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mars 1936 : la remilitarisation de la Rhénanie libère
l’expansionnisme nazi.
Une
des clauses du traité de Versailles était l’occupation de la
Rhénanie, puis, après le retrait des troupes d’occupation (1930),
l’interdiction pour l’Allemagne d’y stationner des troupes ou
des matériels de guerre, afin de créer une zone "tampon",
interdisant une attaque éclair à l’ouest. L’effort de
réarmement allemand nécessitait la sécurisation du bassin de la
Ruhr essentiel à la production de guerre. En 1935, les
Allemands avaient déjà enfreint une clause essentielle du traité
de Versailles en rétablissant la conscription nécessaire à la
reconstitution d’une armée offensive. La remilitarisation de la
Rhénanie permettait ensuite de réactiver les usines d’armement de
la Ruhr et redonnait à l’Allemagne tout son potentiel offensif à
l’Ouest. En face, l’unité des alliés de 1918 s’était
effritée puis rompue après l’invasion de l’Éthiopie par
Mussolini, condamnée mais non sanctionnée, ce qui eut pour effet de
rapprocher l’Italie de l’Allemagne. L’Angleterre, dont une
partie de l’aristocratie était pro-nazie, à l’instar du roi
Edouard VIII, fit comprendre à la France qu’elle ne participerait
pas militairement à une attaque de l’Allemagne. Le gouvernement
d’Albert Sarraut, faible par nature dans cette période
d’instabilité politique était en outre en préparation des
élections d’avril 1936 (qui allaient porter au pouvoir le front
populaire) et redoutait les conséquences d’une intervention
militaire. Il demanda néanmoins une mobilisation partielle. Le chef
d’état major français était (hélas) le général Gamelin dont
toute la conception stratégique était l’immobilisme défensif ;
il n’avait préparé aucune intervention (alors que l’ambassadeur
français à Berlin avait averti le gouvernement des projets d’Hitler
et des généraux allemands) et il argumenta contre une offensive de
réoccupation militaire.
Hitler
et les généraux allemands avaient gagné ; ils purent
réorganiser la rive gauche du Rhin en vue des offensives futures et
lancer à plein régime les usines d’armement de la Ruhr. Surtout,
ils eurent la confirmation de la faiblesse et de l’inertie des
anciens alliés, qui allait se confirmer honteusement deux ans plus
tard à Münich et permettre le déclenchement de l’apocalypse de
la 2° guerre mondiale.
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