lundi 3 juillet 2017

Le saviez-vous ? (envoi de Pierrette Girardie)

On a tous appris cette chanson dès la maternelle :

« Il court il court le furet, le furet du bois, mesdames.
Il court il court le furet, le furet du bois joli.
Il est passé par ici, il repassera par là. »
C’est magnifique de tendresse et de naïveté, mais pourquoi est-ce un furet qui court ?
Pourquoi pas un petit lapin, un chat, un chien, ou même une souris ?
Vous allez me dire : parce que c'est une chanson très, très ancienne, et qu’autrefois,
à la campagne on avait parfois un furet comme animal domestique, ou que l’on chassait
le lapin avec un furet, ou encore parce qu’elle fait référence à l’ancien jeu du furet 
Pas du tout ! Son succès remonte aux années 1710-1720, pendant l'épisode de la
Régence quand le pouvoir était exercé par Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV.
Son principal conseiller était le cardinal Dubois, réputé pour son amour des femmes.
Cette rengaine de cour d'école était à l’époque une chanson populaire, connue de tous.
Il s'agit d'une contrepèterie qui se moquait de ce curé trop porté sur la gente féminine.
« Il court il court le furet… » est à comprendre ainsi : « Il fourre il fourre le curé... »
Ce n'est pas un furet qui vient du bois, mais le curé Dubois, en un seul mot.
Sinon quel intérêt de rajouter « Mesdames » dans le refrain ?
Pardon si j’ai cassé un mythe, car ce n'est pas fini : beaucoup de ritournelles enfantines
obéissent à ce principe.

Même la plus célèbre : « Au clair de la Lune », qui remonte à au moins trois siècles.  « Au clair de la lune, mon ami Pierrot,
prête-moi ta plume, pour écrire un mot. »
Voici l'explication de texte de l’historien de la chanson française, Bertrand Dicale :
- La lune, c’est la paire de fesses. La plume c’est le sexe masculin.
Toute la chanson est à double sens.
A l’époque, les adultes comprennent parfaitement ce qu’elle signifie.
Le plus étonnant est le deuxième couplet :

« Au clair de la lune / Pierrot répondit :
Je n'ai pas de plume, je suis dans mon lit.
Va chez la voisine, je crois qu'elle y est.
Car dans sa cuisine on bat le briquet ».
Battre le briquet, cela signifiait à l’époque « tirer un coup... »
Exactement comme dans « Les sucettes à l’anis », le tube écrit par Serge Gainsbourg
pour France Gall où il n’est pas fondamentalement question de confiserie.
Jusqu'à preuve du contraire…

2 commentaires:

  1. Voici des propos qui fleurent bon les vacances!

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  2. Oui je le savais et mon âme d'enfant en a pris un coup!

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