Le
café que lui sert Julia est brûlant, et comme d’habitude
réconforte Maria. Elles bavardent, sobrement, car l’amitié se
goûte dans le calme pour toutes les deux. Puis Julia s’anime :
sa petite-fille Luisetta vient passer un mois au village, toute
seule, sans sa mère Aimée. D’ailleurs Aimée ne vient jamais au
village natal. De temps en temps, Johanna va passer quelques jours
chez sa fille, de l’autre côté des monts. Et c’est mieux pour
Maria. Les deux femmes se réjouissent toutes deux de la venue de la
fillette, et font mille projets pour la distraire. Maria a vu grandir
Luisetta. C’est une enfant au visage expressif, aux yeux
d’escarboucle qui regarde loin, et scrute profondément. Elle est
le portrait de sa mère Aimée. Maria aimait beaucoup Aimée, quand
elle habitait dans le village. Elle voyait d’un bon œil les liens
qui semblaient se tisser entre son fils et Aimée. Ils iraient bien
ensemble ces deux-là. En ce doux printemps 1914, ils semblaient bien
proches… (à suivre)
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