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Jean-Étienne Liotard "carédar-255"
"La Belle chocolatière"_1744-45
Pastel sur vélin. (82,5 cm X 52,5 cm)
Gemäldegalerie, Dresde, Allemagne.
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Dans
"La Belle chocolatière" Liotard fait des expériences
curieuses : du point de vue strictement technique, il s’agit d’un
pastel sur parchemin, mais il a les dimensions d’une toile et
l’apparence émaillée d’une peinture sur porcelaine.
On
ne peut pas poser un nom sur cette figure de jeune fille qui s’avance
tenant son plateau, prête à le déposer sur un guéridon pour la
personne qui prendra son chocolat en solitaire. Ce chef-d’œuvre
fut très applaudi par ses contemporains par la perfection technique
atteinte par l’artiste dans l’utilisation de la peinture au
pastel et par sa remarquable vraisemblance. D’une grande finesse
chromatique restreinte aux tonalités grises, roses et ocres, sur
lesquelles s’accentue le blanc du tablier, couleurs que nous
retrouvons dans la décoration de la tasse. Cette œuvre possède la légèreté et la gaieté caractéristiques des adeptes du style rococo français, contemporains de Liotard. Cependant, elle est dénuée de leur artifice et annonce déjà Jean-Auguste Ingres et Édouard Manet.
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Jean-Étienne Liotard
"Autoportrait"_1744
Pastel sur papier.
Florence, Musée des Offices. |
Jean-Étienne
LIOTARD (1702 – 1789) est un peintre
genevois. Liotard était un artiste très polyvalent et, bien que sa
renommée dépende largement de la grâce et de la sensibilité de
ses pastels, dont "La Belle
Chocolatière"..., ses peintures sur
émail, ses gravures sur cuivre et sa peinture sur verre sont
également dignes d'attention critique. Collectionneur expert de
peintures par les anciens maîtres, il est également l'auteur d'un
Traité des principes et des règles de la peinture (1781).
Liotard passa quelques années à Constantinople où il fut influencé par la peinture de miniatures traditionnelles dont les caractéristiques se remarquent dans l'œuvre ci-dessus dans la lumière uniforme, les tons clairs et l'expression assez grave de la servante. De retour en Europe, il continua à porter l'habit turc et la barbe qu'il avait adoptés, appréciant la notoriété que cette tenue lui procurait. Ses portraits eurent énormément de succès en Angleterre, malgré le commentaire de Walpole qui les trouvait "trop ressemblants pour plaire".
Les
musées d'Amsterdam, de Berne et de Genève sont particulièrement
riches en exemples de ses peintures et pastels. Le Louvre possède 42 de ses pastels.
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