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Lionel Royer
"Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César"_1899
Huile sur toile. (321 cm X 482 cm)
Musée Crozatier du Puy-en-Velay.
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"carédar-266" |
"Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César"... entre le
romanesque et l'erreur historique ! Ce tableau
fantasme complètement la réalité historique, en se basant sur les
deux seules sources écrites antiques ayant décrit cette reddition
de l'année 52 avant J.C.
Qui
est le véritable héros dans ce tableau ? Les regards désignent
Vercingétorix ! Lionel Royer rétablit
l'égalité entre Vercingétorix et Jules César, et honore la force
des Gaulois, par l'attribution des surfaces (parfaitement
équivalentes). Lionel Royer suggère la supériorité du vaincu
Vercingétorix. Les
Gaulois occupent le devant de cette scène "théâtrale" avec
Vercingétorix à cheval, avec cette grande lance et cette grande
épée posées au sol, puis avec ce Gaulois ligoté, à genoux (à
droite). Le
cheval a la robe blanche, comme les chevaux blancs des rois de France
! Une
chevelure et une moustache qui proviennent de textes antiques, mais
qui n'ont pas de fondement historique.
Conclusion :
L’artiste a métamorphosé la réalité historique dans un but
'noble' : remonter le moral des Français. En effet, à cette
époque, la France venait d’essuyer une grande défaite contre la
Prusse. Dans le conflit, la France avait été envahie et avait perdu
deux régions : l’Alsace et la Lorraine. Les idées de patriotisme
et d’élan nationaliste étaient en train de grandir. À cette
époque, la République avait besoin de s’identifier à un héros
qui, dans l’histoire de la France, avait su résister à
l’envahisseur. C’est ainsi que ce chef gaulois vaincu est devenu
un héros !
Texte de César : Le lendemain,
Vercingétorix convoque l’assemblée : il démontre qu’il n’a
pas entrepris cette guerre à des fins personnelles, mais pour la
liberté de tous ; et puisqu’il faut céder à la fortune, il
s’offre à eux pour l’une ou l’autre solution, qu’ils
veuillent satisfaire les Romains par sa mort ou le livrer vivant. On
envoie à ce sujet des ambassadeurs à César. Il ordonne que les
armes soient remises, que les chefs des cités soient amenés.
Lui-même installa son siège au retranchement, devant son camp :
c’est là que les chefs sont conduits devant lui; Vercingétorix
est livré, les armes sont jetées en avant.
[César (100-44 av.J.C.), Guerre des Gaules VII, 89, 51 av. JC]
[César (100-44 av.J.C.), Guerre des Gaules VII, 89, 51 av. JC]
[Plutarque (46/49-125), Vies parallèles, César, 27]
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