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Diego Velázquez
"Portrait de femme"_vers 1650
Huile sur toile. (64 cm X 56 cm)
Meadows Museum, Dallas.
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"carédar-145" |
Diego Velázquez réalisa ce "Portrait de femme" durant son second séjour en Italie. Libéré
des contraintes inhérentes aux portraits officiels, Velázquez
laisse aller son pinceau. Il peint cette sibylle, et notamment sa
chemise, avec des touches rapides et vibrantes très proches de
celles qu’utiliseront les impressionnistes plus de 200 ans plus
tard. Velázquez n’est pas un peintre des couleurs vives mais ses
noirs et ses blancs sont somptueux. La chemise blanche construite
avec des touches de lumière blanche mais aussi bleues, vertes ou
roses est d’une étonnante modernité qui nous rappelle la neige
de La Pie de Monet ou les toilettes blanches des femmes
peintes par Berthe Morisot, autre grand peintre de la couleur
blanche. L’autre
élément qui frappe le spectateur de ce petit tableau, c’est son
naturalisme époustouflant. La nuque dégagée par les cheveux
remontés en chignon, la chemise d’intérieur légèrement
transparente, la bouche entrouverte et le sein négligemment
découvert, dégagent une instantanéité et une sensualité
explicite qui rend cette femme extrêmement vivante. Velázquez peint
avec une telle application la chair lumineuse et douce de son bras
que l’on est en droit de se demander si le peintre n’a pas fait
ici le portrait d’une femme qu’il a aimée. Si, en raison de son
iconographie assez proche par exemple de celle des sibylles peintes
par Michel-Ange à la chapelle Sixtine, on a pu penser que cette
femme était une prophétesse antique, on peut également imaginer
que le modèle utilisé par Velázquez pour peindre cette sibylle est
peut-être la femme avec laquelle il eut un fils, Antonio, né en
1651… (Astrid Blondeau)
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Diego Velázquez "Autoportrait"_vers 1650 |
Pour
mieux saisir l’ampleur du génie de Diego VELÁZQUEZ, rien ne vaut les
tableaux qu’il réalisa lors de son second voyage en Italie,
entre 1649 et 1651. Agé
de cinquante ans, il est alors à l’apogée de son art et de sa
carrière. Adulé par le roi d’Espagne Philippe IV dont il est le
peintre officiel depuis plus de 25 ans, il peint de nombreux
portraits officiels de la famille royale et décore leurs résidences
madrilènes. Il ne manque ni de commandes, ni d’honneurs. Seule
ombre au tableau : l’artificialité de la cour et la
rigidité de son étiquette lui pèsent. Malgré tous ses efforts
pour insuffler vie et modernité aux portraits royaux, ceux-ci
restent dominés par des codes stricts qui l’empêchent bien
souvent de laisser totalement libre cours à son pinceau et à son
talent. Pour
se ressourcer, il choisit de se rendre à nouveau en Italie où il a
déjà effectué un premier séjour, 20 ans plus tôt. Il obtient de
Philippe IV une mission officielle pour se rendre dans la péninsule
italienne : il est chargé d’y acheter pour le roi des tableaux et
de faire effectuer des moulages de statues antiques. (Astrid Blondeau)
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