L’histoire
commence dans un café. Une Bérénice moderne est quittée par Titus
son amant, car, marié et père de famille, il a le sens des
responsabilités. Bérénice effondrée, ne peut surmonter son
chagrin, malgré le soutien de sa famille et de ses amis.
S’identifiant
à l’héroïne classique « elle voudrait se faire de Racine,
un frère de douleur », lui qui a si bien décrit la passion
amoureuse.
Jean
Racine, va donc devenir le héros de Nathalie Azoulai. Nous le
découvrirons, jeune orphelin , à l’Abbaye de Port Royal où il
est élevé et éduqué dans la rigueur janséniste et où il se
passionne pour les auteurs grecs et latins. Nous suivrons sa carrière
de dramaturge à la cour de Louis XIV, ses amours avec de célèbres
comédiennes, ses rencontres avec La Fontaine, Molière vieillissant,
Corneille qu’il faut surpasser, Nicolas Boileau, qui deviendra son
ami, et sa passion pour le Roi Soleil dont il sera l’historiographe.
Mais,
Jean Racine est tiraillé entre l’influence rigide de l’abbaye et
celle du théâtre où il est reconnu et célébré. Finalement, il
reviendra à Port Royal où il se fera enterrer.
Dans
son roman , Nathalie Azoulai, dans un style clair et très documenté,
nous décrit un être humain qui vit ses émotions , les étudie pour
en imprégner ses personnages et sublimer leurs sentiments.
À la relecture de ce monument de la littérature française, notre
Bérénice, fait le tri entre fantasmes et réalité, et comprend
que, si Titus la quitte, c’est qu’il ne l’aimait pas.
Extrait :
« Sa
mère est morte quand il était très jeune, deux ans à peine. Son
père, peu après. D’eux, il ne se rappelle rien. Il se souvient
plutôt des nombreuses femmes de La Ferté, ce giron qui
l’accueillait, le soignait, versait de temps à autre un souffle
chaud sur sa joue. Parmi elles, sa jeune tante, qui lui demandait
parfois de s’approcher, de poser sa tête sur son épaule…..Comme
d’autres membres de la famille avant elle, sa grand- mère, ses
cousins, elle est venue ici, à Port Royal des Champs. Comme lui
quelques années plus tard parce que l’éducation des jeunes
messieurs y est réputée si excellente. »
« Racine
veut une séparation pure et dure qui coupe dans la chair vive de
l’amour…….
Bérénice
aura dans sa voix la douceur d’un rayon de miel, éphémère,
fragile, et tout autour, les terres vastes et désolées de
l’abandon. À tel point qu’on pourra conclure de sa pièce que
l’amour ne donne jamais qu’un seul instant de bonheur, fugace et
démenti. »
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J’ai
bien aimé ce livre, qui m’a fait connaître JEAN Racine, alors que
je ne connaissais que l’auteur RACINE. (Battine)
Je connais moins Jean mais Racine est de loin mon classique préféré.
RépondreSupprimerAthènes me montra mon superbe ennemi
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler
Je sentis tout mon corps et transir et brûler
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables
Phèdre