U vecchju Rutali. Traditions orales.

En 1979, à la demande de l'Université de Nice, le chanoine Jean-Thomas FLORI, alors archiprêtre de Calvi  a rédigé un mémoire qui à travers les traditions orales, relate ce que fut Rutali au temps de sa jeunesse. Il a intitulé cette étude :  U VECCHJU RUTALI - TRADITIONS ORALES
Nous publierons chaque dimanche un extrait de ce mémoire. Voici le premier.

"Rutali est un village corse comme tant d'autres. Les maisons sont adossées les unes contre les autres...Des façades aux pierres patinées par le temps...Des toits recouverts de lauzes qui résistent aux fortes chûtes de neige...Des ruelles étroites serpentant dans tous les sens...Des voûtes ou loghje qui ressemblent à des ogives...Toutes ces maisons aux formes différentes, sans style défini, solidement accrochées à la montagne étaient jadis perdues dans un nid de verdure où le châtaignier et le chêne étaient rois.
Au temps de mon enfance, mon village était complètement isolé du reste du NEBBIU. La route le reliant à Bastia n'a été ouverte qu'en 1930. Celle qui le rattache actuellement à MURATU, le chef lieu de canton existe effectivement depuis 1953. Afin de défendre le défilé du LANCONE aux poids lourds, une large bretelle rejoint désormais le col de SAN STEFANU à la route départementale de RUTALI via Bastia.
Avant la première guerre mondiale RUTALI comptait 550 habitants présents. Après la seconde guerre, il s'est vidé rapidement surtout à partir de 1947. Actuellement, pendant l'hiver y vivent deux cents personnes.
Nous avons connu deux écoles : une de garçons et l'autre de filles. Nous étions alors 200 élèves à les fréquenter. Pour tout ce petit monde scolaire nous n'avions qu'un seul instituteur et une seule institutrice...Nous étions installés dans des salles exiguës, au mobilier vétuste...Pour nous chauffer pendant l'hiver, nous portions à tour de rôle des bûches de bois...Aujourd'hui RUTALI possède un groupe scolaire moderne pour 17 enfants."
A suivre.