
Cette épopée rocambolesque est-elle un roman d’espionnage ? En tout cas, c’est une lecture jubilatoire de par le style de l’auteur , fourmillant de détails, faisant du lecteur son complice.
Je me suis régalée à la lecture de ce roman. Battine.
Extraits :
"On sait d’ailleurs trop peu qu’au cimetière de Passy, loin du siècle et des projecteurs, les pensionnaires donnent régulièrement un spectacle de fin d’année soutenu par une distribution remarquable : Fernandel, François Périer, Jean Servais, avec Réjane et Pearl White dans les rôles féminins. La qualité de l’œuvre est garantie par les talents d’autres défunts : scénario de Tristan Bernard et Henry Bernstein sur une idée d’Octave Mirbeau, dialogues de Jean Giraudoux, décors de Robert Maillet-Stevens, costumes de Jean Patou, musique de Claude Debussy. Le rideau de scène est d’Édouard Manet, la mise en scène de Jean-Louis Barrault. Le livret de cet ouvrage est disponible chez Arthème Fayard. On l’ignore en général.
"Le soir, avant le banquet, le leader suprême en personne est apparu au son de la chanson Du même pas, écrite en son honneur par le compositeur Ri Jong-o, et provoquant instantanément une profonde courbette unanime. Massif et bedonnant, grosse tête poupine ovale homothétique à un gros buste ovale – œuf de cane sur œuf d'autruche sans aucun cou pour faire le joint -, il avançait d'un pas buté, emprunté, compensant sa petite taille par d'épaisses talonnettes sur lesquelles il marchait en balançant les bras loin du corps [...]
Il a longuement salué Constance à l'aide de son sourire n°1 [...] Après quoi, revenant vers elle et lui adressant quelques mots ponctués du n°1 élargi, comme s'il la draguait l'air de rien, son épouse a jeté à la jeune femme un bref coup d'œil où se déchiffraient divers destins possibles, du camp de travail à régime sévère au déchiquetage à la mitrailleuse lourde."
En ces temps moroses, il est bon de trouver des lectures faciles et amusantes.
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