vendredi 28 avril 2017

MUSÉE du "carédar"... [Tischbein-Goethe dans la campagne romaine_1787]

Johann Heinrich Wilhelm Tischbein
"Goethe dans la campagne romaine"_1787
Huile sur toile. (164 cm X 206 cm)
Städel Museum, Francfort sur le Main.
"carédar-241"
Goethe réalise son rêve : un voyage en Italie. Et c’est Tischbein qui l’héberge à Rome à l’automne 1786. il propose au grand poète de réaliser de lui un portrait grandeur nature "Goethe dans la campagne romaine". Goethe est allongé sur les ruines d’un obélisque. Il porte un grand manteau blanc, un manteau de voyageur et un chapeau à large rebord, un chapeau de peintre qui permet à Tischbein d’encadrer le visage du poète. Son regard se porte sur le lointain, on ne sait trop s’il se porte vers l’avenir ou sur le passé incarné par les ruines, l’aqueduc, le chapiteau corinthien ou le bas-relief évoquant Iphigénie, le dernier succès de Goethe... Dans ce paysage idéalisé, les couleurs sont plutôt ternes, et la végétation qui vient animer quelque peu les pierres, est elle aussi d’un vert un peu sombre. Tout est calme, pondéré, sans effets inutiles. C’est une œuvre du classicisme, du retour à la clarté des formes antiques. Sa facture, très classique ne masque pas certaines imperfections de peinture : ainsi par exemple, on ne sent pas vraiment le poids du corps sur l’avant bras droit de Goethe, appui qui devrait d’ailleurs se ressentir au niveau de l’épaule, elle devrait être un peu plus haute. On remarquera l’appui très inconfortable et donc très improbable du bas du mollet sur l’arête de la pierre. On remarquera les deux pieds gauches, s’agit-il d’une approximation de peinture ou du fait qu’à l’époque, les chaussures n’étaient pas différenciées ? Les spécialistes divergent. Mais surtout ce qui saute aux yeux, c’est la longueur exagérée de la cuisse gauche... Quels que soient ses défauts, ce tableau s’imposera. Son gigantisme incarnera celui du génie de Goethe. Et pour les Allemands, l’image de Goethe se confondra souvent avec ce portrait de Tischbein.

Tischbein_"Autoportrait"
Johann Heinrich Wilhelm TISCHBEIN (1751 - 1829), alias Goethe-Tischbein, est un peintre néo-classique allemand. Il doit son surnom de Goethe-Tischbein à son célébrissime tableau de l'écrivain Goethe (ci-dessus). Le musée Fabre de Montpellier conserve également le dessin préparatoire du célèbre portrait de Goethe, légué en 1837 par François-Xavier Fabre, fondateur du musée.

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