LES COSAQUES ZAPOROGUES...
Ilya Repine
"Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au Sultan Mahmoud IV de Turquie"_1880-1891.
Huile sur toile (203 cm X 358 cm)
Musée Russe, Saint-Pétersbourg.
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"carédar-194" |
"Les
Cosaques zaporogues écrivant une lettre au Sultan de Turquie" est un
tableau historique. La scène telle que représentée par Répine se
déroule en l'année 1676. Les Cosaques zaporogues (zaporogue vient
de l'ukrainien za porohamy et signifie 'derrière les
rapides'), vivant sur les bords du Dniepr inférieur, ont
vaincu l'armée turque au cours d'une bataille. Le sultan de Turquie
exige cependant d'eux qu'ils se soumettent. À cette requête, les
Cosaques répondirent d'une manière peu habituelle si l'on considère
leurs mœurs d'alors : sous l'œil amusé et malicieux de leur
chef Ivan Sirko, ils écrivent. Et le sultan turc de recevoir une
missive qui regorge d'insultes. Le peintre sait rendre le plaisir
intense que les Cosaques éprouvent à imaginer de nouvelles
grossièretés. Au temps de Répine, ce peuple avide de liberté et
aguerri jouit d'une immense sympathie. Répine lui aussi les
considère avec admiration, il note, dans une lettre adressé au
critique V.V.Stasov : "Tout
ce que Gogol a écrit sur eux est vrai ! Un sacré peuple !
Personne dans le monde entier n'a ressenti aussi profondément la
liberté, l'égalité et la fraternité."
Ilya
REPINE (1844 - 1930), est l'un des principaux peintres et sculpteurs
russes du mouvement artistique Ambulants. Une part importante de sa
création est consacrée à son Ukraine natale. Ses œuvres réalistes
expriment souvent une critique cinglante de l'ordre social. Il était
déjà un peintre reconnu en Russie depuis un dizaine d'années
lorsqu'il commença cette grande toile en
1880. Il termina en 1891 et en fit deux versions. La plus connue
est celle ci-dessus. Beaucoup verront dans cette
description de cosaques hilares malgré leurs souffrances (certains
sont visiblement blessés) tout l'esprit d'indépendance,
l'intrépidité et la bravoure du peuple russe. Ukrainien
d'origine, Ilya fit appel aux conseils éclairés d'un historien
ukrainien Dmitro Yavoritsky. Il désirait, écrivit-il
"célébrer l'esprit d'indépendance et la fraternité des
communautés cosaques." L'artiste n'hésite pas à
rester proche de ce qu'était la réalité : un clerc qui rédige en
riant tout ce que lui dicte ces cosaques totalement analphabètes
mais très imaginatifs. Dans
chaque version sont mis en valeur certes le côté guerrier
(l'abondance des armes, des lances et des drapeaux) mais également
le sens des plaisirs de la vie des cosaques : des cartes à jouer,
des instruments de musique, de quoi se "désaltérer" :
bouteille, gourdes à la ceinture et surtout le fameux tonneau
présent dans cette version.
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