dimanche 27 mars 2016

Autour du livre... (envoi de Battine)


L’histoire commence dans un café. Une Bérénice moderne est quittée par Titus son amant, car, marié et père de famille, il a le sens des responsabilités. Bérénice effondrée, ne peut surmonter son chagrin, malgré le soutien de sa famille et de ses amis.
S’identifiant à l’héroïne classique « elle voudrait se faire de Racine, un frère de douleur », lui qui a si bien décrit la passion amoureuse.
Jean Racine, va donc devenir le héros de Nathalie Azoulai. Nous le découvrirons, jeune orphelin , à l’Abbaye de Port Royal où il est élevé et éduqué dans la rigueur janséniste et où il se passionne pour les auteurs grecs et latins. Nous suivrons sa carrière de dramaturge à la cour de Louis XIV, ses amours avec de célèbres comédiennes, ses rencontres avec La Fontaine, Molière vieillissant, Corneille qu’il faut surpasser, Nicolas Boileau, qui deviendra son ami, et sa passion pour le Roi Soleil dont il sera l’historiographe.
Mais, Jean Racine est tiraillé entre l’influence rigide de l’abbaye et celle du théâtre où il est reconnu et célébré. Finalement, il reviendra à Port Royal où il se fera enterrer.
Dans son roman , Nathalie Azoulai, dans un style clair et très documenté, nous décrit un être humain qui vit ses émotions , les étudie pour en imprégner ses personnages et sublimer leurs sentiments.
À la relecture de ce monument de la littérature française, notre Bérénice, fait le tri entre fantasmes et réalité, et comprend que, si Titus la quitte, c’est qu’il ne l’aimait pas.
« Alors, Racine pour guérir un chagrin d’amour ? »
 
Extrait :

« Sa mère est morte quand il était très jeune, deux ans à peine. Son père, peu après. D’eux, il ne se rappelle rien. Il se souvient plutôt des nombreuses femmes de La Ferté, ce giron qui l’accueillait, le soignait, versait de temps à autre un souffle chaud sur sa joue. Parmi elles, sa jeune tante, qui lui demandait parfois de s’approcher, de poser sa tête sur son épaule…..Comme d’autres membres de la famille avant elle, sa grand- mère, ses cousins, elle est venue ici, à Port Royal des Champs. Comme lui quelques années plus tard parce que l’éducation des jeunes messieurs y est réputée si excellente. »
« Racine veut une séparation pure et dure qui coupe dans la chair vive de l’amour…….
Bérénice aura dans sa voix la douceur d’un rayon de miel, éphémère, fragile, et tout autour, les terres vastes et désolées de l’abandon. À tel point qu’on pourra conclure de sa pièce que l’amour ne donne jamais qu’un seul instant de bonheur, fugace et démenti. »
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J’ai bien aimé ce livre, qui m’a fait connaître JEAN Racine, alors que je ne connaissais que l’auteur RACINE. (Battine)

1 commentaire:

  1. Je connais moins Jean mais Racine est de loin mon classique préféré.
    Athènes me montra mon superbe ennemi
    Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
    Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue
    Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler
    Je sentis tout mon corps et transir et brûler
    Je reconnus Vénus et ses feux redoutables

    Phèdre

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