Le premier mai nous sommes heureux d'offrir un symbolique brin de muguet, porte-bonheur - vous avez dit porte-bonheur ? -. Savez-vous que l'habitude d'offrir du muguet le 1er mai remonte à Charles IX ? À cause de ce rejeton mal aimé de Catherine de Médicis, le jour de la fête du travail, et néanmoins chômé, vous recevrez, c'est inévitable, un exemplaire de cette fleurette, frêle brin à la verdeur acide, le long duquel pendouille un escadron de lavabos miniatures. Hors son parfum, qui tend à disparaître, avouons-le, le brin de muguet est un laid rejeton de mère Nature. La pâleur de ce prétendu porte-bonheur n'a d'égale que son incapacité à trôner dans un vase : il s'y sent mal à l'aise et s'y penche bêtement comme une victime du mal de mer s'appuie au bastingage du navire. Dans cette pose affligeante, il se fripe au plus vite, arbore un teint jaune languissant et meurt comme foudroyé par un ictère. Tel est le désolant malheur de ce brin de bonheur ! qui soit dit en passant est toxique du pied à la clochette et l'eau où il a croupi de même. Un porte-bonheur toxique ? N'y pensons pas, faisons fi de ces pensées négatives, respectons la tradition, mettons-y de bonnes intentions en nous souhaitant un joyeux 1er Mai. (L.P.)
Bien raconté.
RépondreSupprimerUn porte-bonheur fragile...comme le bonheur!
Mignonne allons voir si la rose....
Au pied des tours de Notre-Dame
Au pied des tours de Notre-Dame
La Seine coule entre les quais
Ah! le gai, le muguet coquet!
Qui n´a pas son petit bouquet?
Allons, fleurissez-vous, Mesdames,
Mais c´était toi que j´évoquais
Sur le parvis de Notre-Dame
N´y reviendras-tu donc jamais?
Voici le joli mois de mai.
Je me souviens du bel été
Des bateaux-mouches sur le fleuve
Et de nos nuits de la Cité
Hélas! qu´il vente, grêle ou pleuve
Ma peine est toujours toute neuve
Elle chemine à mon côté.
Dans le jardin du Luxembourg
Les feuilles tombent par centaines
Et j´entends battre le tambour
Tout en courant la prétentaine
Parmi les ombres incertaines
Qui me rappellent nos amours.
De ma chambre, Quai aux Fleurs,
Je vois s´en aller sous leurs bâches
Les chalands aux vives couleurs
Tandis qu´un petit remorqueur
Halète, tire, peine et crache
En remontant à contrecœur
L´eau saumâtre de ma douleur.
F.Carco.