dimanche 9 octobre 2016

U VECCHJU RUTALI. Traditions orales.

Extrait du mémoire rédigé par le chanoine Jean-Thomas FLORI.

HISTOIRE PERSONNELLE

Nos jeux : " U STECCU". Ce jeu consistait à envoyer le plus loin possible un bâtonnet à l'aide d'un autre plus grand. Celui que le tirage au sort avait désigné devait l'envoyer dans un cercle tracé sur le sol. S'il réussissait il prenait la place de son partenaire. Il fallait beaucoup d'adresse pour pratiquer ce jeu...
 "U CASTELLU". Il s'agissait de placer par terre cinq noyaux de pêche : Quatre à la base et un au sommet. Celui qui devait démolir "u castellu" se servait d'un noyau de pêche qu'il envoyait avec force contre les cinq autres. S'il réussissait, il empochait les cinq noyaux ; S'il échouait, il en donnait cinq à son partenaire. On jouait aussi aux billes, à "pietatella" (cache-cache), à "a somma di u tobu" (la pyramide) et à d'autres jeux...C'est ainsi que les enfants s'amusaient dans les rues et sur les places.
L'alimentation était sobre. En rentrant de l'école, pendant l'hiver surtout, nous étions heureux de trouver toute chaude sur la table, de la "polenta" de châtaignes que notre maman avait déjà coupée en tranches à l'aide d'un fil...avec du "figatellu" rôti au feu du "fugone". Ce repas frugal était un régal délicieux;
Le soir, une assiettée de bonne soupe où l'on trempait du pain était notre seul et unique menu. Le matin, souvent à la place du café au lait, on nous servait de la bouillie "brilulli" que l'on mangeait avec du lait de chèvre ou de brebis.
Le dimanche, en revenant de la messe nous trouvions sur la table un ragoût copieux et substantiel. Le vin était exclus. les grandes personnes elles mêmes en usaient rarement. L'alimentation n'était certes pas variée, mais elle était abondante ? On mangeait toujours à sa faim...
Nos parents avaient pour le prêtre non seulement du respect, mais de la vénération. Pour eux, la religion était sacrée. Le dimanche, ils mettaient la clé sous la porte, et toute la famille se rendait à la messe. La pratique religieuse était alors de 85%et même de 90%.
De six à douze ans, j'ai fréquenté l'école communale. Je suis rentré au petit séminaire d'Ajaccio où j'ai fait toutes mes études secondaires. C'était le 4 octobre 1919. Admis en 1925 au grand séminaire, j'y ai étudié la philosophie, la théologie dogmatique et morale, l'écriture sainte, le droit canon, l'histoire de l'église, la liturgie et la patrologie.
À suivre

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