Johann Heinrich Wilhelm Tischbein "Goethe dans la campagne romaine"_1787 Huile sur toile. (164 cm X 206 cm) Städel Museum, Francfort sur le Main. |
"carédar-241" |
Goethe
réalise son rêve : un voyage en Italie. Et c’est
Tischbein qui l’héberge à Rome à l’automne 1786. il propose au
grand poète de réaliser de lui un portrait grandeur nature "Goethe dans la campagne romaine". Goethe
est allongé sur les ruines d’un
obélisque. Il porte un grand manteau blanc, un manteau de voyageur
et un chapeau à large rebord, un chapeau de peintre qui permet à
Tischbein d’encadrer le visage du poète. Son regard se porte sur
le lointain, on ne sait trop s’il se porte vers l’avenir ou sur
le passé incarné par les ruines, l’aqueduc, le chapiteau
corinthien ou le bas-relief évoquant Iphigénie, le dernier succès
de Goethe... Dans ce paysage idéalisé, les couleurs sont plutôt
ternes, et la végétation qui vient animer quelque peu les pierres,
est elle aussi d’un vert un peu sombre. Tout est calme, pondéré,
sans effets inutiles. C’est une œuvre du classicisme, du retour à
la clarté des formes antiques. Sa facture, très classique ne masque
pas certaines imperfections de peinture : ainsi par exemple, on ne
sent pas vraiment le poids du corps sur l’avant bras droit de
Goethe, appui qui devrait d’ailleurs se ressentir au niveau de
l’épaule, elle devrait être un peu plus haute. On remarquera
l’appui très inconfortable et donc très improbable du bas du
mollet sur l’arête de la pierre. On remarquera les deux pieds
gauches, s’agit-il d’une approximation de peinture ou du fait
qu’à l’époque, les chaussures n’étaient pas différenciées
? Les spécialistes divergent. Mais surtout ce qui saute aux yeux,
c’est la longueur exagérée de la cuisse gauche... Quels que soient
ses défauts, ce tableau s’imposera. Son gigantisme incarnera celui
du génie de Goethe. Et pour les Allemands, l’image de Goethe se
confondra souvent avec ce portrait de Tischbein.
Tischbein_"Autoportrait"
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