"Questions"
Qui es-tu petite fille venue t’asseoir près de moi dans le cabriolet de monsieur Filipettu ? Avec ta frange brune et ton regard décidé tu ressembles à ma petite sœur. Depuis notre départ, place du marché, alors que nous avons passé l’octroi, puis le cimetière, tu n’as pas dit un mot. À présent, au petit trot de Furdanu, le cheval, la route file devant nous, bordée à droite par une frise montagneuse ponctuée de petits villages en triangles et à gauche par l’horizon infini de la mer.
- Tu sais, j’étais bien chez tonton Paul. Mes cousins sont gentils ; ils m’ont emmenée sur le port et aussi sur la jetée. Je n’avais jamais vu la mer d’aussi près, c’est grand, c’est beau ! Mais, le soir venu, je pleurais, je voulais être à la maison avec mes parents et mes petits frères.
- Alors, aujourd’hui tu es contente de rentrer chez toi ?
- Oui, mais aussi j’ai peur.
- Peur ? Peur de quoi ?
- J’ai peur des bandits. Ils viennent au village quand tombe la nuit et ils demandent de la nourriture. Tu sais, ils voulaient tuer tonton Jean qui est parti se cacher sur le continent.
C’est ainsi, qu’en ce mois d’avril de l’an 1914, je fis la connaissance de Célestine qui, âgée de neuf ans, avait quitté pour la première fois sa famille et le petit hameau peuplé de cultivateurs, de vignerons et de bergers où elle vivait, pour de courtes vacances en ville. De deux ans plus âgé qu’elle, né dans le quartier du port et destiné à être pêcheur comme mon père et mon grand-père, j’allais passer quelques jours chez ma marraine Anna, et me régaler de fiadone et de beignets au fromage. (à suivre).
Qui es-tu petite fille venue t’asseoir près de moi dans le cabriolet de monsieur Filipettu ? Avec ta frange brune et ton regard décidé tu ressembles à ma petite sœur. Depuis notre départ, place du marché, alors que nous avons passé l’octroi, puis le cimetière, tu n’as pas dit un mot. À présent, au petit trot de Furdanu, le cheval, la route file devant nous, bordée à droite par une frise montagneuse ponctuée de petits villages en triangles et à gauche par l’horizon infini de la mer.
- Tu sais, j’étais bien chez tonton Paul. Mes cousins sont gentils ; ils m’ont emmenée sur le port et aussi sur la jetée. Je n’avais jamais vu la mer d’aussi près, c’est grand, c’est beau ! Mais, le soir venu, je pleurais, je voulais être à la maison avec mes parents et mes petits frères.
- Alors, aujourd’hui tu es contente de rentrer chez toi ?
- Oui, mais aussi j’ai peur.
- Peur ? Peur de quoi ?
- J’ai peur des bandits. Ils viennent au village quand tombe la nuit et ils demandent de la nourriture. Tu sais, ils voulaient tuer tonton Jean qui est parti se cacher sur le continent.
C’est ainsi, qu’en ce mois d’avril de l’an 1914, je fis la connaissance de Célestine qui, âgée de neuf ans, avait quitté pour la première fois sa famille et le petit hameau peuplé de cultivateurs, de vignerons et de bergers où elle vivait, pour de courtes vacances en ville. De deux ans plus âgé qu’elle, né dans le quartier du port et destiné à être pêcheur comme mon père et mon grand-père, j’allais passer quelques jours chez ma marraine Anna, et me régaler de fiadone et de beignets au fromage. (à suivre).
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