MUSÉE du "carédar"...

LES PILIERS DE LA SOCIÉTÉ...

George Grosz
"Les Piliers de la société"_1926
Huile sur toile. (200 cm X 108 cm)
Nationagalerie, Berlin.

"carédar-152"

Dans son tableau "Les Piliers de la société", Grosz dénonce les élites aveugles et corrompues qui sont responsables du conflit civil et de la guerre dans lesquels le pays plonge peu à peu. Il s’agit au final de l’œuvre satirique à portée politique la plus violente produite par l'artiste. Les piliers sont incarnés par un leader social-démocrate, un nationaliste, un journaliste et un prêtre. La représentation du premier est très éloquente quant à l’opinion de Grosz envers celui-ci, c’est-à-dire que la tête enflée du politicien est remplie d’excréments fumants. Le nationaliste, quant à lui, est marqué par la violence : son visage est balafré tandis qu’un cavalier portant le drapeau nationaliste surgit de son crâne. Le journaliste, pour sa part, arbore un pot de chambre en guise de chapeau. On constate alors le peu d’estime que Grosz porte envers les gens de la presse. Enfin, le prêtre, au rictus infernal, semble donner son approbation à l’Allemagne nazie. En conséquence, Grosz dénonce l’attitude de l’Église qui laisse un régime politique aller à l’encontre des principes du christianisme. Finalement, derrière les piliers, on distingue un bâtiment en flammes d’où sortent des ouvriers courant vers la gauche et des soldats se dirigeant plutôt vers la droite… la contradiction est ici apparente !

George Grosz
"Autoportait exhortant"_1927
Huile sur toile.
(98 cm X 79 cm)

George GROSZ (1893-1959) un dessinateur et un peintre allemand puis américain. Témoin de la première Guerre mondiale, de l'échec de la Révolution en Allemagne puis de la montée du nazisme, il a réalisé des dessins qui sont une violente attaque contre l'ordre établi. Il a exprimé dans son art sa haine pour le militarisme, le clergé et la bourgeoisie. Son influence sur les caricaturistes d'aujourd'hui est indéniable. Ses dessins sont souvent utilisés dans des dossiers ou des documents à l'école pour illustrer l'histoire de l'Allemagne entre 1918 et 1933. Il fut un membre important du mouvement Dada et une figure marquante de la 'Neue Sachlichkeit' (Nouvelle Objectivité). Pourchassé en Allemagne pour ses sympathies communistes et son antimilitariste militant, il s'expatria en 1935 aux États-Unis et se fit naturaliser américain. En 1959, il retourna dans son pays natal où il décéda quelques semaines plus tard à la suite d'une chute dans des escaliers.