5 octobre 1795 = 13 Vendémiaire an IV
Écrasement de l’insurrection royaliste par Barras et Bonaparte
La
Convention aurait dû se dissoudre après la promulgation de la
constitution de l’an III mais le rapport des forces s’était
inversé depuis Thermidor et les modérés, partisans d’un
rétablissement de la royauté constitutionnelle étaient en passe de
remporter les élections aux Conseil des Anciens et au Conseil des
Cinq-cents. Pour sauvegarder la République (et leur pouvoir), les
conventionnels promulguèrent un décret qui imposait de choisir les
2/3 des futurs élus des deux chambres parmi les conventionnels
sortants. Cette manœuvre indigna l’opinion et incita les
royalistes à fomenter une insurrection en s’appuyant sur les
sections parisiennes « modérées » et à marcher sur les
Tuileries, siège de la Convention, pour forcer celle-ci à abolir ce
décret. La Convention chargea Barras de contrer cette menace et
celui-ci prit comme adjoint Bonaparte, nommé général après le
siège de Toulon mais en disgrâce après Thermidor en raison de ses
opinions révolutionnaires affichées et de ses liens avec les
Montagnards et notamment avec le frère de Robespierre.
Bonaparte
organisa promptement la défense de la Convention, en faisant
réquisitionner par Murat les canons stationnés au camp des Sablons,
qu’il disposa dans les rues avoisinantes des Tuileries. Lorsque les
insurgés débouchèrent vers la Convention, il fit ouvrir le feu et
les canons chargés à mitraille fauchèrent les assaillants, qui
s’enfuirent en laissant des centaines de morts et blessés sur le
pavé et sur les marches de l’église Saint-Roch.
Cette
journée fut le dernier soubresaut insurrectionnel de la Révolution.
Elle fut aussi le point de départ de l’ascension politique de
Bonaparte, nommé Commandant en chef de l’armée de l’intérieur
après ce succès mais surnommé dès lors « Général
Vendémiaire » par les modérés et «Le mitrailleur de
Saint-Roch » par les royalistes.
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