jeudi 8 septembre 2016

QUESTION D'ACTUALITÉ


COMPAGNIE OU COMPAGNIES MARITIMES RÉGIONALES ?

En fait ce n'est pas l'essentiel. Distinguer la propriété des navires, confiée à une société à majorité publique, de leur exploitation, confiée à deux autres sociétés d'économie mixte et opérateur professionnel, est plutôt sage. C'est la politique sous-tendue par ces choix, célébrée avec chaleur dans un hémicycle plus porte sur les symboles que sur les réalités gestionnaires, qui est discutable. Ces applaudissements nourris dans les tribunes et sur les bancs n'étaient pas sans me rappeler l'enthousiasme béât de la majorité de la gauche lors des nationalisations, a 100% !, de la sidérurgie française, comme si le fait de nationaliser, ou régionaliser, une activité économique structurellement déficitaire lui rendrait de ce seul fait la vigueur et l'équilibre qui lui faisait défaut jusqu'alors.
J'ai toujours pensé qu'une assemblée politique n'était pas faite pour conduire une activité industrielle. Trop de contraintes et de sollicitations extra-économiques pèsent sur ses membres pour qu'ils décident sereinement dans le seul intérêt de l'entreprise qui leur est confiée. A fortiori dans un secteur qui a vécu des décennies dans le laxisme et dans une co-gestion de fait avec le syndicat majoritaire. Remplacer un syndicat par un autre ne ferait pas en soi avancer nos affaires !
Il aurait été plus judicieux et plus conforme au rôle de chacun de travailler plus précisément le cahier des charges, d'être plus strict dans la définition des OSP, plus parcimonieux dans l'affectation des subventions, et laisser des armateurs professionnels faire leur métier dans ce cadre.
Aujourd'hui on crée deux sociétés d'exploitation, une pour les ports secondaires, ou la collectivité sera très présente(66%) dont on devine qu'elle sera proportionnellement plus largement dotée, et l'autre pour les ports principaux qui sont censés s'équilibrer plus facilement ( CTC = 34%). Le courage eut été de supprimer clairement des escales de complaisance ( Propriano ?) qui seront toujours des gouffres a finances publiques.
De meme l'achat sur fonds publics, 10 millions d'euros, des deux plus anciens cargos-mixte de la compagnie privée, peut plus s'analyser comme un service qui lui est rendu que comme une dotation matérielle d'avenir.
Au total, j'ai le sentiment que les choix idéologiques ont pesé plus lourd dans ces décisions que la stricte rationalité economique, mais ces choix sont effectués par une majorité démocratiquement élue et donc incontestables. L'avenir nous dira...Enfin, ceci est seulement l'avis personnel du signataire de la présente, tout commentaire différent sera naturellement bienvenu.



2 commentaires:

  1. chronique d'une gabegie annoncée !

    RépondreSupprimer
  2. Mots choisis, mon cher Cuccu, pour une analyse réaliste entièrement partagée sous-tendant un douloureux happening et, à propos de ce "grand choix", j'avais déjà écrit sans illusion : "Videremù !..." etc.
    B.P.

    RépondreSupprimer