Petit journal inter-actif à l'attention des Rutalais et des Rutalaises, d'ici et d'ailleurs, et de tous ceux qui aiment le beau village de Rutali.
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mercredi 11 janvier 2017
Le "coin" écriture...
Poésie, conte, nouvelle, roman, récit de voyage... etc. Qui commencera à nous faire rêver, en ce début d'année ?
Lors d' un récent séjour aux sports d'hiver sans neige à notre arrivée puis.....la voilà!/ Tout est triste et glacial en ce jour d'hiver:le ciel,la terre,les arbres,les maisons,les gens même qui semblent frissonner de grisaille et de mélancolie.....et cependant,il a suffit d'une volée massive de flocons de neige abondants et drus,poussés par un vent froid pour transformer toute choses en une éclatante féérie.Comment de si légers flocons ,voltigeant ou folâtrant dans l'espace,ont-ils pu,en quelques heures embellir si merveilleusement notre monde tout en dérobant à nos yeux étonnés la laideur de notre environnement? Ah!quelles belles leçons nous donne la neige! Leçon de silence et de paix qui aboutit à un détachement du monde,par le contraste étrange qu'elle présente avec ces temps de troubles et de désordres. La trépidation de notre vie fait de nous des êtres de moins en moins perméables aux joies les plus simples: La leçon de beauté dont nous pouvons parer la vie en nous attachant à ce qu'elle nous offre de plus grandiose) Sans bruit avec un Art admirable la neige a fignolé son oeuvre merveilleuse d'arabesques et de girandoles accrochées partout aux arbres,aux toits aux cheminées,aux fils télégraphiques.Elle a admirablement uniformisé les accidents de terrains en les voilant d'un tapis ouaté et en changeant les dimensions du paysage:tout parait plus vaste,les vanités de la terre et les laideurs du monde semblent disparaitre,et ce qui dans notre propre vie apparait si important:les exigences du sort,les efforts,les luttes,les préoccupations...donnent l'impression de s'effacer pour laisser la place aux valeurs essentielles. "La vie véritable,la seule qui laisse quelques traces,n'est faite que de silence"a dit Maeterlink. Le monde irréel,presque magique créé par la neige nous porte à la méditation:il nous enseigne de laisser tomber à notre tour quelques flocons pour effacer les rides de notre visage,les injures du temps,les injustices des hommes,les soucis qui nous harcèlent,les imperfections de notre entourage.. Pourquoi ne laisserions-nous pas s'ensevelir dans l'oubli les malentendus,les rancoeurs,les critiques de notre prochain? La neige nous apprend à agir avec sérénité dans un monde transformé que nous contemplons avec émerveillement. (Je ne me souvient plus du nom de l'auteur de cette citation si vraie )"l'homme qui a perdu le sens de l'émerveillement est un homme mort!" Hélas!cette neige éclatante qui nous donne l'illusion de vivre dans un univers imaginaire va disparaitre pour redonner au paysage son visage réel. La leçon de la neige nous permettra-t'elle de fermer les yeux sur les laideurs qui nous entourent,pour accueillir jusqu'au bout avec admiration et gratitude,sans un mélange de tristesse,ce que chaque jour nous offre de neuf et de merveilleux? Le souvenir de la vision féérique dont nous avons rempli nos yeux parviendra t-il à transcender le spectacle souvent démoralisant de la vie quotidienne? Je l'espère....
Bilquiss de SAPHIA AZZEDDINE est le livre que nous avons lu et commenté lors de notre dernier atelier de lecture. L’histoire se passe dans un pays musulman, l’Afghanistan peut-être ? Trois voix alternent dans ce huis-clos : Bilquiss, jeune musulmane, orpheline, veuve est jugée et condamnée à être lapidée pour avoir dit la prière à la place du muezzin, celui-ci ne s’étant pas réveillé. Léandra, journaliste, juive, américaine, pleine de bonnes intentions qui va visiter la détenue dans sa prison. Le juge, conscient de l’injustice qu’il s’apprête à rendre et ambigu dans ses sentiments envers l’accusée. L’auteur raconte avec précision, rage, émotion et poésie la révolte fataliste d’une femme belle, intelligente et provocatrice. Elle décrit avec tact l’évolution psychique du juge qui en vient à penser contre lui-même et le choc culturel entre deux femmes de cultures si différentes. La journaliste américaine apparaît comme une caricature de la compassion universelle, de l’ignorance de la culture musulmane par les occidentaux. On ne peut pas transformer de l’extérieur une société. « Si tu veux m’aider lance- moi la première pierre ». Le dénouement est inattendu. Le livre a été diversement apprécié par nos lecteurs. A vous de faire votre opinion. Le livre est en édition de poche. Battine.
Extraits : « J’étais une femme dans un pays où il valait mieux être n’importe quoi d’autre, et si possible un volatile. » _ « Historiquement, la lapidation nous vient de la Loi juive, Léandra. Les juifs lapidaient les hommes et les femmes adultères. Cela relève de la loi mosaïque. C’est le Christ qui, le premier, contesta cette pratique en s’opposant aux membres du Sanhédrin. Lorsqu’un jour ils lui présentèrent une femme adultère, il répondit : « Que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre. » -« Je me fiche des dommages collatéraux, des fouettés et des morts, c’est vous Bilqiss que je veux prolonger. Je vous aime mais je ne suis pas encore digne de vous, votre force m’effraie, votre humanité m’émeut, votre courage m’impressionne, vos incivilités m’enchantent, vous m’avez ressuscité et si vous partez, je mourrai de ne plus vous voir , vous sentir, vous craindre et vous aimer. Je n’aurai pas assez de mille et une nuits pour m’abreuver de vos paroles, ….Je vous demande de me secourir ,Bilquiss. »
Lors d' un récent séjour aux sports d'hiver sans neige à notre arrivée puis.....la voilà!/ Tout est triste et glacial en ce jour d'hiver:le ciel,la terre,les arbres,les maisons,les gens même qui semblent frissonner de grisaille et de mélancolie.....et cependant,il a suffit d'une volée massive de flocons de neige abondants et drus,poussés par un vent froid pour transformer toute choses en une éclatante féérie.Comment de si légers flocons ,voltigeant ou folâtrant dans l'espace,ont-ils pu,en quelques heures embellir si merveilleusement notre monde tout en dérobant à nos yeux étonnés la laideur de notre environnement? Ah!quelles belles leçons nous donne la neige! Leçon de silence et de paix qui aboutit à un détachement du monde,par le contraste étrange qu'elle présente avec ces temps de troubles et de désordres.
RépondreSupprimerLa trépidation de notre vie fait de nous des êtres de moins en moins perméables aux joies les plus simples:
La leçon de beauté dont nous pouvons parer la vie en nous attachant à ce qu'elle nous offre de plus grandiose)
Sans bruit avec un Art admirable la neige a fignolé son oeuvre merveilleuse d'arabesques et de girandoles accrochées partout aux arbres,aux toits aux cheminées,aux fils télégraphiques.Elle a admirablement uniformisé les accidents de terrains en les voilant d'un tapis ouaté et en changeant les dimensions du paysage:tout parait plus vaste,les vanités de la terre et les laideurs du monde semblent disparaitre,et ce qui dans notre propre vie apparait si important:les exigences du sort,les efforts,les luttes,les préoccupations...donnent l'impression de s'effacer pour laisser la place aux valeurs essentielles.
"La vie véritable,la seule qui laisse quelques traces,n'est faite que de silence"a dit Maeterlink.
Le monde irréel,presque magique créé par la neige nous porte à la méditation:il nous enseigne de laisser tomber à notre tour quelques flocons pour effacer les rides de notre visage,les injures du temps,les injustices des hommes,les soucis qui nous harcèlent,les imperfections de notre entourage..
Pourquoi ne laisserions-nous pas s'ensevelir dans l'oubli les malentendus,les rancoeurs,les critiques de notre prochain?
La neige nous apprend à agir avec sérénité dans un monde transformé que nous contemplons avec émerveillement.
(Je ne me souvient plus du nom de l'auteur de cette citation si vraie )"l'homme qui a perdu le sens de l'émerveillement est un homme mort!"
Hélas!cette neige éclatante qui nous donne l'illusion de vivre dans un univers imaginaire va disparaitre pour redonner au paysage son visage réel.
La leçon de la neige nous permettra-t'elle de fermer les yeux sur les laideurs qui nous entourent,pour accueillir jusqu'au bout avec admiration et gratitude,sans un mélange de tristesse,ce que chaque jour nous offre de neuf et de merveilleux? Le souvenir de la vision féérique dont nous avons rempli nos yeux parviendra t-il à transcender le spectacle souvent démoralisant de la vie quotidienne? Je l'espère....
Bilquiss de SAPHIA AZZEDDINE est le livre que nous avons lu et commenté lors de notre dernier atelier de lecture. L’histoire se passe dans un pays musulman, l’Afghanistan peut-être ? Trois voix alternent dans ce huis-clos : Bilquiss, jeune musulmane, orpheline, veuve est jugée et condamnée à être lapidée pour avoir dit la prière à la place du muezzin, celui-ci ne s’étant pas réveillé.
RépondreSupprimerLéandra, journaliste, juive, américaine, pleine de bonnes intentions qui va visiter la détenue dans sa prison.
Le juge, conscient de l’injustice qu’il s’apprête à rendre et ambigu dans ses sentiments envers l’accusée.
L’auteur raconte avec précision, rage, émotion et poésie la révolte fataliste d’une femme belle, intelligente et provocatrice. Elle décrit avec tact l’évolution psychique du juge qui en vient à penser contre lui-même et le choc culturel entre deux femmes de cultures si différentes. La journaliste américaine apparaît comme une caricature de la compassion universelle, de l’ignorance de la culture musulmane par les occidentaux. On ne peut pas transformer de l’extérieur une société. « Si tu veux m’aider lance- moi la première pierre ».
Le dénouement est inattendu.
Le livre a été diversement apprécié par nos lecteurs. A vous de faire votre opinion.
Le livre est en édition de poche. Battine.
Extraits :
« J’étais une femme dans un pays où il valait mieux être n’importe quoi d’autre, et si possible un volatile. »
_ « Historiquement, la lapidation nous vient de la Loi juive, Léandra. Les juifs lapidaient les hommes et les femmes adultères. Cela relève de la loi mosaïque. C’est le Christ qui, le premier, contesta cette pratique en s’opposant aux membres du Sanhédrin. Lorsqu’un jour ils lui présentèrent une femme adultère, il répondit : « Que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre. »
-« Je me fiche des dommages collatéraux, des fouettés et des morts, c’est vous Bilqiss que je veux prolonger. Je vous aime mais je ne suis pas encore digne de vous, votre force m’effraie, votre humanité m’émeut, votre courage m’impressionne, vos incivilités m’enchantent, vous m’avez ressuscité et si vous partez, je mourrai de ne plus vous voir , vous sentir, vous craindre et vous aimer. Je n’aurai pas assez de mille et une nuits pour m’abreuver de vos paroles, ….Je vous demande de me secourir ,Bilquiss. »