"Pensées
en vrac"
Mon cœur habitué aux déconvenues refuse de se laisser tenter par l'optimisme : non, je ne tourne pas le dos à la réalité, la réalité est là, de toute façon, comme un acide qui ronge toute cuirasse... Alors j'écris, mais avec le sentiment que le fait d'écrire a valeur d'acte de protestation ; lorsque j'écris ou que j'imagine, ou que je crée, c'est comme si je réussissais à l'emporter pendant un moment sur les difficultés... et pour un court instant je ne me considère plus comme une "victime". J'écris...mais, voilà... souvent, j'ai mal à mes mots, je ne m'entends plus avec eux... on dirait qu'ils sont contre moi... ils se dérobent, foutent le camp, ne veulent pas dire exactement ce que je pense ou ce que je sens... et quand ils veulent bien sortir, ils arrivent en pagaille, dans le désordre, comme s'ils prenaient un malin plaisir à s'embrouiller, se mélanger. Pourtant je voudrais tant que les mots soient à mon service, qu'ils m'aident à dire tout ce qui est au fond de moi, afin que mon "interlocutrice", l'autre en face, se laisse entraîner par eux et me comprenne.
Ce sont les non-dits qui font le plus de dégâts !
Pourquoi écrire ? Pour ne plus être obligé de tout garder pour soi : tout ce qui circule, s'agite, se bouscule, ce qui fait une grosse boule au ventre. J'écris pour résister. Résister en ces temps c'est s'alléger, pour se glisser ne serait-ce qu'un instant dans "des habits très légers" se débarrasser de tout, ne garder que l'essentiel, revenir en soi, léger... la légèreté comme récompense...
Écrire pour surmonter sa peine, ses peines, comme cela fait du bien et réconforte. Par pudeur ou tout simplement pour ne pas tourmenter un confident, on n'ose souvent pas "se raconter". Tandis qu'écrire ne perturbe personne et la feuille blanche reçoit la confidence, la conserve et permet ultérieurement de se relire et parfois de relativiser. Oui, belle thérapie !
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