dimanche 30 octobre 2016

U VECCHJU RUTALI. Traditions orales. Suite

Extrait du mémoire rédigé par le chanoine Jean-Thomas FLORI.

A Tribbiéra :

Deux robustes bœufs "incupiati" portant le joug, trainent derrière eux une lourde pierre ronde attachée à "a coppia" par une lourde chaine. Mansone et Boccaghjolu, ce sont les noms des bœufs, tournent en rond autour de l'aghja jusqu'à ce que les grains soient séparés des épis. On procède ensuite à "a spulera". Elle consiste à envoyer en l'air à l'aide d'une fourche de bois, la paille qu'une légère brise suffira pour l'amonceler sur les bords de l'aghja. Tandis que les grains, plus lourds, tomberont et s'amasseront au centre de l'aghja (l'aire). Pour vanner les grains, on se servira d'une pelle spéciale de facture artisanale, comme d'ailleurs la fourche dont nous avons parlé plus haut. On utilisera le boisseau pour mesurer le blé. Le premier boisseau de froment sera destiné à la fabrication des hosties qui serviront, avec le vin, à la célébration de l'Eucharistie. Aussi, en le déversant dans le sac on dire : "in nome di Diu"
Nos ancêtres plaçaient sous le signe de la Croix tout ce qu'ils faisaient. N'était-elle pas plantée par le laboureur au milieu des semailles ? Le pain n'était jamais partagé en famille sans que la màmma corsa ne traçât sur lui le signe sacré. Les hommes et les choses étaient alors imprégnés de la présence de Dieu. Nos pères vivaient très simplement leur foi. Ils la puisaient aux sources même de l'évangile. Faut-il s'étonner s'il y avait entre eux cette amitié et cette fraternité que l'on retrouve difficilement dans notre monde trop matérialiste...
À suivre..

Pour illustrer les scènes décrites dans cette partie du mémoire du chanoine Jean-Thomas Flori, voici des photos prises en 1974, que Bob CHIARELLI a bien voulu me communiquer.
À tribbiera dans l'aghja di u Lupinu. Avec Dominique Chiarelli et Jean Bonetti à la manœuvre.
À spulera et Dominique Chiarelli derrière ses bœufs


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