Petit journal inter-actif à l'attention des Rutalais et des Rutalaises, d'ici et d'ailleurs, et de tous ceux qui aiment le beau village de Rutali.
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mercredi 15 mars 2017
Le "coin" écriture...
"Noircir le papier est idéal pour s'éclaircir l'esprit."_Dominique Glocheux
Écrire pour le plaisir, tout simplement... Vous verrez, ça fait du bien !
Allez, qui s'y colle... pour notre plus grand plaisir ;-)) 👀
Oh! le joli baigneur que maman m'a envoyé alors que j'étais dans une maison d'enfants où l'on m'avait déposée après la mort de mon papa.J'avais à peine l'âge de raison,mais je n'étais pas raisonnable! Je voulais remercier maman ,mais comment?Point de portable...même pas un timbre pour affranchir une lettre! Une petite camarade voyant mon désarroi me proposa le sésame en échange d'une gâterie ....Mais dépourvue de tout,je lui ai donné le baigneur!Mais les brimades de ma jeune sœur et compagne d'infortune ne se firent pas attendre. _Tu es folle! Maman aura de la peine en apprenant la nouvelle! Ces paroles ont touché une corde sensible. Que faire maintenant pour réparer cette bêtise? Qu'auriez_- vous fait à ma place? Dans la nuit,dans le dortoir endormi,j'ai volé le baigneur qui reposait tout près, tout près de la tête de la petite camarade. Mais maintenant,comment cacher le baigneur? Au matin,dans le maquis ,au pied d'un cyclamen sauvage, j'ai enterré le baigneur tout habillé de bleu par ma chère maman.Je crois qu'il y est encore! 70 ans après,la punition dure toujours!
Pensées en vrac. Mon coeur habitué aux déconvenues refuse de se laisser tenter par l'optimisme: non ,je ne tourne pas le dos à la réalité, la réalité est là, de toute façon, comme un acide qui ronge toute cuirasse... Alors j'écris, mais avec le sentiment que le fait d'écrire a valeur d'acte de protestation; lorsque j'écris ou que j'imagine,ou que je crée,c'est comme si je réussissais à l'emporter pendant un moment sur les difficultés...et pour un court instant je ne me considère plus comme une " victime". J'écris...mais,voilà... souvent,j'ai mal à mes mots,je ne m'entends plus avec eux...on dirait qu'ils sont contre moi...ils se dérobent,foutent le camp,ne veulent pas dire exactement ce que je pense ou ce que je sens...et quand ils veulent bien sortir,ils arrivent en pagaille,dans le désordre,comme s'ils prenaient un malin plaisir à s'embrouiller,se mélanger.Pourtant je voudrais tant que les mots soient à mon service,qu'ils m'aident à dire tout ce qui est au fond de moi,afin que mon "interlocutrice",l'autre en face,se laisse entrainer par eux et me comprenne. Ce sont les non dits qui font le plus de dégâts! Pourquoi écrire? pour ne plus être obligé de tout garder pour soi:tout ce qui circule,s'agite,se bouscule,ce qui fait une grosse boule au ventre. J'écris pour résister.Résister en ces temps c'est s'alléger ,pour se glisser ne serait ce qu'un instant dans" des habits très légers " se débarrasser de tout, ne garder que l'essentiel ,revenir en soi, léger ...la légèreté comme récompense ....
Oh! le joli baigneur que maman m'a envoyé alors que j'étais dans une maison d'enfants où l'on m'avait déposée après la mort de mon papa.J'avais à peine l'âge de raison,mais je n'étais pas raisonnable!
RépondreSupprimerJe voulais remercier maman ,mais comment?Point de portable...même pas un timbre pour affranchir une lettre!
Une petite camarade voyant mon désarroi me proposa le sésame en échange d'une gâterie ....Mais dépourvue de tout,je lui
ai donné le baigneur!Mais les brimades de ma jeune sœur et compagne d'infortune ne se firent pas attendre.
_Tu es folle! Maman aura de la peine en apprenant la nouvelle!
Ces paroles ont touché une corde sensible.
Que faire maintenant pour réparer cette bêtise? Qu'auriez_- vous fait à ma place?
Dans la nuit,dans le dortoir endormi,j'ai volé le baigneur qui reposait tout près, tout près de la tête de la petite camarade.
Mais maintenant,comment cacher le baigneur? Au matin,dans le maquis ,au pied d'un cyclamen sauvage, j'ai enterré le baigneur tout habillé de bleu par ma chère maman.Je crois qu'il y est encore!
70 ans après,la punition dure toujours!
....Même si le texte est mélancolique...cafardeux??????
RépondreSupprimerMême... oui !
SupprimerPensées en vrac.
RépondreSupprimerMon coeur habitué aux déconvenues refuse de se laisser tenter par l'optimisme: non ,je ne tourne pas le dos à la réalité, la réalité est là, de toute façon, comme un acide qui ronge toute cuirasse... Alors j'écris, mais avec le sentiment que le fait d'écrire a valeur d'acte de protestation; lorsque j'écris ou que j'imagine,ou que je crée,c'est comme si je réussissais à l'emporter pendant un moment sur les difficultés...et pour un court instant je ne me considère plus comme une " victime". J'écris...mais,voilà... souvent,j'ai mal à mes mots,je ne m'entends plus avec eux...on dirait qu'ils sont contre moi...ils se dérobent,foutent le camp,ne veulent pas dire exactement ce que je pense ou ce que je sens...et quand ils veulent bien sortir,ils arrivent en pagaille,dans le désordre,comme s'ils prenaient un malin plaisir à s'embrouiller,se mélanger.Pourtant je voudrais tant que les mots soient à mon service,qu'ils m'aident à dire tout ce qui est au fond de moi,afin que mon "interlocutrice",l'autre en face,se laisse entrainer par eux et me comprenne.
Ce sont les non dits qui font le plus de dégâts!
Pourquoi écrire? pour ne plus être obligé de tout garder pour soi:tout ce qui circule,s'agite,se bouscule,ce qui fait une grosse boule au ventre.
J'écris pour résister.Résister en ces temps c'est s'alléger ,pour se glisser ne serait ce qu'un instant dans" des habits très légers " se débarrasser de tout, ne garder que l'essentiel ,revenir en soi, léger ...la légèreté comme récompense ....