dimanche 23 octobre 2016

U VECCHJU RUTALI. Traditions orales.

Extrait du mémoire rédigé par le chanoine Jean-Thomas Flori

Histoire personnelle

Ma vie actuelle et son emploi du temps et de travail sont ceux d'un prêtre corse disponible le jour et la nuit, pris par le ministère pastoral surtout l'été où la population de Calvi atteint le chiffre de 30 000 à 40 000 habitants.
Il faut assumer le culte, la prédication, la catéchèse des enfants, des jeunes et des adultes, administrer les sacrements, visiter les malades...
J'habite le presbytère. Il était la propriété de la paroisse avant la séparation de l'Église et de l'État. Il appartient comme tous les édifices publics à la commune. Le curé cependant en a le libre usage.
Je possède une maison familiale à Rutali. Elle est encore indivise. Elle nous vient de nos parents.Nous l'occupons quelques jours durant l'année, au temps des vacances. À la retraite depuis 1981, j'y réside en permanence.
Au presbytère de Calvi, mes deux sœurs qui ne sont pas mariées vivent avec moi. La première s'occupe de toutes les courses en ville et fait la cuisine; la deuxième, de l'entretien de la maison et de l'église.
Tout ce qui paraît sur la Corse m'intéresse. J'assure moi-même une chronique dans Nice-Matin sous la rubrique : "Images du passé". Au temps où " À Muvra, l'Annu Corsu, À Tramuntana, Paese Corsu" paraissaient, je les lisais car la langue de mon pays m'a toujours passionné, il faudrait que les enfants de nos écoles se mettent sérieusement à l'étudier, car elle est la base même de notre identité.
Je me bornerai ici à relever quelques traditions aujourd'hui disparues, telles que : a tribiera, a tumbera, a argha, a tundera, a battera di e castagne.
Je ferai entrer dans ce cadre quelques images du passé , par exemple : "le chevrier
communal, u zapaghjolu, u carbunaru".


 A TRIBIERA

Les blés sont mûrs. Le temps de la moisson est arrivé. Des femmes, la tête bandée d'un linge blanc afin de se préserver du soleil, qui, en ce mois de juillet darde ses chauds rayons. La faucille "u falcinu" à la main, se déplaçant le long du champ de blé, laissant derrière elles "e manelle", les petites gerbes qu'elles viennent de faucher avec beaucoup de dextérité.
D'autres femmes, aussi habiles que les premières, les ramassent pour les lier ensemble et faire de grandes gerbes qui se dresseront çà et là dans le champ où se fait la moisson. Elles seront amenées dans "l'aghja", c'est là, que commencera "a tribiera".
À suivre

6 commentaires:

  1. Qualchì rinsignamentu :

    A Tramuntana, primu giurnale in lingua corsa (settimanale), creatu da Santu Casanova in 1896. Paruzione fin’à 1914.
    A Muvra, rivista fundata da Petru Rocca in 1920. Settimanale. Paruzione fin’à 1939.
    L’Annu Corsu rivista annuale fundata in 1923 da Antone Bonifacio è Paul Arrighi. Fin’à 1939. À parte da 1937, s’hè chjamata L’Année Corse.
    Paese Corsu, misincu direttu da Matteo Luciani. Da 1964 à 1973.


    A argha, duveria scrivesi A garga. Vene da a cuntrazzione di galica. Galga, u l prunnunziatu r.
    Dibbiera è tribbiera si scrivenu cun duie b. Ma scusemu à Prete Flori per a scrittura di u corsu ch’ùn hè insignatu in e scole chè da pocu è a scrittura varieghja secondu l’autori.

    Louis

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  2. Le côté gênant de l'histoire est que la plupart de ces revues et de leur rédacteurs,du mouvement irrédentiste,ont versé dans la collaboration avec l'italie fasciste.

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    1. Leur but était de maintenir et d’épanouir la langue corse, la langue du peuple. Et ils l’ont fait par de multiples ouvrages. Du point de vue politique, c’était l’autonomie qu’ils visaient.

      Louis

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  3. Le côté gênant est que la plupart de ces revues du mouvement dit irrédentiste et leurs rédacteurs ont versé dans la collaboration avec Mussolini et l'Italie fasciste !

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  4. Pas plus en Corse que, par exemple, en Alsace ou en Bretagne, les revendications régionalistes ou plus franchement autonomistes ne datent d’hier. Paradoxalement, A Muvra. Bulletin régionaliste de l’île de Corse naquit en mai 1920, à Paris, où son fondateur Petru Rocca était arrivé vers 1910 et où, ancien soldat exemplaire, il s’était réinstallé après la fin de la Grande Guerre.

    Du groupe rassemblé autour du journal, dont le siège fut rapidement transféré à Ajaccio, devait naître en 1923 un parti politique, le Partitu Corsu d’Azione, lequel devint, en 1927, le Partitu Corsu Autonomista. Bien que prétendant se démarquer ainsi clairement du séparatisme, A Muvra et les « muvristes » non seulement n’échapperont pas à ce premier soupçon, mais ils vont encore susciter une autre accusation, celle d’irrédentisme. Né après 1870, ce mouvement politique italien avait d’abord réclamé l’annexion au royaume d’Italie des terres encore soumises à la domination autrichienne, puis, plus largement, de toutes les terres jadis ou naguère « italiennes ». Insatisfait des résultats obtenus à l’issue de la Première Guerre mondiale, le mouvement connut un nouvel essor et favorisa l’avènement du fascisme. Vainqueur, ce dernier en reprit les revendications, désormais dirigées essentiellement contre la France (Nice, Savoie, Corse et Tunisie).
    Alain Venturini. Novembre 2003

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    1. Si les Italiens ont annexé la Corse, les Français en ont fait tout autant. Il y a une identité corse à défendre. On peut être fier de Napoléon mais aussi de Paoli.

      Louis

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