Chaïm Soutine
"Les Maisons"_1920-21
Huile sur toile. (58 cm X 92 cm)
Paris, Musée de l'Orangerie.
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"carédar-236" |
"Les
Maisons" ont été peintes à Céret (Pyrénées-Orientales), lieu de
résidence plus ou moins forcé du peintre de 1919 à 1922. En effet,
Léopold Zborowski, marchand de Soutine, l’avait envoyé
dans ce village en lui assurant le logement et le couvert contre
l’envoi de sa production. Le tableau représente les maisons de la
Rue de la république vues du ravin des Tins. Soutine a
démesurément allongé les maisons qui envahissent tout l’espace
du tableau et viennent occulter le ciel. Ce dernier d’une tonalité
grise crayeuse semblable aux façades des maisons est quasiment
absent. Le ravin, dans cette version tient une place marginale en bas
de la composition. Les maisons se tordent et ondulent en une vision
hallucinée. Elles se font l’écho du tourment intérieur du
peintre. Traité dans un camaïeu de brun, de gris et de vert et
dans des tonalités beaucoup plus sourdes que la plupart des tableaux
de la période de Céret, ce paysage évoque les paysages d’Egon
Schiele. Par ses déformations il se rapproche
stylistiquement de ceux des expressionnistes allemands de Die Brücke.
Chaïm Soutine
"autoportrait"
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Chaïm
SOUTINE (1893 – 1943), peintre français d’origine
lituanienne, est l’un des représentants les plus éminents de
l’École de Paris. Arrivé à Paris en 1912, il s’installe un
temps à la Ruche, puis à la cité Falguière, où il rencontre
Modigliani par l’intermédiaire du sculpteur Lipchitz. Il voyage
également dans le sud de la France d’où il ramène des paysages
tourmentés. L’une des caractéristiques de ce peintre dont
le style proche de l’expressionnisme varie peu au fil du temps est
le travail par séries. Il représente tour à tour glaïeuls,
gibiers, volailles, gens de service et enfants de chœur. Les
personnages qu’il représente sont mélancoliques, typés jusqu’à
la caricature, dotés de corps soumis à de spectaculaires
distorsions et vêtus de costumes offrant de vifs contrastes de
couleur. Les natures mortes privilégient les animaux tués ou encore les carcasses écorchées, suivant l’exemple
de Rembrandt.
Le marchand d’art
Paul Guillaume est l’un des premiers à s’intéresser à la
peinture de Soutine. C’est par son entremise que le collectionneur
américain Barnes le découvre à son tour lui apportant
ainsi une reconnaissance internationale. Le goût précoce de Paul
Guillaume pour l’artiste permet aujourd’hui à l’Orangerie
d’abriter la plus grande collection de peintures de Soutine
d’Europe.
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