Ce 10 Mai 1968, je ne me trouvais pas au Quartier Latin, déjà marié et père d'une petite fille, je n'avais pas quitté le domicile conjugal mais la nuit s'était passée l'oreille collée au transistor. Au petit matin, n'y tenant plus, je partis, avec un ami, rejoindre à pied le quartier du Luxembourg. Nous découvrîmes alors,
dans l'odeur âcre des lacrymogènes et des
voitures brulées, l'étendue des dégâts d'une
véritable guérilla urbaine. Au fond de la rue
Gay-Lussac, une ligne sombre d'hommes
casqués, avec des imperméables noirs et de
grands boucliers transparents en plastique,
barrait l'accès à la rue d'Ulm et au Val de
Grace, plus haut. Lorsque, sur un ordre rauque,
la ligne compacte, en fait trois rangs serrés,
s'ébranla. Les C.R.S tapant en cadence,
lentement puis de plus en plus vite, avec leur
matraque sur le bouclier. Le spectacle était
impressionnant, l'atmosphère inquiétante et la
menace tout a fait précise. Chacun prit ses
jambes a son cou. Devant nous, une jeune
femme criait: " Mais moi je n'ai rien fait !" je lui dis " Tais- toi et cours !". D'autant que les
riverains excédés, avaient fermé les portes
d'entrée des immeubles où se réfugiaient les
manifestants poursuivis, entraînant des
cavalcades dans les escaliers, des jets de
grenades... Le salut ne résidait donc que dans
la fuite. Mon dieu, il y a déjà 49 ans !
eh oui 49 ans déjà, c'est mon âge !! je suis née en mai 1968, petite mon père disait de moi que j'étais une révolutionnaire, est ce que ces évènements ont pu influer sur mon caractère ??? je plaisante bien sûr, je ne le crois pas, pourtant....j'ai toujours été une combattante, je n'ai jamais supporté l'injustice et le disais haut et fort, à l'école dans la cour, je défendais le faible contre le fort, en classe, un enfant accusé à tort, j'en faisais mon affaire, ma mère disait de moi que j'étais "l'avocat du pauvre" encore aujourd'hui je m'indigne, je m'enflamme, je polémique, je déteste le mensonge, la mollesse, la traitrise, je prends parti, j'ai un avis, des idées politiques. Je tiens mes promesses et ne tourne jamais ma veste, j'ai une haute opinion de l'amitié et ne supporte aucune bassesse, aucun écart, je sais pardonner à celui qui reconnait et j'élimine (mais pas au révolver :-)) au fur et à mesure tous ceux qui ne sont pas dignes...
RépondreSupprimerEt il n'y aura que la mort pour éteindre cette flamme de 1968.