Petit journal inter-actif à l'attention des Rutalais et des Rutalaises, d'ici et d'ailleurs, et de tous ceux qui aiment le beau village de Rutali.
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mercredi 1 novembre 2017
U Campu Santu di a Murasca, ce matin.
Les parties communes sont bien nettoyées, et nos chers disparus ne sont pas oubliés.
C'est un lieu de mémoire où les absents sont présents.
Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière. J'aime son feuillage éploré ; La pâleur m'en est douce et chère, Et son ombre sera légère À la terre où je dormirai.
"Montrez-moi la façon dont une nation ou une société s'occupe de ses morts,et je vous dirai avec une raisonnable exactitude les sentiments délicats de son peuple et sa fidélité envers un idéal élevé" William E.Gladstone (1809-1898)sf
Le temps des morts. Père, parmi les morts es-tu toujours le même As-tu toujours tes brodequins et ta flanelle Et la musette aux champignons ,l'as-tu gardée? Il a plu cette nuit, les feuilles,les fougères, Cachent les cèpes et les bolets de naguère Et le ciel tinte dans les flaques des fossés. .... Vieil homme , laisse-moi t'accompagner plus loin Derrière ce pays s'ouvrent des pâturages Ecoute c'est le train de Vannes, c'est le train Que je prendrai pour retrouver mon parentage. ... Mon père est mort et marche au milieu du bocage Et me précède en un monde d'où je viens.
Charles Le Quintrec. ......................................... Ma mère,
Ma mère ne sait pas jouer du piano Les épingles du vent d’hiver percent son châle Elle a pleuré d’être sans feu et sans étoile Et pauvre, elle a mis le Bon Dieu dans ses travaux. Aujourd’hui, épuisée, elle dit ses matines Au lit. Elle aime tant son long chemin de croix Qu’elle rit en songeant aux peines d’autrefois Humble dans ses douleurs et dans sa pèlerine. Du lavoir au jardin, sous la pluie des ponants Son âme est devenue tendre comme la terre Quand elle prie les morts reprennent sa prière Et le paradis passe au milieu des vivants.
Je ne voudrais pas être rabat joie mais il me semble qu'il faudrait bien s'occuper des vivants avant de bien s'occuper des morts, et il y a des gens qui font trés bien les deux, je leur rend hommage ici car c'est du courage, ce n'est malheureusement pas la majorité car dans ce cas il n'y aurait pas grand monde dans les maisons de retraite. C'est plus facile de nettoyer une tombe, que de changer une couche et nettoyer un corps amoindri.
Le cimetière marin (Paul Valéry) Ce toit tranquille, où marchent des colombes, Entre les pins palpite, entre les tombes ; Midi le juste y compose de feux La mer, la mer toujours recommencée O récompense après une pensée Qu'un long regard sur le calme des dieux !
Quel pur travail de fins éclairs consume Maint diamant d'imperceptible écume, Et quelle paix semble se concevoir ! Quand sur l'abîme un soleil se repose, Ouvrages purs d'une éternelle cause, Le temps scintille et le songe est savoir. ... Comme le fruit se fond en jouissance, Comme en délice il change son absence Dans une bouche où sa forme se meurt, Je hume ici ma future fumée, Et le ciel chante à l'âme consumée Le changement des rives en rumeur.
Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change ! Après tant d'orgueil, après tant d'étrange Oisiveté, mais pleine de pouvoir, Je m'abandonne à ce brillant espace, Sur les maisons des morts mon ombre passe Qui m'apprivoise à son frêle mouvoir. ... Oui ! grande mer de délires douée, Peau de panthère et chlamyde trouée De mille et mille idoles du soleil, Hydre absolue, ivre de ta chair bleue, Qui te remords l'étincelante queue Dans un tumulte au silence pareil
Le vent se lève !... il faut tenter de vivre ! L'air immense ouvre et referme mon livre, La vague en poudre ose jaillir des rocs ! Envolez-vous, pages tout éblouies ! Rompez, vagues ! Rompez d'eaux réjouies Ce toit tranquille où picoraient des focs !
Alfred de MUSSET (1810-1857)
RépondreSupprimerLucie
Élégie
Mes chers amis, quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière.
J'aime son feuillage éploré ;
La pâleur m'en est douce et chère,
Et son ombre sera légère
À la terre où je dormirai.
"Montrez-moi la façon dont une nation ou une société s'occupe de ses morts,et je vous dirai avec une raisonnable exactitude les sentiments délicats
RépondreSupprimerde son peuple et sa fidélité envers un idéal élevé"
William E.Gladstone (1809-1898)sf
Le temps des morts.
RépondreSupprimerPère, parmi les morts es-tu toujours le même
As-tu toujours tes brodequins et ta flanelle
Et la musette aux champignons ,l'as-tu gardée?
Il a plu cette nuit, les feuilles,les fougères,
Cachent les cèpes et les bolets de naguère
Et le ciel tinte dans les flaques des fossés.
....
Vieil homme , laisse-moi t'accompagner plus loin
Derrière ce pays s'ouvrent des pâturages
Ecoute c'est le train de Vannes, c'est le train
Que je prendrai pour retrouver mon parentage.
...
Mon père est mort et marche au milieu du bocage
Et me précède en un monde d'où je viens.
Charles Le Quintrec.
.........................................
Ma mère,
Ma mère ne sait pas jouer du piano
Les épingles du vent d’hiver percent son châle
Elle a pleuré d’être sans feu et sans étoile
Et pauvre, elle a mis le Bon Dieu dans ses travaux.
Aujourd’hui, épuisée, elle dit ses matines
Au lit. Elle aime tant son long chemin de croix
Qu’elle rit en songeant aux peines d’autrefois
Humble dans ses douleurs et dans sa pèlerine.
Du lavoir au jardin, sous la pluie des ponants
Son âme est devenue tendre comme la terre
Quand elle prie les morts reprennent sa prière
Et le paradis passe au milieu des vivants.
Charles Le Quintrec – Les Noces de la terre.
Je ne voudrais pas être rabat joie mais il me semble qu'il faudrait bien s'occuper des vivants avant de bien s'occuper des morts, et il y a des gens qui font trés bien les deux, je leur rend hommage ici car c'est du courage, ce n'est malheureusement pas la majorité car dans ce cas il n'y aurait pas grand monde dans les maisons de retraite. C'est plus facile de nettoyer une tombe, que de changer une couche et nettoyer un corps amoindri.
RépondreSupprimerLe cimetière marin (Paul Valéry)
RépondreSupprimerCe toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer toujours recommencée
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux !
Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d'imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir !
Quand sur l'abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le temps scintille et le songe est savoir.
...
Comme le fruit se fond en jouissance,
Comme en délice il change son absence
Dans une bouche où sa forme se meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l'âme consumée
Le changement des rives en rumeur.
Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change !
Après tant d'orgueil, après tant d'étrange
Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
Je m'abandonne à ce brillant espace,
Sur les maisons des morts mon ombre passe
Qui m'apprivoise à son frêle mouvoir.
...
Oui ! grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chlamyde trouée
De mille et mille idoles du soleil,
Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,
Qui te remords l'étincelante queue
Dans un tumulte au silence pareil
Le vent se lève !... il faut tenter de vivre !
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d'eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs !
"le vrai tombeau des morts, c'est le cœur des vivants"
RépondreSupprimerJean Cocteau