont mieux dans un oasis non? Notre rôle serait de les aider à rester chez eux..des millions de chômeurs et 5 millions de migrants avouez qu'il y a inadéquation et arrêtons de dire qu'ils font le bouleau qu'on ne veut pas faire ça c'était tandu...de nos jours quand on a faim on fait tout..CQFD
RépondreSupprimerJ'ai passé votre commentaire afin de pouvoir y répondre. Ce que vous écrivez est MONSTRUEUX ! Je suis persuadée qu'à visage découvert vous êtes dans le "politiquement correct"... mais sous couvert d'anonymat vous révélez votre nature profonde qui n'est pas jolie jolie ! Honte à vous !!
SupprimerMieux vaut donc être humainement incorrect ,cher docteur que politiquement correct !
RépondreSupprimerD'ailleurs ce sujet n'est pas politique il est simplement humain ;c'est bien vous qu'y introduisez la notion politique ..plus que douteux !
Je n'est pas honte, j'ai des amis arabes qui pense un peu comme moi, vous êtes dans l'irréel, ...Ce texte d'Ottavi est d'une démagogie nauséabonde , un peu à moi de le dire votre mot gaucho- référent..Tiens elles auraient du ,nos éducatrices fiumorbaises ,rajoutaient un couplet en hébreux comme ça nos chers maghrébins auraient refuser de le chanter et là tout le monde s'en serait foutu.
RépondreSupprimer"démagogie nauséabonde" ? Comme vous y allez ?! Ce qui vous fait dire ça, c'est que ce texte vous dérange, qu'il ne cadre pas avec vos idées, sans doute ?
SupprimerDD je suis parfaitement d'accord avec vous ."Démagogie nauséabonde"! on arriverait presque à inverser les rôles .
SupprimerFort Cordo mais indéniablement dévoilé et donc à l'attaque pour tentative de rattrapage (hébreux maghrébins en fait tout ce qui est candide mais surtout pas raciste n'est ce pas..
Là, c'est avec vous que je ne suis pas d'accord... "cordo dévoilé" ?! J'ai beaucoup d'estime pour Yves Cordoliani et ne pense pas qu'il se cache derrière l'anonymat pour dire ce qu'il a à dire !!
SupprimerEn effet, je signe toujours mes commentaires. Pour répondre à ceux qui signent les leurs, je redis que je suis en effet conservateur pour les valeurs de l'école primaire qui devraient faire passer avant tout l'apprentissage des notions de base qui permettront d'éviter le gâchis de l'illettrisme au collège, avec ses effets collatéraux de marginalisation et de révolte des enfants en situation d'échec. Le reste ne devrait venir qu'après.
SupprimerCeux qui signent aussi tiennent tout autant à l'apprentissage du calcul et de l'orthographe (il n'y qu'a lire les blogs et les pages Facebook..) mais pourquoi exclure celui de la vie sociale, ils ne sont pas antinomiques. Ce qui me parait conservateur, et c'est une tendance forte actuelle, c'est de vouloir conserver à la seule famille la transmission des valeurs sociales, éthiques, "politiques" au sens noble. Nous aboutirions en effet, à la reproduction à l'infini du modèle familial dominant, sans confrontation sereine et féconde à d'autres conceptions extérieures, sans remise en cause, sans développement de personnalité... L'école peut être ce creuset, sans oublier bien sur son rôle fondamental de transmission des savoirs de base. Je ne suis pas enseignant, il m'arrive de les critiquer assez souvent, mais je suis certain qu'ils sont tous attachés à bien remplir leur mission de base. Si les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous, il ne faut pas perdre de vue l'énorme changement de leur public au fil des années.
SupprimerIl est évident qu'il faut revoir tout le programme de l'école primaire et s’attacher principalement aux fondamentaux que sont la lecture ,l'écriture et les mathématiques .Mais cela est une déviante du sujet débattu pour lequel je ne suis pas d'accord avec vous
SupprimerTOUTE IDÉE RACISTE NE DOIT JAMAIS ÊTRE JUSTIFIÉE OU MASQUÉE PAR DES LEURRES et dans ce cas de figure l'évocation du programme du primaire est un leurre .
Mes idées..l'effroyable gâchis de notre colonisation qui aurait du aider ,enrichir ces gens et les faire rester chez eux au lieu de venir s''entasser dans ces cités immondes.Et tout le reste....comme dirait Verlaine....
RépondreSupprimerC'est l'escalade! Beaucoup se défoulent sur le blog ....Je comprends que 11:11 n'aiment ni l'école ni les enseignants.Ces derniers n'ont pas réussi à lui inculquer les plus élémentaires notions d'orthographe....à qui la faute?
RépondreSupprimerMais non, voyons ! Ne vous laissez pas duper par de pseudo fautes d'orthographe !! ;-))
SupprimerTrait juste m'dame DD sais une ruse de vieu philou..
RépondreSupprimerATTENTION à vouloir rendre les enseignants responsables de candeur ou de naïveté c'est très risqué.
RépondreSupprimerLa langue arabe n a rien a faire a l école dans notre république et arreter de toujours trouver cette excuse du racisme c est trop facile.
RépondreSupprimerOutre les savoirs essentiels ,l'école doit éveiller la curiosité des enfants et leur donner le goût et le plaisir d'apprendre .
RépondreSupprimerSophie Aram se paye notre tête...ah si c'était un blond vénitien..oui mais voila elle est..Comme la bas..alors prudence..ouh là on n'a pas gagné et bien entendu mon post est raciste.
RépondreSupprimerVu par quelqu'un de très concerné:
RépondreSupprimerMOUNIR GHAZALI: (Ghisonaccia)
Bonjour et excusez moi mais je ne pouvais rester muet devant tant de mauvaises langues. C’est par amour de la langue et des langues que j’ai décidé d’utiliser la mienne qui n’est pas de bois pour vous dire au combien je regrette qu’une minorité d’irresponsables, une fois de plus, a donné aux médias du grain à moudre. Conscient malgré tout que nous devons assumer une partie de notre corps malade, qui ne nous épargne pas et n’épargne aucune population du monde entier : la bêtise humaine.
En langue française, on distingue souvent la langue morte de la langue vivante par l’importance de son utilisation quotidienne. Pour moi, les langues sont toutes vivantes exceptée celle qui décide de se refermer sur elle même. Celle qui pense qu’elle ne peut vivre que seule pour exister. Alors qu’on ne définit une langue qu’en la distinguant des autres. En respectant les autres langues c’est le moyen de faire découvrir la sienne, de la faire aimer. Si une langue ne se traduit pas, elle est morte.
Ne me demandez pas de choisir entre ma langue maternelle, l’arabe et ma langue adoptive le corse. Je n’oserai jamais vous demander d’abandonner votre mère pour votre père. Je suis attaché à ma langue maternelle car c’est elle qui m’a construit, m’a appris le respect de l’autre, l’amour, le réconfort. C’est elle qui m’a donné l’envie d’en apprendre d’autres.
Ma langue adoptive a été maltraitée, parfois interdite dans les cours d’école. Elle est menacée et certains ont le rêve de la voir disparaître…. pas moi et pas ceux à qui vous pensez. A la rentrée prochaine c’est avec beaucoup de joie que mon fils pourra l’apprendre à Ghisunaccia. Ce que je vous dis aujourd’hui en français, mon père vous l’aurai dit en arabe hier et j’espère que mon fils n’aura jamais à le redire en corse demain.
Il n'y a plus rien à rajouter et ce monsieur parle parfaitement du sujet qui a été posé.
SupprimerZhia Margoulin...j'ai anagrammé ce monsieur..j'ai gardé un prénom fleurant bon le Sahara..le nom est francisé typiquement fiumorbais..Cino Blondoierait...
RépondreSupprimerBenoit Cordoliani
SupprimerBravo Madame et tous mes respects . PG
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