mardi 31 janvier 2017

QUESTION D'ACTUALITÉ

LAÏCITÉ, QU’EN TON NOM…
La laïcité est plus que jamais à l’ordre du jour et plusieurs amis, à l'occasion de conversations, m’ont demandé de préciser ma conception personnelle de cette laïcité. Je n’ai pas de scrupule à l’afficher:
Je crois pouvoir dire que je suis profondément laïc sans être anti-religieux, mais avec la ferme conviction du caractère strictement privé du choix et de la pratique religieuse. Tout mélange des genres m'agace, voire m'horripile. La polémique sur les crèches dans certaines mairies , par exemple, était futile, personnellement ça ne me dérange pas plus que ça, mais franchement à quoi ça sert ? Comment opposer à d'autres religions pratiquées en France le respect de l'absence de signes religieux ostentatoires, lorsqu'un organe de la puissance publique affiche ainsi benoitement et sans complexe une préférence religieuse. De même, lorsque dans une manifestation patriotique du souvenir, j’entends entonner des prières catholiques  je m’étonne un peu de cette entorse, gentiment inconsciente, à la laïcité. Cela pourrait sentir un peu le régime de Vichy, quand le pouvoir et l'église officielle étaient très intimes. Bon, on glisse... 
Cela me permet d'être totalement cohérent lorsque je m'oppose à la prétention de l'Islam de placer le Coran au dessus de la Loi, à fortiori aux dérives sanglantes de l'islamisme. Certains milieux catholiques, par contre, en appellent à une laïcité à géométrie variable, plus pour lutter contre l'influence grandissante de l'islam, à qui l'on refuserait (à juste titre) trop de visibilité, tout en se référant à une tradition française « fille ainée de l'église » pour justifier l'affichage sans réserve de la pratique catholique. Il faut savoir. 
Ce respect strict de la neutralité n'est pas contradictoire avec mon souhait de voir « l'Histoire des religions », si importante dans l'histoire des civilisations elles- mêmes, enseignée dès le Lycée, et encore à l'Université.De même, l'absence de lieux de culte décents pour les Musulmans me choque. Je crois qu'il vaut mieux pour l'État déroger intelligemment à la loi de1905 et aider à la construction de mosquées, plutôt que de laisser perdurer un islam des rues, fauteur de troubles et de provocations, ou de laisser les pays les plus fondamentalistes du Golfe financer les bâtiments et en choisir les imams. Certes l'état ne construit pas d'église, mais les mairies les entretiennent sur fonds publics et historiquement la religion catholique bénéficie d'une antériorité qui lui laisse d'innombrables lieux de culte sur le territoire national. Elle manque aujourd'hui plus de fidèles que de lieux pour les accueillir. 
Pour le reste, la vue des tenues traditionnelles arabes dans la rue me gêne un peu, choque mon regard et ma conception de l'évolution féminine, mais chacun s'habille comme il veut et la tenue de certaines touristes européennes dans les ruelles de Marrakech me choque tout autant sinon plus . Par contre je n'admets pas que certaines voilent aussi leur visage, cela par contre est inacceptable. 
Je suis opposé au port de signes religieux ostentatoires dans le service public, sur le domaine public et sur le lieu de travail, même privé.
En résumé: Liberté religieuse dans les limites des lois de la République, neutralité stricte de l'État dans l'appréciation des croyances elles-même, par contre devoir d'équilibre des pouvoirs publics dans la mise à disposition des moyens matériels d'exercice des cultes et meilleure connaissance par l'école des religions et de la part de ces ressorts irrationnels dans la vie et l'action des hommes et des peuples. Voilà, en vrac, ma réponse à ces interrogations amicales. La contradiction ne manquera pas...elle est bienvenue.

17 commentaires:

  1. Tu es opposé au port de signes religieux ostentatoires sur " le domaine public" . Bien. Il faudrait se demander pourquoi . Et l' interrogation vaut pour moi aussi , qui suis agacée par cet affichage de convictions qui devraient rester privées . Mais des prêtres se baladent en soutanes( de moins en moins) des religieuses en cornets et pendant longtemps ça n' a gêné personne . La Kippa aussi était tolérée , et les perruques . Las , aujourd'hui ce qui gêne c' est le voile musulman , le Burkini. Posons nous la question honnêtement : est ce " l' atteinte à l' image de la femme" qui fait problème ou la peur , fantasmée ou non de " l' envahisseur musulman" . Bien sûr , cacher son visage est intolérable et d' ailleurs interdit , mais pour le reste ... que chacun s' habille et pense ce qu' il veut . Focalisons nous plutôt sur l' éducation des filles et des garçons de la génération qui vient .Qu' elle n'ait pas à trouver dans le seul rite religieux une appartenance qu' elle peine à trouver ailleurs . M.AV

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    1. " Mais des prêtres se baladent en soutanes( de moins en moins) des religieuses en cornets et pendant longtemps ça n' a gêné personne" .Il y a longtemps que les prêtres ne se baladent plus en soutanes, ni les religieuses en cornets! Et ce n'est pas anodin, justement. Mais surtout les vêtements en question ne concernaient que des clercs,des hommes et des femmes ayant voué leur vie, toute leur vie, à Dieu. Ce qui n'est pas le cas avec les tenues plus ou moins islamiques qui prolifèrent aujourd'hui dans les rues. Quant à trouver solution dans la seule éducation "des filles et garçons de la génération qui vient", vous rêvez, MAV, faut ouvrir les yeux dans la rue, justement!

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    2. "est ce " l' atteinte à l' image de la femme" qui fait problème ou la peur , fantasmée ou non, de "l' envahisseur musulman?" . L'un n'empêche pas l'autre,ça va même de pair.

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  2. Voilà une opinión simple,correctement décrite, qui ne manquera pas de rappeler à chacun ce que modération veut dire. Au-delà des réactions épidermiques déclenchées par des évènements qui n'en sont pas (Sisco par exemple,pour la guerre de religion alors qu'il s'agit d'une guerre de territoire). Pourtant on ne peut que noter la difficulté à intégrer la tenue particulière- parce que différente? - rencontrée dans les rues…J'aborde ce sujet d'autant plus volontiers que je ressens moi-même le même sentiment, largement équilibré par la liberté de se vêtir comme on l'entend, avec la même opposition face à la burkha qui représente autre chose. Pour autant, la liberté de conscience,la liberté d'agir, de penser ou de se vêtir ne devrait rien avoir à faire avec la religion -sauf si la mode est elle-même considérée comme une religion- .Ce n'est pas une boutade, la discrimination identitaire, dont on pense qu'elle corresponds à plus de 50% des démonstrations vestimentaires constitue bien une mode actuelle. Dès lors on doit aussi s'interroger sur la place laissée dans la société occidentale à ce phénomène particulier, bien éloigné de la situation de la femme dans l'Islam .

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    1. " bien éloigné de la situation de la femme dans l'Islam ". Vous plaisantez, sans rire?

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    2. Elle ne plaisante pas. Elle parle seulement de ce qu'elle ne connaît pas.

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    3. « Tout homme a le droit d’exprimer son opinion pourvu qu’elle ne soit pas en contradiction avec la charia. » (Article 22 de la déclaration des droits de l’homme en islam adoptée au Caire en 1990 par les pays de l'OCI).

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  3. Tout cela ( ou presque) est très bien Cuccu. MAIS, dis-moi: QUI finance ou subventionne, pour leur entretien, les églises (des coptes, par exemple) au moyen orient ?

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    1. Je ne suis pas U Cuccu mais à quoi sert ta question .Quelle que soit la réponse quelle conclusion veux tu en tirer??
      Où veux tu en venir!Il faudrait que tu développes un peu tout de même!

      Pour ma part le point fait par U Ccccu me convient bien par contre en réponse à MAV je pense que l'éducation qu'elle souhaite est effectivement nécessaire mais très très loin d'être suffisante il faut aussi et surtout pour les parents et leurs enfants un ESPOIR cela implique une perspective de travail et de logement digne.L'éducation seule ne suffit pas.L'avenir est un horizon qui dépasse l'appartenance.
      PS En parlant un peu de politique dans le terme " ESPOIR "je ne veux pas surtout parler du RMU car cela est une utopie un vrai leurre pour nos jeunes électeurs des primaires .

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    2. Tout ramener au "social" est insuffisant pour rendre compte de la réalité.
      D'autre part, on évoque des millions de sans-abri ou mal-logés, ainsi que des millions de chômeurs.
      A qui de sérieux fera-t-on croire que la situation pourra s'améliorer en rajoutant 200 000 immigrés de plus par an?

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  4. Je voudrais faire 2 ou 3 commentaires, par-delà ce qui est dit soit par Cuccu soit par les commentateurs précédents:
    1°) le problème de la laicité est une chose, celui de la visibilité croissante de l'Islam dans le domaine public ou dans le entreprises( habillement, prières, etc) en est une autre, et je pense qu'on mélange à tort.
    2°)Dans les deux cas cependant, une perspective fausse caractérise les tenants de la tolérance sans limites: ils oublient l'Histoire. Penser la laicité en France en termes "juridiques" seulement est un anachronisme total. Et considérer les phénomènes "vestimentaires" comme simple affaire de mode tout autant.
    3°)Je relève surtout dans les deux sujets le travers majeur (pour son avenir) de notre societe: le sacro-saint individualisme doublé de la sacro-sainte "Egalité" oblitère totalement le sens du collectif et de ce qui fait société. Or ce sont seulement les Occidentaux (et notamment les Français de souche européenne)qui ont perdu ce sens, contrairement aux "nouveaux-venus" et aux pétendants. Ce qui pourrait faire la différence dans le futur.

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    1. Rectification: "prétendants" (dernière ligne)bien sûr.

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  5. Ceux qui ont regardé ce soir l'œil du 20heures sur France 2 pourront ce faire une idée comment fonctionne là laïcité chez nous en France actuellement.

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  6. @ Cuccu:
    Sauf votre respect, votre résumé résume tout- en théorie -...et est imparable -tant qu'on reste dans les abstractions. Ce qui fait de vous un honnête homme - nul n'en doutait.
    Mais vous soulevez un problème qui n'est pas comme une hypothèse d'école.
    Deux exemples (pour faire court):
    Parler d'équilibre dans la mise à disposition des moyens matériels de culte n'est pas anodin: ça veut dire aider sur fonds publics l'expansion de l'Islam en France -seul un referendum autoriserait pareille initiative.
    Enseigner les religions dans l'esprit que vous dites (avec la mise en cause de l'irrationnel de chacune)?Bon courage (surtout avec les musulmans, qui n'ont pas vraiment l'habitude de voir traiter ainsi leur livre sacré!)

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  7. Il faut savoir ce que l'on veut. Si l'on veut éviter l'islam des caves propice à toutes les manipulations ou les prières de rue, choquantes et provocatrices, les musulmans en France ont droit à des lieux de prière décents. Si l'appel aux dons individuels est insuffisant, si l'appel à des fonds étrangers est dangereux, comment faire ? L'état ou les collectivités doivent pouvoir s'impliquer, aux côtés des particuliers, sans déroger à leur neutralité, simplement en ayant un comportement équilibré à l'égard de toutes les religions. Si mes impôts peuvent servir à réparer le clocher, ils doivent pouvoir servir à la construction d'une salle de prières.
    Je ne crois pas qu'il y ait une relation de cause à effet entre la construction de mosquées et l'expansion de l'Islam. Ce serait plutôt l'inverse. C'est parce que l'islam est répandu que le besoin de mosquées se fait sentir. Je ne porte pas de jugement de valeur, je suis très réservé à l'égard de cette religion, propice aux interprétations les plus extrêmes. Je suis moi-même agnostique et donc peu impliqué religieusement, mais comme je respecte les croyants, tous les croyants, je crois qu'ils ont le droit de pratiquer leur culte dans la dignité mais dans le strict respect des lois de la République. Non le fait de construire des mosquées ou des églises ne me parait pas en soi une manière de favoriser le prosélytisme, les chrétiens n'ont jamais été aussi convaincants que lorsqu'ils pratiquaient dans les catacombes.
    Enfin, pour l'enseignement, non des religions mais de l'histoire des religions, je ne préconise pas la mise en cause de leur part d'irrationnel, en matière d'histoire il n' y a pas de jugement de valeur à porter, je signalais simplement que dans notre souci constant de rationalité nous sous-estimons trop souvent la part d'irrationnel dans le moteur de nos actions et comportements.

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    1. Merci, Cuccu, de votre réponse. Je vais probablement vous étonner, mais je veux juste ajouter ceci:

      Les musulmans en France ont droit à des lieux de prières décents, d’accord. Personnellement je pense même qu’il serait bon (et judicieux) de leur céder pour cela un certain nombre d’églises inutilisées, plutôt que de leur construire (ou laisser construire par des puissances étrangères douteuses) de grandes mosquées -"marqueurs" de territoires "extra-territoriaux". L’Eglise qui nous abreuve de « vivre-ensemble » devrait ainsi donner l’exemple.

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    2. l'adjectif "extra-territoriaux" est de trop.

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