vendredi 18 novembre 2016

MUSÉE du "carédar"... [Ranc-Vertumne et Pomone_v. 1710-22]

VERTUMNE ET POMONE...
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Jean Ranc
"Vertumne et Pomone"_vers 1710-22
Huile sur toile. (170 cm X 120 cm)
Musée Fabre, Montpellier.
"carédar-218"
Pomone, déesse des fruits dans la mythologie grecque, a la main délicatement posée sur un petit panier en osier contenant des fruits parmi lesquels on reconnaît une poire et une pomme rougissante. Devant cette corbeille, le peintre a mis en évidence une autre pomme, verte, offrant un subtil contraste avec la robe vermillon de la jeune femme. Le sujet de ce tableau trouve sa source dans le XIVe livre des Métamorphoses d’Ovide. Pomone, nymphe d’une très grande beauté, veille sur les fruits et les jardins. Vertumne, dieu du jardin et du vin veille lui sur les transformations de la nature au fil des saisons. Ce dernier tente en vain de séduire Pomone en prenant l’apparence d’un laboureur, d’un vigneron, d’un moissonneur. Il y parvient enfin en prenant l’apparence d’une vieille femme et c’est la rencontre avec cette dernière que le peintre a choisie de représenter ici.
L’histoire de "Vertumne et Pomone" est un des sujets les plus fréquemment représentés dans la peinture en France au XVIIIe siècle. De nombreux artistes, de Watteau à Boucher, se sont plus à explorer les ressources qu’offre le rapprochement de la beauté et de la vieillesse tout comme l’image de la vertu menacée.

Jean RANC (Montpellier, 1674 - Madrid, 1735) est un peintre français, notamment de portraits. Élève et parent de Hyacinthe Rigaud, Jean Ranc est reçu à l’Académie en tant que portraitiste en 1703. Après une confortable carrière au sein de la bourgeoisie parisienne, il se rend en Espagne en 1723 et devient peintre officiel à la cour d’Espagne de Philippe V. 
Concrètement, le style de Ranc est très proche de celui de Rigaud. Toutefois, sa technique est très reconnaissable aux mains très effilées qu'il produit et surtout au plis très cassants dont il use dans ses drapés ; ceux de Rigaud étant beaucoup plus souples et fondus. À l'inverse de son aîné qui donnait aux visages une vérité extraordinaire, Ranc trahit souvent une certaine sécheresse des traits, assez figés. Mais son art reste avant tout un art d'apparat et de la couleur dont les qualités restent réelles.

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