mercredi 30 novembre 2016

Lettre ouverte au Père Noël... (suite et fin)

[cf. 1ère et 2ème parties de la lettre les 26 et 28/11/16] 
Lorsque enfants, nous dictions à nos parents la lettre qui vous était destinée, ils nous recommandaient de bien réfléchir. Il ne fallait pas vous demander trop de choses. Il ne fallait pas non pus vous demander l’impossible : nous devions donc trier entre nos désirs et toujours, en ce qui me concernait, je finissais par demander "une surprise". D’abord, "une surprise", cela vous allait bien ! Et puis, vous qui deviniez tout, ne sauriez-vous pas mieux que moi ce qu’au fond je souhaitais ? Je vous laissais donc choisir à ma place, certaine que je ne pouvais récolter que le meilleur et en attendant, tous les rêves m’étaient permis…
Aujourd’hui, cher père Noël, je ne vous demanderai pas de surprise. Mes souhaits sont très précis et pas raisonnables du tout, mais je les fais pour tous, et ils sont tous urgents à satisfaire.
Puisque vous êtes aux premières loges, là-haut, je vous demanderai de bien regarder le monde. Vous remarquerez qu’il se porte assez mal. Dans de nombreux pays, vous verrez la guerre : les maisons étant en ruines, vous ne trouverez pas de cheminées pour descendre, ni de souliers pour mettre vos cadeaux. Pour les gens de ces pays-là, d’urgence, je vous demande la paix : je vous demande d’en enfoncer le désir brûlant dans la poitrine de ceux qui cherchent à étendre leur pouvoir par le feu et le sang.
Vous verrez également des pays privés de liberté, dans lesquels les hommes n’ont le droit de se mettre à genoux que devant ceux qui les gouvernent, qui ne peuvent chanter que les chants qu’on leur dicte, faits de paroles porteuses de mensonges et de haine ; des pays où hommes et femmes sont traités comme des forçats, si ce n’est comme des bêtes ! Pour ces pays-là, je demande la rupture des chaînes.
Et puis, dans ce monde en tempête, vous apercevrez la France. Vous voulez bien descendre sur son toit ?  À y regarder de plus près, vous serez stupéfait : on y voit ni chars ni canons, on y goûte à la liberté et pourtant que de visages gris et de mines d’enterrement ! Et si vous prêtez l’oreille, vous n’entendrez que des plaintes. À ceux là, je vous demande de donner la confiance... nous l’avons égarée et, sans elle, vous le savez bien, rien ne se fait, ni ne se gagne. Confiance pour nos enfants afin qu’ils aillent de l’avant, confiance en l’avenir, en autrui et en nous-mêmes. Donnez à ceux qui dirigent ce pays des yeux ouverts sur les périls et les moyens de les conjurer. Mettez dans votre hotte l’amour pour faire échec à la haine que, partout, pour avoir oublié leur cœur, les hommes développent. Donnez-nous la générosité, la tolérance et le respect de l’autre.
Encore une chose : s’il reste un peu de place dans votre hotte, mettez du rire et des chansons. Cela fait tant de bien, un vrai rire, c’est tellement chaud une chanson  lorsqu’elle vous invite au voyage, au plaisir ou à l’amour.
Voici cette lettre achevée, elle était très urgente. Je me  sens déjà mieux de vous l’avoir écrite : n’est-ce pas là une preuve de votre existence ? Votre existence, beaucoup de gens y croient : ils savent que cette attente intérieure, cette lumière particulière, cette chaleur au cœur ne peuvent venir des seuls cadeaux : ils savent parfaitement que, là-haut, quelque part, quelqu’un préside aux opérations et nous apporte l’espérance et l’amour… _ (Lydia)

3 commentaires:

  1. Très belle histoire. Félicitations à l'auteur.

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  2. Un beau conte philosophique.
    Ce Père Noël idéalisé ne serait-il pas un nouveau Dieu ? Serait-il capable d'accomplir des "miracles" ? Eh, pourquoi pas ? Il suffit d'y croire ! La foi soulève des montagnes... ;-))

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